Le cœur et les tripes

Les Yverdonnois ont courageusement obtenu le point du nul face à Servette samedi, à l’issue d’un duel romand sans but (0-0).

Il n’aura fallu que deux matches à Paolo Tramezzani pour obtenir son premier point à la tête d’Yverdon Sport. Après une fin de match de tous les possibles face à Servette, ses protégés ont tenu bon, au plus fort de la pression adverse, pour sécuriser un match nul qui pourrait s’avérer d’une importance capitale à l’heure du décompte final.

En alignant les onze mêmes joueurs que face à Zurich six jours plus tôt, le technicien transalpin avait fait le choix de la stabilité. «Je sais que ces onze joueurs avaient la volonté d’aller au combat, de jouer avec du courage et de la personnalité. Ces aspects-là sont très importants à mes yeux. Avec cet état d’esprit, nous avons les capacités de prendre des points face à n’importe quelle équipe», expliquait l’homme fort du Stade municipal, après la fin de la rencontre.

Cela n’a pas empêché «Il Tram» de procéder à des ajustements nécessaires en cours de rencontre, à l’image de l’entrée en jeu de Varol Tasar, pour continuer de tenir la dragée haute aux Grenat:«Je crois en ces hommes, mais je dois aussi considérer les autres qui sont à ma disposition, pour trouver une certaine continuité. Ce n’est pas suffisant de jouer un bon match. Nous devons maintenant chercher les autres élements qui pourront nous aider dans ce processus.»

Encore muets

Si le chantier défensif semble être déjà bien lancé, c’est dans le secteur offensif que les joueurs de la Cité thermale vont devoir rapidement trouver des solutions. Peu inspirés, les Nord-Vaudois n’ont frappé qu’à trois reprises dans le cadre de Joël Mall, le gardien genevois, dont deux fois depuis l’extérieur de la surface.

«J’ai le sentiment que nous sommes davantage à l’aise en pratiquant un jeu vertical, dès qu’on récupère le ballon. Notre façon de défendre requiert énormément d’efforts de la part des joueurs, ce qui fait que nous ne sommes certainement plus aussi frais et lucides au moment de conclure. Nous travaillons sur cet aspect-là. Certainement qu’en défendant plus haut sur le terrain nous serons à même de convertir plus facilement nos opportunités», terminait Paolo Tramezzani.

Car si son début d’année est encourageant, YS, plus mauvaise attaque de Super League, devra marquer bien plus que les seize petits buts inscrits jusqu’à présent, s’il espère y militer encore la saison prochaine.

«Tous les points pris maintenant ne sont plus à prendre»

Opposé à ses anciennes couleurs, sous lesquelles il a disputé plus de 300 matches entre 2013 et 2022, Anthony Sauthier a pris conscience de l’importance du résultat obtenu  par les siens samedi soir devant leur public. Et ce en dépit de l’absence de victoire, qui commence à se faire ressentir du côté d’Yverdon Sport: «On va prendre ce point, surtout face à une grosse équipe comme Servette. Tous les points pris maintenant ne sont plus à prendre à la fin. Evidemment, on veut gagner tous les matches, mais parfois il faut aussi savoir ne pas perdre, ça part de là. Même si, c’est clair, j’aimerais avoir la solution pour qu’on marque davantage de buts. »

Repositionné au sein d’une défense à quatre depuis deux rencontres, le numéro 32 yverdonnois relevait en outre l’importance pour lui et ses coéquipiers de s’adapter aux consignes et à la personnalité de leur nouvel entraîneur: «D’abord, le dispositif change. Ensuite, la façon de coacher de Paolo est différente, il amène une grinta et une émotion qui contrastent avec ce qu’on a pu connaître par le passé. Dans le vestiaire, on dit que c’est un peu un fou furieux. Son arrivée nous a sortis d’une certaine routine.»

Dans le duel qui l’opposait à Dereck Kutesa, arme offensive principale des Genevois, Anthony Sauthier a, à l’image d’YS, livré une prestation très solide, sur son côté droit de la défense. «C’est un joueur avec de très grandes qualités, qui a selon moi le niveau international, et, même s’il est passé quelques fois, je l’ai assez bien contenu dans l’ensemble, donc j’en suis plutôt satisfait. Quand on est bon face à notre vis-à-vis, c’est déjà la moitié de la solution», souriait-il.