Le FC Baulmes s’invente une nouvelle crise

Football – 1re ligue – Le président Metin Karagülle, furieux de ce qu’il considère comme de l’ingérence de la part de son comité, menace de déclarer forfait pour le choc de samedi sur le terrain d’Yverdon Sport! Le reste du comité demande sa démission avec effet immédiat. Tous les détails.

Alain Kaehr, Jocelyne Cuérel, Claire-Lise von Ow, Armando Giannini et Julien Cuérel entourent le président Metin Karagülle lors de l’assemblée générale du 16 janvier dernier. L’entente parfaite pour un nouveau départ après l’ère Fabian Salvi, croyait-on...

Le FC Baulmes est décidément un club à part. La dernière nouvelle? Le match de samedi (17h30) sur le terrain d’Yverdon Sport pourrait bien… ne pas avoir lieu! Metin Karagülle a en effet officiellement annoncé hier que s’il n’obtenait pas la démission de Julien Cuérel, syndic de Baulmes et membre du comité, le FC Baulmes ne se présenterait purement et simplement pas sur la pelouse du Stade Municipal!

La réaction du reste du comité? Il demande la démission de Metin Karagülle, là aussi avec effet immédiat. La crise est profonde et ne semble pas pouvoir se résorber d’elle-même. Le match aura-t-il lieu samedi ou non? Personne ne peut, aujourd’hui, l’affirmer avec certitude.

Les raisons de ce clash spectaculaire? Ses racines sont à rechercher dans l’assemblée générale du 16 janvier dernier, à l’Hôtel de ville de Baulmes. Fabian Salvi parti au FC Sion, le credo du nouveau comité, présidé par Metin Karagülle (patron d’une carrosserie à Collombey) était celui d’un assainissement financier, d’un retour à la normale. Fini l’exil à Chamblon, le FC Baulmes allait jouer avec des jeunes de la région, dans son stade, avec un comité du village, en recréant une deuxième équipe, sans oublier ses ambitions sportives. Bref, pour reprendre le slogan à la mode à l’époque: un nouveau départ!

Un président trop exigeant?

Toutes ces belles intentions volent aujourd’hui en éclats. Les dissensions entre Metin Karagülle ont éclaté assez tôt. Pas tout de suite au grand jour, car les affaires se passent d’abord à l’abri des regards, mais, petit à petit, les conflits ont commencé à sortir. Metin Karagülle est un président ambitieux, sûr de sa connaissance du football. Alors, quand il constate que les résultats ne sont pas au rendez-vous, alors que lui-même a une expérience d’entraîneur, il ne peut s’empêcher de s’en prendre à son technicien Christian Mischler. «Insuffisant», clame-t-il souvent en évoquant le bilan de son entraîneur. Certes, le FC Baulmes est toujours relégable aujourd’hui, et ce constat est décevant, mais l’effectif mis à disposition de Christian Mischler n’est pas de taille à lutter. Les joueurs étrangers sont de qualité, mais Metin Karagülle et le directeur sportif (également joueur et capitaine) Ludovic Valente n’ont pas réussi leur recrutement de joueurs formés en Suisse, lesquels doivent toujours être au minimum six sur le terrain en 1re ligue. Cela a été dit et redit dans ces colonnes, le FC Baulmes ne dispose pas de suffisamment de bons éléments dans cette catégorie et Christian Mischler n’y peut rien. Pourtant, mécontent du bilan de son entraîneur, Metin Karagülle, contre l’avis unanime de son comité, a décidé de reprendre les choses en main.

