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Le dilemme du FC Rances, actuel finaliste malgré lui

25 mars 2015

Football – 4e ligue – La toute jeune équipe de Xavier da Silva se retrouve deuxième suite au retrait de Desportiva Avenches, alors que la promotion n’était pas dans les plans cette saison.

Xavier da Silva n’est pas contre une promotion, mais il trouve qu’elle arriverait un peu tôt pour sa jeune équipe si ce devait être le cas cette saison. © Champi

Xavier da Silva n’est pas contre une promotion, mais il trouve qu’elle arriverait un peu tôt pour sa jeune équipe si ce devait être le cas cette saison.

Coup de tonnerre, il y a quelques jours, lorsque le FC Desportiva Avenches, l’un des leaders du groupe 5 de 4e ligue, a annoncé que, faute de joueurs en suffisance, il devait retirer son équipe. En haut de tableau (à l’opposé du classement tout le monde respire, il n’y aura pas de relégué), le principal bénéficiaire de ce retrait, n’est autre que le FC Rances, qui s’est retrouvé propulsé au deuxième rang, en position de finaliste. Un statut qu’il n’est pas sûr de vouloir assumer cette saison, à la veille de la reprise, partagé entre le désir évident de profiter de l’aubaine et le sentiment d’avoir besoin de mûrir avant de remonter en 3e ligue.

Fraîchement arrivé durant l’été, l’entraîneur ransignolet Xavier da Silva n’a, en effet, pas accueilli la nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme. «Le retrait de Desportiva est négatif, car il pourrait mettre plus de pression sur mes joueurs, évoque-t-il. Je préfère un championnat avec plus de concurrence.»

Une position qui s’explique par le projet qu’il a entrepris en arrivant aux commandes de la première équipe du club. «J’ai présenté un plan sur trois ans, avec pour objectif de briguer la promotion à partir de la deuxième saison, explique l’ancien formateur du Mouvement juniors Orbe et environs. Bien sûr, tant mieux si on fait les finales cette fois. Mais j’ai une équipe jeune, en pleine construction, et je pense qu’on aurait été mieux préparés une année plus tard.»

C’est que, il n’y a pas si longtemps, le FC Rances a lui aussi connu des difficultés similaires à celles rencontrées par le Desportiva Avenches, effets indésirés d’une saison difficile en 3e ligue et de la relégation à l’échelon inférieur au printemps 2013. Depuis, un nouveau comité s’est formé. Il a aussi fallu retrouver des joueurs pour venir chausser les crampons dans le village. «Chaque jour, c’est plus dur. Il y a parfois trois équipes dans certains clubs de la région, et il n’est pas facile de trouver assez de joueurs pour tout le monde, regrette Xavier da Silva. Il y a de la compétition entre nous.»

Cinq pour deux places

Ainsi, en posant ses bagages à Rances, il a dû recomposer un contingent, en amenant avec lui d’anciens juniors. «Certains ont même repris le football», dévoile-t-il. Pour le deuxième tour, son équipe compte un effectif de 17 hommes valides, dont deux renforts au milieu de terrain, arrivés durant le mercato hivernal.

Après un bon automne -malgré deux défaites initiales-, le FCR reprend le championnat ce week-end, avec un choc face au leader Echallens II, qui vient de perdre contre Yvonand, un autre prétendant aux finales. «D’ailleurs, je pense qu’Yvonand est notre principal concurrent pour la deuxième place, prévient l’entraîneur de Rances, qui n’écarte évidemment pas de la mêlée ses poursuivants directs Bosna II et Yverdon Sport II. On est cinq pour deux postes.»

Mais on ne veut rien précipiter au sein du club grenat et noir. «Plus que le classement, ce qui importe, c’est la façon dont on joue. Je veux construire quelque chose de solide, et l’équipe a besoin de temps. Cette saison, la promotion n’est pas une fixation, je ne veux mettre aucune pression sur mes joueurs, et j’ai bien fait passer le message», lance Xavier da Silva. Alors, le nouveau FC Rances est-il déjà assez mûr pour la promotion?

Manuel Gremion