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Le décorateur qui a de la fresque dans les idées

19 novembre 2015

Thierrens – La Revue du football-club local, dont la première aura lieu demain, a trouvé, en la personne de Corentin Meige, un artiste atypique pour succéder au regretté Jean-Paul Monnard. Portrait du nouveau venu.

Les anges de Corentin Meige ne rechignent pas à distribuer des cartons rouges. © Michel Duperrex

Les anges de Corentin Meige ne rechignent pas à distribuer des cartons rouges.

Corentin Meige a vécu à Combremont-le-Grand jusqu’à ses vingt ans. Donc, la Revue de Thierrens, il connaissait. Dès lors, faire figurer l’icône «Bouillon» sur la scène de la grande salle, où les soirées de spectacle se succéderont de demain au 12 décembre, s’est imposé, à ses yeux, comme une évidence.

«Les décors sont quasi finis. Il ne reste plus que quelques finitions à apporter et quelques accessoires à réaliser», indiquait, mardi, après les deux premières répétitions générales, le nouveau venu dans la famille de la Revue.

Corentin Meige, tombé dans l’art lorsqu’il était petit, est, en fait, l’auteur de trois peintures qui ornent le café-restaurant de la Croix-Fédérale, à Thierrens. Sa mère, encore domiciliée à Combremont-le-Grand, se rend volontiers à cette adresse. «Elle m’a fait de la pub», commente le jeune homme de 27 ans.

Corentin Meige s’est lancé, quasi à 100% depuis début octobre, dans son nouveau rôle de décorateur de la Revue. Avec enthousiasme, car c’est la première fois qu’il mène tout seul un tel projet qui lui permet, de surcroît, de revenir dans la région où il a grandi. Non sans une certaine pression, toutefois, car il s’agissait de succéder à l’un des piliers de cette véritable institution régionale, le regretté Jean-Paul Monnard.

L’accueil réservé par l’équipe «très sympa» en place a rapidement dissipé ses craintes. Quant à l’affiche de l’événement, où Dieu brandit un «carton rouge», elle l’a inspiré d’emblée. A leur arrivée dans la salle, les spectateurs seront, en effet, plongés dans un univers biblique, inspiré de la Renaissance, avec, entre autres, une adaptation de la célèbre fresque «La Création d’Adam», l’un des trésors de la chapelle Sixtine, au Vatican.

Marque de fabrique

Les fresques sont de préférence monumentales, avec de la profondeur de champ, pour «aspirer les gens». Voici, justement, ce qui stimule l’âme d’artiste de Corentin Meige, tout en garantissant sa spécificité. La formation qu’il a suivie à Vevey enseignait plutôt à faire des maquettes et des dessins: des outils utiles pour les décorateurs-étalagistes, chargés de mettre en valeur les marchandises dans les vitrines. Son truc à lui, c’est la peinture, un domaine dans lequel il s’est aguerri à Champtauroz, avec Chantal Moret.

La responsable de Co&Co, la société où le nouveau de la Revue a fait son apprentissage, l’a compris et lui a confié la réalisation de fresques, des éléments de plus en plus recherchés dans les domaines de la décoration de pièces de théâtre et d’intérieur. «Les gens apprécient d’avoir chez eux quelque chose d’unique et de fait à la main», observe le jeune artiste.

Désormais indépendant, il continue à collaborer avec son ancienne employeur et s’est fait, petit à petit, une place dans l’univers romand de la décoration. Certains mandats, comme la construction de l’écrin du festival La Ruche, lors de Paléo, lui ont montré comment gérer des bénévoles, une expérience d’un grand secours dans le cadre de la Revue. «Les pinteresses, comme Jean-Paul Monnard les appelait, m’ont aidé deux soirs par semaine. Je dessinais les formes et leur indiquait la partie qu’elles devaient peindre. Je m’occupais, ensuite, des dégradés et des finitions», déclare Corentin Meige, à qui l’on doit également la conception de divers objets, comme des boucliers, des lances, une chaise à porteurs et un cheval de Troie «miniature»: autant de pièces que le public aura tout le loisir de découvrir dès demain.

Ludovic Pillonel

 

Quatorze représentations à venir

Encore des billets en vente

Le coup d’envoi des spectacles «Carton rouge» de la Revue de Thierrens sera donné demain, à la grande salle du village. La météo qui s’emballe, le Bon Dieu qui ne croit plus en l’Homme, une épidémie de «courante locloise» qui rappelle les dix plaies d’Egypte, les propriétaires qui jouent au Monopoly de la LAT: voici quelquesuns des thèmes abordés dans le cadre de ces représentations très attendues. Des places sont encore à disposition: pour plus de renseignements, il suffit de téléphoner au 021 905 40 18.