Yverdon-les-Bains – Une douzaine de propriétaires ont fait le nécessaire pour nettoyer les tags qui souillaient leurs murs. La Ville avait exigé qu’ils fassent le ménage afin de régénérer le cœur de la Cité thermale.
Les façades du centre-ville d’Yverdon-les-Bains ont retrouvé leur virginité, après avoir été débarrassées des tags qui les souillaient. «Tout le monde s’est exécuté», se félicite Gloria Capt, municipale chargée des bâtiments. Au printemps dernier, une douzaine de propriétaires avaient reçu un courrier recommandé les enjoignant à faire le nécessaire pour effacer ces inscriptions disgracieuses, à leurs frais. La Ville s’appuyait alors sur la Loi cantonale sur l’aménagement du territoire pour «exiger la réfection extérieure et l’entretien des abords de tout bâtiment qui nuirait à l’aspect du paysage ou du voisinage». Une mesure qui n’avait pas manqué de faire grincer quelques dents, l’un des propriétaires concernés évaluant les frais à engager à environ 7000 francs.
Gloria Capt estime que cette opération de nettoyage a permis de régénérer le cœur de la Cité thermale. «Cela ne peut qu’embellir le centre et cela donne une image positive d’Yverdon-les-Bains, souligne l’élue. Les tags donnent une impression de saleté. Et ce n’est pas une très bonne vitrine pour les touristes. Je crois que les propriétaires ont parfaitement compris cette démarche.»
Sentiment d’insécurité subjectif
Pour Pierre Droz, directeur régional de l’office du tourisme, cet assainissement contribue effectivement à l’attractivité de la ville. Mais pas au point de modifier fondamentalement l’image de la Cité thermale: «C’est l’une des pièces du puzzle que l’on assemble pour avoir un superbe produit.» Et sur ce plan-là, Yverdon-les-Bains jouit déjà d’une belle réputation auprès des Suisses alémaniques, qui constituent la majorité de la clientèle, attirés par le souvenir de l’arteplage d’Expo.02 et les rives du lac de Neuchâtel. «Je n’ai jamais entendu quelque chose de négatif sur Yverdon-les-Bains outre-Sarine», assure Pierre Droz, qui a dirigé auparavant l’office du tourisme de Winthertour.
Finalement, les Yverdonnois seront peut-être les premiers à profiter des bénéfices de ce grand nettoyage. Et c’était bien là l’objectif de la Municipalité, qui estime qu’en renvoyant l’image d’une ville souillée, les gribouillis génèrent un sentiment d’insécurité subjectif. Ce d’autant que les tags appellent les tags, explique Michael Groux, chef de la police territoriale à Police Nord vaudois. «C’est comme si vous laissez un carreau cassé: si vous repassez au même endroit deux semaines plus tard, il y en aura un deuxième», image-t-il. Reste à savoir si cette opération aura un réel impact sur la population: «Les gens nous disent quand ils ne sont pas contents mais on ne reçoit jamais de lettre pour nous dire que tout va bien», glisse Gloria Capt.
