Le Castrum en terrain connu
12 juin 2025 | Texte: Robin BadouxEdition N°La Région Hebdo No 15
Retour aux sources pour le festival du Castrum qui arrive cet été avec de nombreux spectacles au centre-ville et autour du château. En revanche, la programmation se veut toujours aussi surprenante avec des projets d’artistes d’horizons très divers.
Après une édition s’étalant du château jusque vers les Rives du lac il y a un an, le festival du Castrum renoue en 2025 avec ses origines: des spectacles concentrés au cœur de la Cité thermale où les rues et le mobilier urbain servent de toile de fond, voire d’accessoires, aux nombreux artistes qui viendront s’y produire. «Chaque année, le Castrum revoit son format, ses projets et son implantation à travers la ville. Pour sa 25e édition, beaucoup de projets seront présentés dans les alentours du château, mais le festival rayonnera aussi ailleurs, jusqu’au Jardin japonais et Sports 5 notamment», explique Anouk Rieben, responsable presse et rédaction.
Ainsi, du 7 au 10 août, 39 projets pluridisciplinaires investiront divers endroits d’Yverdon. Le mouvement sera à l’honneur, et particulièrement la danse avec, par exemple, le spectacle Happy Hype du collectif Ouinch Ouinch, qui proposera une grande danse collective sur la place Pestalozzi. Un autre projet d’envergure se tiendra sur le terrain de basket des Rives du lac où Mirage (un jour de fête), de la Cie Dyptik, invitera le public dans des danses colorées pour célébrer l’esprit de révolte contre les absurdités de la guerre.
Les artistes redoubleront d’efforts pour célébrer le mouvement, avec des performances allant du cirque aux acrobaties, mais inviteront aussi le public à se trémousser. Neuf concerts et cinq DJ sets sont à l’affiche, proposant des musiques actuelles riches «d’influences issues de différentes parties du globe».
Un goût d’ailleurs
À ce propos, sur les 39 projets convoqués, 20 sont suisses. En revanche, aucun spectacle n’est issu d’artistes du Nord vaudois. Une manière, dans un sens, de respecter cette célébration du mouvement que met en avant le festival. C’est donc l’ailleurs, la mouvance, qui s’invitera dans les rues de la Cité thermale. À voir donc, en ce sens, le spectacle Maiador de la Cie Delá Praká, créée à Rio de Janeiro et dont les chorégraphies et acrobaties s’inspirent de manifestations et rituels brésiliens. Autre exemple, la cour du collège Pestalozzi accueillera Marion Cousin & Eloïse Decazes qui mélangent musique expérimentale et chants folkloriques du nord-est du Portugal.
Du matin jusqu’au soir
Au rang des nouveautés, les organisateurs tablent sur une programmation s’étalant davantage dans la durée, avec des spectacles se prolongeant plus tard dans la nuit, ou en commençant plus tôt le matin, avec des projets débutant dès 6h. Une manière de ménager le public et les artistes en proposant des alternatives en cas de fortes chaleurs. «L’idée est aussi d’amener un côté plus festif, voire d’attirer d’autres publics. Il y a aussi la volonté de faire du dimanche un jour de festival à part entière avec un programme plus fourni ce jour, car avant, le festival se terminait déjà l’après-midi», continue Anouk Rieben.
La gratuité toujours d’actualité
Le Castrum propose ainsi une 25e édition relativement riche, notamment grâce à une situation financière moins tendue. «L’édition 2025 s’annonce sous un meilleur jour au niveau de ses financements.» Le festival a en effet pu compter sur le soutien de la Ville et du Canton (60 000 francs) l’année dernière ainsi que la forte mobilisation du public.
Une situation qui révéla les fragilités structurelles de ce modèle de festival fondé sur l’accessibilité et la gratuité. Malgré tout, «il y a toujours une forte volonté de conserver cette gratuité, qui n’est pas du tout remise en question pour l’instant», assure Anouk Rieben.
Infos pratiques
25e édition du festival du Castrum
Du 7 au 10 août à Yverdon-les-Bains.
Programme complet: www.le-castrum.ch