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Le derby régional pour commencer la saison en beauté

9 août 2013

Football – 1re ligue classic – Le FC Bavois et Yverdon Sport s’affrontent demain à 17h au terrain des Peupliers. Entre des promus qui se sont renforcés intelligemment et des relégués en quête de sérénité, la rencontre s’annonce passionnante.

Et si le FC Bavois de Bekim Uka devenait la meilleure équipe du Nord vaudois cette saison?

Outrageusement dominateur de son championnat l’an passé, le FC Bavois retrouve à nouveau la 1re ligue. Mais pas question de connaître le même sort que lors de son dernier passage, en 2009-2010, et une cruelle relégation au terme du dernier match, perdu contre Baulmes.

«On a beaucoup discuté et essayé de faire les choses justes», résume Bekim Uka, au moment d’évoquer la campagne de recrutement de son club.

 

Suprématie contestée

Ainsi, le FC Bavois s’est constitué un effectif impressionnant à l’heure de reprendre le championnat demain, à 17h, au terrain des Peupliers, lors du tant attendu derby contre Yverdon Sport. «Un match particulier pour moi et pour beaucoup de mes joueurs, qui sont passés par Yverdon, souligne l’entraîneur bavoisan. Il n’y a pas si longtemps que ça, YS et Bavois, c’était deux mondes différents.» Aujourd’hui, le club du sud de la plaine de l’Orbe est au même niveau que celui du nord, prêt, même, à prendre la place de numéro un du football nord-vaudois.

Fi du nom de l’adversaire, Bavois veut réussir son entrée dans le championnat, «pour glaner de la confiance» dans un championnat qui s’annonce très relevé. «Personne ne sait ce que vaut réellement YS. Nous non plus, finalement, nous ne savons pas ce que nous valons», reconnaît Bekim Uka.

Si, sur le papier, beaucoup voient en Bavois l’un des favoris du groupe, malgré son statut de néo-promu, l’entraîneur concerné tient à relativiser : «Oui, j’ai une belle équipe à disposition et on aimerait être dans la première partie du classement. Mais il ne faut pas être trop gourmand : on découvre.» Les derniers matches de préparation, trois nuls contre Le Mont, le Stade Nyonnais et Xamax sont autant d’indices encourageants.

Avec un contingent de 22 hommes, dont deux gardiens, le FC Bavois a choisi de doubler tous ses postes. «Le championnat est long. On n’est pas à l’abri d’un pépin.» Demain, Bavois devra faire sans Rossé, pas qualifié, Bovay, en vacances, et Hill, blessé.

Les attaquants Ilic et Zirek, ainsi que le demi Jankuloski, entre autres, sont partis. Mais ces derniers ont été très souvent absents la saison passée et cela n’a pas contrecarrer l’insolente suprématie des Bavoisans, auteurs de 84 buts en 26 rencontres ! «Notre force est de pouvoir compter sur plusieurs joueurs qui peuvent marquer», se réjouit Bekim Uka, lui qui a tant fait trembler les filets durant sa carrière de joueur.

Offensive de feu

Son équipe a trouvé son équilibre dans un système de jeu très offensifs, qu’on peut taxer de 4-1- 4-1 ou de 4-3-3, avec deux ailiers rapides, soutenus par un milieu de terrain d’exception des Zari, Renatus ou Malgioglio. Les arrivées du magicien Ayoub Rachane (Le Mont), du percutant Micael Martins (Le Mont) et du buteur Omar Bellagra (Dardania) apportent encore de nouvelles solutions offensives. «La concurrence va être rude. Mais on a pris ce dont on avait besoin, affirme Bekim Uka. Bellagra est l’attaquant qu’il nous manquait l’an passé. Un gars qui travaille beaucoup et qui a le sens du but.» Quant à l’arrière-garde, elle a été renforcée par les arrivées d’Esteban Rossé et de Yannick Bovay, tous deux débarqués d’YS. Toutefois, le dernier cité sera absent durant presque tout le premier tour.

Restait le cas du gardien. Alors que le FC Bavois a longtemps cherché un numéro un, courtisant un certain Mickaël Castejon, c’est finalement au «revenant» Christopher Meylan que seront confiées les clés de la cage bavoisane. «Il y a eu une période où il n’arrivait pas à suivre avec ses études, puis il est revenu l’hiver passé, mais s’est blessé. Cette fois, il est en forme, motivé et a fait de bons matches», souligne son entraîneur.

