Le difficile chemin de la reconstruction
10 février 2014Après le terrible incendie qui a ravagé la ferme du Château à Chavornay le 24 décembre 2013, la situation reste des plus difficiles pour les familles sinistrées.

De la grange de la famille Romanens, ravagée par les flammes le 24 décembre dernier, il ne reste aujourd’hui plus rien.
Dans l’incendie de la ferme du Château, la veille de Noël, Dominique Romanens a perdu son outil de travail, en plus d’avoir vu presque l’entier de son bétail périr dans les flammes. Pour lui, ne plus voir ses journées rythmées par les soins aux animaux est une situation très pénible à supporter. Les vaches rescapées du sinistre sont en pension à Mathod, chez un ami. Il ressent comme un manque le fait de ne pas pouvoir les traire.
Racheter des vaches
Pour l’agriculteur, le temps de la reconstruction va se faire par étapes. «Ce printemps, je vais racheter quelques bêtes et retrouver peu à peu un rythme d’activité normal», explique Dominique Romanens. En effet, si sa ferme est située au coeur du village de Chavornay, l’entier de son domaine agricole se trouve à l’extérieur de la localité, avec une grande partie des champs dans la réserve naturelle du Creux de Terre. Une zone agricole de la plaine de l’Orbe qui sert de pâturage à l’exploitation familiale. Pour l’hiver prochain, il a l’assurance de pouvoir louer une ferme à Bavois, ce qui lui permettra de prendre soin de son troupeau renaissant. «Pouvoir traire mes vaches sera pour moi la meilleure des thérapies», témoigne encore Dominique Romanens. L’homme a perçu, comme un baume bienfaisant, le retour de deux vaches taries qu’il a pu loger dans un ancien hangar.
Pour le plus long terme, l’heure est aux questions. «Nous allons reconstruire, affirme le couple Romanens. Mais où et comment, nous ne le savons pas encore. Que va vouloir faire notre fils à la fin de son école de recrue ? » Les décisions seront prises en concertation avec nos partenaires, que sont notamment l’ECA et Prometerre. Des ébauches de pistes sont déjà envisagées. En revanche, il est encore trop tôt pour en parler. La famille souhaite mûrir sa réflexion et ne pas se précipiter. Par contre, Véronique et Dominique Romanens sont très touchés par l’élan de solidarité initié par le milieu paysan (Lire encadré).
Des épreuves

Samedi matin, les Paysannes vaudoises de Chavornay ont tenu deux stands de vente de pâtisseries au bénéfice de la famille Romanens.
L’incendie a rendu inhabitable la maison de la famille Badini. «Nous avons été avertis par notre fille que la ferme attenante à notre demeure brûlait. En trois minutes, la fumée a envahi notre habitat, bien que le feu ne l’ait pas encore atteint, témoigne Jean-Pierre Badini. Ce sinistre survient alors que mon épouse et moi pensions vivre une période de répit après avoir fait face à une série d’épreuves. De plus, nous avions refait notre toit, il y a cinq ans.»
Le couple a pu être hébergé par des membres de la famille. Ils viennent de trouver un appartement pour la période de remise en état de leur maison, dont une seule pièce a été épargnée par le feu ou les dégâts d’eau, la cuisine. Ils espèrent retrouver leur propriété cet automne. Ils y habitent depuis 35 ans. Pour l’instant ,l’immeuble a été vidé, les dalles et les murs ont été mis à nu, alors que les appareils chargés de sécher les murs évacuent encore de l’eau, un mois et demi après le sinistre.
Le soutien des paysannes vaudoises
La famille Romanens est très reconnaissante envers le monde paysan. L’association créée à l’initiative d’agriculteurs a reçu des dons en provenance d’un rayon bien plus large que les limites régionales. «Nous avons reçu des versements du canton de Fribourg et de la Riviera vaudoise. Nous maintiendrons ce compte encore ouvert durant encore un mois», précise Yves Auberson, un des responsables de l’action. Mais en cette fin de semaine, le soutien des Paysannes vaudoises a particulièrement ému Madame. «Véronique Romanens a été membre du comité de l’Association, jusqu’à la fin de l’année dernière. Face au drame qui la frappe, nous avions à coeur de lui venir en aide», explique Monique Brönnimann présidente.
La section de Chavornay est forte de 120 membres, dont 80 actives. Et samedi dernier, ces dames ont ainsi tenu deux stands de pâtisserie aux endroits stratégiques que sont le rond-point de la route cantonale et la déchetterie. L’action a été fort bien perçue par les passants. Elle a favorisé les rencontres et bien des personnes prenaient le temps de discuter. De plus, les marchandises, dont le prix dépendait de la générosité des clients, étaient fort appétissantes. Il y avait notamment de belles tresses dodues, des gâteaux à faire craquer même les moins gourmands, et de succulents bricelets.