Logo
Le conjoint, seul visiteur admis à la maternité
Yverdon, 27 mars 2020. Hôpital. © Michel Duperrex

Le conjoint, seul visiteur admis à la maternité

30 mars 2020 | Edition N°2714

Yverdon-les-Bains – Les hôpitaux ont pris des mesures drastiques concernant les visites aux patients. De petites exceptions sont tolérées sous condition en salle d’accouchement.

Mélanie Laala doit donner naissance ces jours. À l’heure où nous mettons sous presse, le terme est déjà atteint. Ce qui devait être un évènement joyeux le sera un petit peu moins, coronavirus oblige. «Aux dernières nouvelles, soit lundi dernier, ma gynécologue, qui est également médecin-cheffe aux Établissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv) m’a dit que mon compagnon pourrait assister à l’accouchement (ndlr: une information qui a été confirmée depuis par l’État de Vaud, lire l’encadré ci-dessous). Mais chaque jour les nouvelles changent, aussi je ne sais pas ce qu’il en sera le jour J, confie la jeune femme. Je sais qu’il serait terriblement triste et très affecté s’il ne pouvait pas être présent dans ces moments uniques. Et il est vrai que pour moi, c’est aussi une aide et un soutien bienvenus. Je pense que je serais plus ennuyée que lui s’il ne pouvait pas venir me soutenir. Normalement, l’accouchement doit se dérouler en ambulatoire. Cela signifie qu’en principe, je ne devrais pas rester une nuit à la maternité. Mais il va de soi qu’ils ne nous mettent pas dehors!»

Pas inquiète pour autant

Une situation qui semble convenir à Mélanie Laala, car si elle et son bébé se portent bien, il n’y a aucune raison que tout deux restent hospitalisés. La maman n’est donc pas trop inquiète: «Comme c’est mon second enfant et que pour mon garçon qui a aujourd’hui 21 mois, tout s’est très bien déroulé, je pense qu’il en sera de même pour le second. Les visites du papa sont autorisées, mais au maximum deux heures par jour. Je pense qu’il est possible que ces mesures puissent inquiéter les femmes qui accouchent pour la première fois, mais en ce qui me concerne, ça va. De toute façon, a-t-on le choix?», se résigne la jeune mère.

Une aide précieuse une fois de retour à la maison

Le retour à la maison avec un nouveau-né n’est pas toujours facile à gérer. Heureusement, son compagnon travaille à domicile en ce moment, et il bénéficiera de deux semaines de congé maternité. De quoi soulager la jeune maman. Philosophe, elle conclut: «Le plus important est que le bébé aille bien. Je sais que les infirmières et les médecins font tout ce qu’ils peuvent pour que ce soit le cas. Donc je ne m’inquiète pas trop et me soumettrai, comme tout le monde, aux mesures qu’ils ont jugé bonnes de prendre.»

 


Des mesures inédites

La santé de la maman et celle du bébé, tout comme celle du personnel soignant, sont la priorité des autorités, annonce l’État de Vaud dans un communiqué. Selon des données internationales, les femmes enceintes ne sont pas plus infectées que les autres. Les informations actuelles sont également rassurantes au sujet des nouveau-nés. Si la future mère présente des symptômes liés au Covid-19, elle doit suivre les recommandations de l’Office fédéral de la santé publique ainsi que de l’État de Vaud et s’auto-évaluer avec l’outil Coronacheck. Un dépistage nécessite une ordonnance avant de se présenter. Celle-ci peut être fournie par un gynécologue, un médecin généraliste ou en appelant la Hotline Covid-19 et grossesse du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV): 079 556 54 65.

Pour les consultations de suivi de grossesse, les patientes d’une policlinique de gynécologie-obstétrique doivent venir seules. En cas de symptômes grippaux, il faut appeler la policlinique avant de s’y rendre. Tous les cours de préparation à la naissance ainsi que les visites à la maternité sont interrompus. Le site internet du CHUV dispose de quantité de pages d’informations utiles. Le papa est autorisé à rester avec sa compagne jusqu’à deux heures après l’accouchement uniquement s’il ne présente aucun symptôme de maladie. Toutes les visites sont interdites, hormis quelques rares exceptions. Le retour à la maison sera le plus rapide possible et une sage-femme indépendante suivra la maman et le bébé durant les premiers jours.

Au CHUV, une zone dédiée aux patientes de gynécologie et d’obstétrique possédant les symptômes du Covid-19 ou étant des porteuses confirmées a été créée.

Dominique Suter