Le fabuleux voyage de Samin Abedkhojasteh

Arrivée en Suisse il y a deux ans pour les études, Samin Abedkhojasteh (photo), ancienne badiste professionnelle en Iran, tape depuis le volant au BC Yverdon. A 25 ans, elle n’a de loin pas fini l’incroyable odyssée entamée durant son enfance, qui lui a permis de découvrir le monde.

Elle rêve en grand, Samin Abedkhojasteh. Membre de l’équipe nationale d’Iran dix ans durant, championne de son pays huit fois d’affilée dans différentes catégories d’âge, la droitière de Téhéran possède également un talent indéniable pour le badminton. Celle qui a participé aux Championnats du monde juniors en 2016, ainsi qu’à diverses éditions des Championnats d’Asie, a même tenté de se qualifier pour les JO de Tokyo de 2021. Si elle n’est pas parvenue à matérialiser son rêve olympique, l’ex-161e joueuse mondiale en simple – elle a été 141e en double – a suivi un parcours qui lui a permis de partir à la découverte du monde. Au point, aujourd’hui, d’avoir fait du soutien des sportifs, peu importe d’où ils viennent, son nouveau combat.

Au moment de quitter l’équipe nationale d’Iran, Samin Abedkhojasteh a fait le choix des études. Elle a finalement posé ses valises en Suisse, pour un cursus en management du sport à Lausanne, capitale olympique et où se trouvent tant de fédérations sportives. «J’ai auparavant suivi des études de psychologie. A Téhéran, j’ai aussi fondé ma propre académie de badminton. On a beaucoup de joueurs talentueux en Iran», assure celle qui se plaît énormément en Suisse.

Si l’Iran regorge de badistes en devenir, tous n’y trouvent pas les infrastructures et les conditions nécessaires à leur développement. «J’aimerais contribuer à développer le sport, aider les athlètes, apporter des changements positifs», se projette-t-elle.

L’Iranienne a elle-même eu la chance de pouvoir voyager car sa famille détenait les ressources pour le lui permettre. A cela s’ajoute un profond désir de réussir, peu importe les obstacles ou le manque de structures. Une expérience de vie personnelle qui lui procure, à 25 ans, un bagage hors du commun.

Invitée par un voisin à rejoindre le BC Yverdon à son arrivée en Suisse, en 2022, Samin Abedkhojasteh y a trouvé une seconde famille. «Ici, tout le monde m’a beaucoup soutenue, et le fait d’y jouer m’a permis de créer plein de relations.» Au tout début de cette année, elle a même pu prendre part à un premier tournoi international sous les couleurs de la Suisse, disputé en Islande.

Après avoir commencé le bad à 6 ans, elle ne s’imagine à présent plus jouer en tant que professionnelle comme avant, même si elle apprécierait le fait de disputer encore des tournois internationaux au gré des opportunités. La phase de transition vers sa nouvelle carrière, celle qui doit lui permettre d’œuvrer à aider les autres dans le milieu du sport, est amorcée. Le monde lui est ouvert.

«C’est juste quelqu’un de génial»

Associée à sa camarade de club Samin Abedkhojasteh en double dames lors du tournoi d’Yverdon, Sarah Golay (photo) ne cache pas une certaine admiration pour sa coéquipière et son parcours. «Samin est quelqu’un qui a dû faire preuve de beaucoup de courage et d’abnégation pour rendre possible tout ce qu’elle a réalisé depuis très jeune. Constater tout ce qu’elle a connu alors qu’elle n’a que 25 ans est très impressionnant. En plus de ça, c’est juste quelqu’un de génial», apprécie l’ancienne joueuse de LNA au BCY.

Thibault Bernetti avait les nerfs solides

Candidat à la victoire en simple, en double messieurs et en double mixte de la catégorie reine, Thibault Bernetti (photo) a fini le week-end avec deux titres et une 3e place.

Sur ses terrains d’entraînement, l’Yverdonnois a notamment fait fort en simple, où il a battu en finale la tête de série n° 1, Maxime Pierrehumbert. Les deux hommes se connaissent bien, ont des niveaux similaires, mais le Nord-Vaudois a dominé le match pour l’or de la tête et des épaules, s’imposant 21-14 21-8.

La rencontre la plus disputée, pour Thibault Bernetti, aura été sa demi-finale l’opposant à son camarade de club Clément Lanfranchi. Il a fallu trois manches accrochées pour départager les deux hommes. Le dernier nommé, de retour à la compétition depuis deux années après un gros pépin à une épaule, retrouve peu à peu son meilleur niveau. Il a notamment battu David Orteu, joueur de LNA et tête de série n° 3 du tournoi. Nolan Chanthakesone, jeune du BCY, a aussi atteint les demies du simple messieurs 1.

Les podiums régionaux ont été nombreux à domicile. Dans la catégorie 1, il faut encore relever la 2e place en simple dames d’Ornella Lanzarini; le 3e rang de Thibault Bernetti et Arthur Boudier en double hommes; la victoire de Samin Abedkhojasteh et Sarah Golay en double dames devant Noémie Brand et Lana Cesari, alors qu’Ornella Lanzarini et Maria Uvarova ont atteint les demi-finales; enfin, le succès de Cloé Brand et Thibault Bernetti en double mixte, tandis que Céline Bloch et Adrian Joliat ont terminé 3es.