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Le dilemme d’Arnaud Vialatte

10 mai 2019 | Edition N°2495

Alors qu’Yverdon Sport II disputera la finale de la compétition dimanche à Echichens à 17h, le défenseur central ne sait pas s’il pourra tenir sa place. Les juniors B d’YS, qu’il dirige, jouent un match hyper-important à Guin à 14h.

Arnaud Vialatte n’a rien contre un peu de reconnaissance. Pour autant que celle-ci soit bien placée. «On m’attribue souvent la réussite de la deux d’Yverdon Sport, voire même sa création. C’est un immense raccourci, assure-t-il. Elle existait avant moi, et elle continuera à exister après moi. D’accord, je fais partie des personnes qui lui ont permis de monter en 3e ligue et d’être compétitive. Mais je suis loin d’être seul. Je pense à des gars comme Jaime De Campos, Yves Engeler, Dylan Porchet. Sans eux, cette équipe ne serait sans doute pas là aujourd’hui.»

Reste que si le nom du solide défenseur central remonte à la surface quasiment à chaque fois qu’il est question de la réserve d’YS, ça n’a rien d’un hasard. Il est attaché à ce groupe tout comme le groupe est attaché à lui, et qu’importe si les joueurs qui le composent ont changé ces dernières années. À la fin de la saison passée, il était censé partir, prendre du temps pour sa carrière professionnelle, se concentrer sur son rôle d’entraîneur. Puis Vagner Gomes l’a appelé «pour dépanner». Une fois, deux fois… «C’est juste pour les matches importants, sourit Arnaud Vialatte. En championnat, j’étais là contre Chavornay, et c’est à peu près tout. Sinon, j’ai joué les rencontres de Coupe. Mais je ne veux pas m’imposer. Le brassard de capitaine, je préfère que ce soit Christie Zabana qui le porte. C’est bien plus logique comme ça.»

Sentiment de revanche

Toujours est-il que sans son «dépanneur», Yverdon Sport II n’aurait peut-être pas atteint la finale de la Coupe vaudoise, que l’équipe s’apprête à disputer dimanche face à Pully (17h à Echichens). Très solide face à la «deux» du Stade Nyonnais en demi-finale, brillant au tour d’avant contre Concordia, Arnaud Vialatte est le roc d’une défense imperméable qui constitue le plus grand atout yverdonnois. Et puis, il est aussi habité par un sentiment de revanche. L’homme n’a rien oublié de la fin de saison dernière. De cette défaite en finale de la Coupe aux tirs au but face à Gland, qu’il avait été obligé, suspendu, de suivre depuis le bord du terrain. De ce trou noir connu lors des finales de promotion en championnat. L’occasion de laver l’affront est enfin arrivée? «Je ne sais pas…»

Ses juniors, il y tient

Il s’explique: «J’ai récupéré les juniors B au début de la saison. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que prendre en charge des jeunes à Yverdon-les-Bains, c’est bien plus que du football. Il faut s’impliquer socialement, se renseigner sur leur vie, leur entourage, les aider dans leurs problèmes quotidiens. Lorsqu’ils arrivent à l’entraînement, il faut sentir leur humeur. Ça demande beaucoup d’investissement. Être leur coach, c’est une activité très prenante.»

Et justement, les juniors B d’Yverdon Sport sont attendus à Guin… dimanche à 14h. «C’est le match le plus important de notre saison. On est 2es, nos adversaires 1ers. Si on gagne, on revient à hauteur, alors qu’il leur restera deux matches compliqués à gérer. Et sachant que seul le leader participe aux finales suisses, cette rencontre sera décisive. C’est inconcevable que je laisse mes joueurs seuls dans cette épreuve. Même si, évidemment, ce serait un déchirement de ne pas pouvoir prendre part à la finale de la Coupe vaudoise. Jouer un tel match, devant sûrement 1000 spectateurs, c’est quelque chose.»

Plan A, plan B ou plan C?

Du coup, l’Yverdonnois est en train de mettre au point plusieurs plans: «Si tout se passe bien à Guin, il y a moyen que je parte à la mi-temps. Ça me permettrait d’arriver à l’heure à Echichens, je pourrais m’échauffer avec l’équipe et, si le coach a besoin de moi, je serai prêt à jouer. Par contre, si la situation devait être plus contrastée avec mes juniors, je resterais jusqu’au bout. Et dans ce cas-là, je ne sais pas vraiment à quel moment je pourrais rejoindre mes coéquipiers. Quitte à, peut-être, devoir faire une croix sur la finale. Encore…» Si vous voyez Arnaud Vialatte passer l’entrée du Grand Record en courant dimanche après-midi, vous saurez d’où il vient…

 

Vagner Gomes: «C’est du 50/50»

Soucieux du moindre détail, Vagner Gomes est allé reconnaître le terrain du Grand Record en début de semaine. «Ce que j’ai vu? La surface de jeu est très longue, mais pas forcément très large, détaille l’entraîneur d’Yverdon Sport II. Par contre, je ne sais pas dans quel état elle se trouvera dimanche. La une d’Echichens joue juste avant nous, et un tournoi de juniors est prévu le matin…»

Pour leur part, les Yverdonnois entameront leur journée par un réveil musculaire au stade municipal à 11h. Après un repas en commun, ils se rendront sur les hauts de Morges avec le car de la première équipe, mis à leur disposition. Tout pour se trouver dans les meilleures conditions au coup d’envoi. «À mon sens, c’est du 50/50. On a étudié le jeu de Pully, on sait comment se comporter.» YS II a déjà réussi l’exploit de se hisser deux fois de suite en finale, ce qui représente probablement une première pour une formation de 3e ligue. Reste à aller au bout, cette fois! À noter que les trois dernières finales se sont jouées après le temps réglementaire.

 

L’adversaire

Probablement la formation la plus régulière de 2e ligue depuis des années, le Pully Football fera figure de favori sur le terrain du Grand Record. Déjà finalistes en championnat l’an dernier, les Pulliérans mènent à nouveau le bal dans le groupe 2. La troupe dirigée par Mario D’Alessandro se repose sur des bases saines et stables. Les piliers que sont Yannick Favre, Aleksandar Petrovic ou Baptiste Jaccard sont toujours performants, la vague de jeunes incarnée notamment par Hugo D’Aquino pousse fort et Pully peut surtout compter sur un secteur offensif impressionnant. En tête de liste, Anthony Schwyn, 2e meilleur buteur de 2e ligue. L’opposition face à l’hermétique bloc défensif d’Yverdon Sport II promet beaucoup.

Florian Vaney