VTT – Lars Schnyder a terminé sa première saison dans sa nouvelle discipline, le goût pour l’effort à 100% retrouvé.
De retour à ses premières amours, Lars Schnyder a vécu une saison riche en enseignements au guidon de son VTT. Le Bavoisan de 24 ans, qui roule pour la formation GS Sportswear Bergamo, basée en Valais, revient sur son année passée sur les sentiers de Suisse et au-delà.
Lars, comment vous êtes-vous préparé pour votre retour au VTT et vos débuts sur les distances marathon ?
J’ai commencé par un gros bloc de préparation jusqu’au mois de mars, avec quelques courses sur route. Je me suis notamment rendu au sud de la France et en Espagne avec quelques coéquipiers, afin de pouvoir réaliser un volume d’entraînement qu’on ne peut pas assurer ici, en raison du climat. Puis, dès le mois d’avril, j’ai entamé les épreuves de VTT, dont deux très dures (ndlr : longues de plus de 4h30 et au relief très astreignant) en Italie. Un choix délibéré, afin de vraiment me plonger dans mon nouvel univers.
Quelles sont les principales différences que vous avez pu constater avec le cyclisme sur route ?
Ce n’est pas plus ou moins dur, mais c’est toute une autre gestion. En VTT, et encore plus sur de longues distances, on se retrouve vite complètement seul. Par ailleurs, sur route, on peut griller une cartouche et, si ça n’a pas fonctionné, se replacer dans le peloton pour récupérer un peu. Dans ma nouvelle discipline, il faut apprendre à maîtriser sa réserve d’énergie sur la durée du parcours. Si on utilise une cartouche à mauvais escient, alors la suite devient de la survie. Il y a aussi les changements d’altitude rapides, auxquels le corps doit s’adapter. Au final, je me suis beaucoup entraîné avec mon coéquipier Adrien Chenaux qui, comme moi, mais avec une année d’avance, est revenu au VTT. Il a pu me donner beaucoup d’infos.
Et, globalement, comment jugez- vous vos débuts ?
Même si j’avais de l’appréhension, je ne partais pas de zéro, puisque, enfant, j’ai commencé par le VTT. L’endurance je l’ai, et j’ai été étonné de mon bagage technique qui était encore bon. Je perds, par exemple, relativement peu de temps dans les descentes. Cela dit, j’ai aussi connu des moments difficiles, notamment à fin juin, à une période où j’ai eu beaucoup de travail (ndlr : il exerce à 50% dans l’intendance), subissant un gros coup de fatigue. C’est en passant ces moments difficiles qu’on apprécie d’autant plus les meilleurs.
Et puis, clou de la saison, vous avez pu disputer le Grand Raid à la mi-août.
Depuis le mois de juillet, je me suis préparé spécifiquement pour ce moment, en reconnaissant le parcours et à l’aide d’un stage en altitude. C’est un rêve qui s’est concrétisé, depuis le temps qu’on me disait que c’était une course idéale pour moi (ndlr : le profil correspond bien aux aptitudes de Lars Schnyder, qui mesure 1m96 pour 85 kg). C’est vrai, le parcours est assez roulant (ndlr : 5000m de dénivelé positif sur 125 km d’effort tout de même), et j’ai été ravi de terminer sous les 7 heures (ndlr : 6h59, 27e au scratch) pour ma première expérience. Ça reste une course hors norme, la plus cotée d’Europe. Elle se déroule dans une ambiance incroyable et est très médiatisée. Cette année, la RTS a diffusé un reportages qui a permis aux gens de se rendre compte de ce que je fais.
Une semaine plus tard, vous avez participé aux Championnats de Suisse de marathon, dans les Grisons, avec moins de succès (18e).
J’ai connu plusieurs ennuis techniques durant la course et, dans la tête, j’ai fini par lâcher.
Avez-vous déniché, grâce au VTT, les ingrédients que vous recherchiez ?
Oui, j’ai retrouvé ce que je recherchais. A l’arrivée et au départ, tout le monde a le sourire, l’ambiance est très familiale. Sur route, je n’avais plus ce plaisir, cette flamme. Je ne regrette pas du tout mon choix d’être revenu au VTT.
Si on vous comprend bien, vous allez poursuivre l’aventure…
Oui, je repars pour une année, au moins. Cette saison a servi de test. J’avais des attentes, et notamment de réussir assez vite la transition. Après six années de routine, j’ai dû décider mon parcours et, à présent que j’ai pu découvrir, faire mes expériences, j’ai envie de sortir des résultats, d’aller à mon maximum. Je vais adapter mon programme à mes qualités. J’ai beaucoup appris, tant sur le matériel et la discipline que sur moi-même.