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«Le Coyote, c’est presque biblique pour moi!»
Scrotum a mis le feu au Coyote Festival. © Michel Duperrex

«Le Coyote, c’est presque biblique pour moi!»

22 septembre 2022

Culture – Vincent Herrmann a repris le repaire des bikers d’Yverdon l’année dernière. Comme une mission pour le restaurateur qui ne voulait pas voir l’esprit des lieux s’évaporer.

«Continuer dans l’âme du Coyote.» C’est la quête que s’est fixée Vincent Herrmann en reprenant l’illustre bar yverdonnois, quartier général de la communauté bikers de la région. Plus qu’un café où se retrouvent des amoureux de rock, de bières et de motos, le Coyote est une véritable institution, où chacun trouve sa place.

Preuve de l’importance particulière des clients dans ce bar, ce sont eux qui sont allés chercher Vincent Herrmann, lorsque le Coyote était au bord de la fermeture, au milieu de la période Covid. «J’étais gérant du Restaurant Les Planets, aux Rasses, raconte le nouveau patron. Mes amis bikers sont venus et m’ont dit que c’était une catastrophe, que le Coyote allait fermer et que je devais le reprendre. Je dois le dire, ils m’ont eu à l’usure (rires)! Reprendre ce bar, c’était comme une mission pour moi, presque biblique.»

À l’image des nombreuses épreuves présentes dans le texte sacré, la tâche n’a pas été simple pour le nouveau propriétaire du Coyote Café. Il faut dire que le timing n’arrangeait rien. «J’ai repris le Coyote à l’été 2021. L’ambiance n’était vraiment pas sympa, on était encore en plein Covid. Donc il y avait les masques, les numéros de tables à scanner…» En bref, pas du tout l’état d’esprit originel du bar, qui tient tellement à cœur à Vincent Herrmann. La pandémie a mis un frein à toutes les libertés, valeur cardinale des authentiques bikers.

Vincent Herrmann, patron du Coyote Café. © Michel Duperrex

Petit à petit, les restrictions sanitaires s’adoucissent, jusqu’à pratiquement disparaître aujourd’hui. Et le nouveau patron peut imposer sa patte sur la gestion du bar. En respectant, évidemment, l’esprit du lieu. «Le Coyote, c’est le dernier endroit d’Yverdon qui me correspond vraiment, c’est pour ça que je me suis lancé dans ce projet, explique Vincent Herrmann. Même au niveau cantonal, il n’y a pas beaucoup d’endroits similaires. Alors mon idée, c’est de continuer sur cette lancée, le Coyote doit rester le Coyote, et je crois qu’après une année d’exploitation on voit bien que c’est toujours le cas. On a d’ailleurs gardé le programmateur du bar, Tcherno! Mais on a mis notre touche, bien sûr, pour donner un coup de boost au Coyote.»

C’est que le Covid est passé par là, et gérer un établissement n’est pas comparable à la période pré-pandémie. «Aujourd’hui, il faut proposer des activités pour que les gens viennent, note le tenancier. Simplement dire aux gens de venir boire leur bière ici, ça ne suffit plus. J’ai l’impression que la population veut rattraper le temps perdu.» D’où aussi l’organisation du festival du Coyote le week-end dernier, qui a connu un véritable succès (lire ci-dessous).

La tradition du Coyote est donc entre de bonnes mains avec Vincent Herrmann, qui espère voir la «famille» s’agrandir. «Ici on n’a jamais de bagarre. L’atmosphère est spéciale, vraiment familiale. Dans le milieu de la moto, le respect est vraiment important. Ce ce qui fait que ça se passe toujours bien au Coyote. Quand quelqu’un commence à s’énerver, il y a toujours un autre client pour lui dire de se calmer, qu’il est chez lui ici et qu’on ne casse pas sa propre maison. Vraiment, comme dans une famille! Cette ambiance, on la doit aussi à notre politique régionale. Les bières comme les artistes viennent de la région. Les hardeux des années 80 sont toujours là, comme clients ou sur scène.»


Le rock sous toutes ses formes à Yverdon

Le Coyote Café tenait son festival le week-end dernier. Au menu: du rock, bien évidemment. Mais il y a en avait pour tous les goûts à la rue des Uttins. Un panel d’artistes qui a fait le succès de la manifestation. «Tout s’est super bien passé, se réjouit Vincent Herrmann, patron du bar. Il y avait beaucoup de monde, on n’en espérait pas autant! Même la météo était bonne. Bon un peu froid, mais du coup on a vendu plus de raclettes!»

Le pari de Vincent Herrmann est donc réussi, même si mettre sur pied un tel festival demande une grosse infrastructure. «On verra si on refait un tel événement dans le futur. Il faudra en tout cas aller chercher des sponsors. Ce qui est certain, c’est que sans nos bénévoles, la manifestation n’aurait pas pu avoir lieu.» Des bénévoles qui, pour la grande majorité, sont des habitués de l’établissement, désireux de faire vivre le lieu et de mettre en avant leur culture.

En attendant le prochain Coyote Festival, les Yverdonnois peuvent déjà profiter du prochain événement organisé par le bar: un week-end médiéval autour de la culture Viking, les 8 et 9 octobre prochain.

Samedi 8 octobre: 11h-2h.

Dimanche 9 octobre: 11h-19h.

Jeux, animations, concerts.