Christian Mischler s’est donc mis un peu en retrait, notamment lors de la victoire face à Sion M21, un «match-référence», selon le président. «Mais j’ai proposé à Christian de reprendre sa place pour le match face à Yverdon, ce qu’il a accepté devant moi, avant de se rétracter devant le comité. J’ai donc pris la décision de demander à Ludovic Valente d’occuper la fonction d’entraîneur jusqu’à la fin de la saison, avec Youssef Wissam comme assistant. La question du diplôme A, nécessaire pour entraîner à ce niveau? Nous avons vingt jours pour nous mettre en règle, cela sera fait.» Julien Cuérel tombe des nues en apprenant cela: «Lors de la dernière séance du comité lundi, tout était clair! Christian Mischler devait continuer, point final. Un ou deux jours après, nous recevons un mail de Metin Karagülle qui nous indique que Ludovic Valente reprend l’équipe!» Les problèmes ne s’arrêtent pas là, Metin Karagülle déclarant hier: «Le président, le directeur sportif et la 1re équipe du FC Baulmes ont décidé de renoncer à se présenter au match YS-Baulmes, sauf en cas de démission écrite de Julien Cuérel». De quoi surprendre ce dernier: «Je ne suis au courant de rien. Vous me demandez si je suis déçu par la tournure des événements? Mais bien sûr que je le suis, comme tous les autres membres du comité. Nous ne nous attendions pas à cela au début de l’année, je peux vous l’assurer…»

La position officielle du reste du comité est arrivée un peu plus tard: «Le comité du FC Baulmes, au vu des problèmes rencontrés avec son président Metin Karagülle, a décidé, à sa très grande majorité, de demander la démission de ce dernier, avec effet immédiat. Une séance de crise aura lieu samedi en fin d’après-midi afin de déterminer les formalités du départ de M. Karagülle. Pour le bien du club, de l’ambiance, du village et vis-à-vis des nombreux amis du FC Baulmes, cette décision est définitive. Les mensonges, les coups par derrière et l’ambition personnelle de M. Karagülle ont fait que les sept autres membres du comité ont décidé de s’en séparer.»

YS-Baulmes aura-t-il lieu? Réponse samedi, 17h30!

Timothée Guillemin

Un match capital pour les deux équipes régionales

Sept matches. C’est tout ce qu’il reste à Yverdon Sport et au FC Baulmes pour essayer de terminer leur saison en beauté. Année après année, beaucoup d’équipes se plaignent, au début du printemps, de n’avoir plus rien ni à espérer, ni à craindre. Les deux équipes nord-vaudoises de 1re ligue ne se trouvent pas dans ce cas de figure. A 630 minutes et des poussières du coup de sifflet final de l’exercice 2011-2012, elles ont encore tout à gagner. Ou à perdre. Samedi, à 17h30, sur la pelouse du Stade Municipal, il y aura trois points d’une importance capitale à prendre, pour les uns comme pour les autres.

Dans le cadre de sa course contre la relégation, le FC Baulmes a furieusement besoin de points. Mais, à Sous-Ville, l’heure n’est malheureusement pas à la poursuite des objectifs sportifs dans la sérénité de rigueur (lire ci-dessus).

Une victoire cruciale

Du côté d’Yverdon Sport, pas de raison de peindre le diable sur la muraille. Même si l’équipe de Junior Santos n’a récolté qu’un point lors des trois derniers matches, elle demeure actuellement en position favorable pour accéder à la 1re ligue promotion. Mais attention: Guin n’est pas loin, et une victoire contre la lanterne rouge baulmérane est donc cruciale.

Reste que, dès demain, Junior Santos devra composer avec un effectif qui s’est encore aminci. La semaine dernière, contre Young Boys M21, Mehdi Benhaddouche (déchirure des ligaments d’une cheville) et Jean-Michel Monteiro (fissure de l’os d’une cheville) se sont blessés. Ils manqueront à l’appel jusqu’au terme de la saison.

L’entraîneur se veut toutefois serein. «J’aborde ce match comme n’importe quel autre, sans penser derby. Je n’ai pas encore arrêté mon onze de départ, mais ce qui compte, pour moi, c’est notre jeu, notre philosophie. Je veux que nous nous battions, que nous passions nonante minutes à essayer de marquer», affirme Junior Santos. Malgré les absences, il est confiant: «Mes joueurs sont prêts mentalement pour le match de samedi.