Logo

Le choix de l’indépendance

24 avril 2015

VTT trial – Jérôme Chapuis, qui travaille à son compte depuis juin dernier, s’est entouré d’une structure privée pour accompagner sa progression sportive. Et l’ambition du Chanvannais ne s’arrête pas là.

Au rayon nouveautés, Jérôme Chapuis a également changé de vélo, pour en acquérir un qui est un peu plus long et qui lui convient mieux. Premier test ce week-end, pour la début de saison en Swiss Cup, à Savièse. © Nadine Jacquet

Au rayon nouveautés, Jérôme Chapuis a également changé de vélo, pour en acquérir un qui est un peu plus long et qui lui convient mieux. Premier test ce week-end, pour la début de saison en Swiss Cup, à Savièse.

A bientôt 25 ans, Jérôme Chapuis est à la fois un homme et un athlète qui se construit. Le Chanvannais continue de développer son univers autour de sa passion première, le VTT trial. Actuel matricule 15 mondial en 20 pouces, diplômé de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne depuis 2013 et designer indépendant depuis un peu moins d’une année, le Nord-Vaudois a fait le choix du progrès, de l’implication, celui de s’accorder un nouveau statut. «On m’a fait comprendre que c’était le moment ou jamais», glisse-t-il, en évoquant les conseils de son nouveau coach, qui n’ont fait que le réconforter dans ses desseins.

Car Jérôme Chapuis ne manque pas d’idées, ni d’ambition. «Je peux rouler jusque vers les 35 ans, si tout va bien», estime-t-il. Alors, il a fait le choix de l’indépendance. Dans son métier, avant tout, qu’il pratique depuis son bureau à la maison, la sienne, celle de ses parents, celle-ci même à deux pas de sa zone d’entraînement: la siutation idéale. «Je me verrais mal, aujourd’hui, avec un job fixe à 100%», reconnaît-il. Alors, il concilie les deux: travail et trial.

Les journée sont intenses. Il alterne les heures de bureau, de fitness, de cours qu’il dispense à de jeunes trialistes, d’entraînement et, parfois, de démonstrations et de compétitions. Une flexibilité que son indépendance lui accorde, bien qu’il ne compte pas ses heures, quitte à rester derrière son ordinateur jusqu’à 23h si nécessaire. «Si le sport va, tout va, s’exclame-t-il. Je vis ma vie de rêve. Je vais au lit avec le sourire.»

Bien sûr, au début, se lancer dans une aventure professionnelle à son compte a fait naître quelques craintes, notamment celle de ne pas avoir assez de travail. Mais le jeune homme est débrouillard, et il a rapidement trouvé son rythme de croisière. La priorité reste, toutefois, au vélo trial. «C’est maintenant que je peux me donner les moyens de le faire.» Il a alors opéré un autre choix crucial: celui de créer sa propre structure autour de lui, pour sa carrière de sportif d’élite. Après avoir déniché quelques sponsors nécessaire à sa démarche, il a engagé un coach, qui officie depuis décembre dernier, et un manager.

Le premier n’est pas un inconnu dans la région, bien au contraire. Il s’agit de Blaise Borcard, sportif grandsonnois accompli. «Il vient une fois par semaine à mon entraînement. Ainsi, il me pousse à en faire plus, se réjouit Jérôme Chapuis. Et, surtout, il élabore un plan à suivre pour ma préparation quotidienne et assure le suivi de mes performances. Je suis impatient de voir le résultat en compétition.»

Le trialiste s’est ensuite attaché les services de Simon Chappuis -avec deux P, lui!- en tant que manager, un Broyard rencontré via la Fondation du Fonds du sport vaudois. Ce dernier a pour mission de lui dénicher des partenaires, ainsi que des contrats pour des démonstrations et des leçons de trial à donner. «J’ai ainsi moins de choses dont je dois me soucier, relève le sportif de Champvent. Cette structure me soulage, m’encadre et me fait évoluer.» Et ses ambitions ne s’arrêtent pas là. «A la fin de cette année, j’aimerais élargir mon équipe à un coach mental et un nutritionniste, lance-t-il. Je pourrai ainsi dire qu’à un moment donné, j’ai mis toutes les chances de mon côté.»

De gros ajustements qui doivent lui permettre de faire un bond dans la hiérarchie, de «graviter plus haut dans les classements», comme il le dit lui même. Jérôme Chapuis n’est pas pour autant pressé, lui qui se voit encore barrouder un bon moment, à présent qu’il vient de créer les fondations de son nouvel entourage: «Je vise un top 5 en Coupe du monde pour 2018.» Entre-temps, «plus affûté que jamais», il aura a coeur de reconquérir le titre suisse qui lui échappe depuis son dernier sacre, en 2011. Mais, bien qu’indépendant, il ne sera plus jamais seul dans sa quête.

Manuel Gremion