Meylan sera toutefois en concurrence avec le jeune Patrick Fernandez, venu -encore un !- du Mont.

Mais alors, que vaut réellement ce FC Bavois, néo-promu et presque favori à la fois ? Premiers éléments de réponse dans le derby de demain.

 

Bien malin celui qui parvient, aujourd’hui, à prédire avec exactitude ce qui attend Yverdon Sport cette saison. Et pour cause :
au cours d’une pause estivale mouvementée, beaucoup de choses ont changé au Stade Municipal. Pour l’heure, la tendance est au retour au calme et, petit à petit, les interrogations qui demeurent vont trouver leurs réponses. Pas des moindres, celles qui, demain, filtreront de la confrontation avec Bavois, très solide néo-promu en 1re ligue.

Comme déjà évoqué dans ces colonnes, le contingent yverdonnois a été remodelé dans sa quasi totalité.

Des cadres de l’équipe qui a bataillé en 1re ligue promotion, ne restent que Dadie Mayila, dont l’abattage et la régularité seront précieux cette saison, et Mehdi Benhaddouche, qui offre des garanties en terme d’animation offensive. Le recrutement a été mené sur deux fronts différents et complémentaires : d’un côté, de nombreux jeunes peu connus par ici figurent à l’effectif et devront faire leurs preuves (on dit le plus grand bien de Juan Parapar, 22 ans, en provenance de Serrières); de l’autre, plusieurs éléments ont été embauchés pour leur métier, leur bagage.

Des hommes d’expérience A 38 ans, Abraham Keita a montré lors des matches amicaux qu’il avait encore le feu. Buteur en série au service de Prilly, en 2e ligue, la saison dernière, Edin Becirovic (33 ans) aura aussi des responsabilités, tout comme Juan Rodriguez (31 ans). Ce dernier témoigne d’ailleurs volontiers de son envie, partagée avec les autres «anciens», d’encadrer ses jeunes coéquipiers, d’accompagner leur progression dans cet exigeant championnat de 1re ligue.

Pour l’heure, l’inconnue subsiste donc quant aux réelles possibilités d’YS et la réussite de la saison dépendra de la capacité du staff à créer un amalgame entre tous les nouveaux joueurs. Mais cela semble bien parti. «Il y a une excellente ambiance, avec des joueurs qui restent au stade après les entraînement, qui s’intéressent à ce que vit le club», glisse le président Jacky Pittet. «L’esprit d’équipe devrait être une des forces d’Yverdon Sport cette saison», confirme Alain Béguin. Ce dernier sait, pourtant, qu’il faudra un peu de temps pour créer des automatismes.

«Samedi, le FC Bavois sera clairement favori. Mais nous avons tout de même une carte à jouer», continue l’entraîneur, qui sera privé de quatre joueurs (Edin Becirovic, Jean-Yves Momo, Dylan Charles et Juan Rodriguez).

A terme, il est toutefois convaincu que son groupe a les moyens de s’installer confortablement dans la première moitié du classement.

Au-delà du terrain, Yverdon Sport cherchera bien évidemment à retrouver une certaine stabilité. Après les événements de ces derniers jours (départ d’Adrian Kunz, remplacé au pied levé par Alain Béguin), la sérénité semble revenue, même si des changements au comité pourraient intervenir lors de l’assemblée générale prévue prochainement. «En vue de cette échéance, le comité travaille main dans la main avec des gens intéressés à s’impliquer au sein du club et nous allons bien voir ce que cela va donner», relève Jacky Pittet, qui pourrait passer la main, après une année à son poste.
Lionel Pittet

 

Le groupe 1

Après un long championnat de 1re ligue promotion à quadriller la Suisse entière, Yverdon Sport est sans doute ravi de voir une saison plus «régionale » se profiler, tandis que ce groupe 1 de 1re ligue classic ne dépaysera pas beaucoup Bavois, habitué aux déplacements romands en 2e inter.

Les matches contre Echallens Région feront preque figure de derbies pour les Nord- Vaudois, tandis qu’ils croiseront aussi le fer avec «l’autre» néo-promu, Azzurri 90 Lausanne, qui ne fait mystère de ses ambitions. A noter qu’une autre équipe du groupe a été reléguée de 1re ligue promotion, le FC Fribourg. L. Pt

Manuel Gremion