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Le FC Bienne mise sur une charnière centrale nord-vaudoise

14 juillet 2013

Football – Challenge League – Mustafa Sejmenovic et Jérémy Manière abordent une nouvelle saison dans le Seeland, avec des responsabilités au sein du contingent du nouvel entraîneur Hans-Peter Zaugg. Interview croisée.

Jérémy Manière, vu par Mustafa Sejmenovic : «Il a vraiment progressé depuis l’époque où on jouait ensemble à Yverdon. Il a beaucoup d’énergie et fait partie de cette nouvelle génération de footballeurs qui allie physique et technique.»
Mustafa Sejmenovic, vu par Jérémy Manière : «Mine de rien, notre Mus national prend de l’âge et il a beaucoup d’expérience ! Aujourd’hui, c’est le patron de la défense et c’est à lui de nous encadrer. C’est un leader naturel.»

Des joueurs de la région qui ont connu la Challenge League sous les couleurs d’Yverdon Sport, ils sont les deux rescapés en deuxième division helvétique.

Mustafa Sejmenovic, 27 ans, s’est imposé au FC Bienne dès son arrivée, au début de la saison 2012-2013.

Il y a été rejoint, au printemps dernier, par Jérémy Manière, 21 ans.

Prêté par le FC Thoune (Super League) dans un premier temps, ce dernier vient de s’engager pour deux ans. A la veille de la reprise du championnat (Bienne jouera demain à Locarno à 16h), les deux Nord-Vaudois sont donc bien réunis sous les mêmes couleurs et ils sont appelés à avoir des responsabilités, puisqu’ils constitueront la charnière centrale de la défense de Hans-Peter Zaugg. En attendant, ils abordent tous les sujets avec enthousiasme et complicité, confortablement installés dans les tribunes de leur stade, la Gurzelen.

La Région : Mustafa, Jérémy, comment le FC Bienne aborde-til cette nouvelle saison ?

Mustafa Sejmenovic : Sereinement. Nous restons sur une belle cinquième place lors de la saison dernière et nous devons essayer de confirmer, tout simplement.

Jérémy Manière : Malgré un certain nombre de nouveaux joueurs, nous avons fait une bonne préparation. Sur un match de 45 minutes, nous avons battu Young Boys, nous avons aussi tenu la route face à Fortuna Düsseldorf, qui vient d’être relégué de Bundesliga.

Hans-Peter Zaugg a succédé à Philippe Perret à la tête de l’équipe. Cela se passe bien ?

MS : Dans le fond, le discours est le même. On nous demande de jouer au ballon et d’être très offensifs. Après, c’est une autre méthode de travail.

JM : Le cadre s’est professionnalisé. Maintenant, nous avons un préparateur physique, avec lequel nous travaillons très dur. On verra si ça paie, si la méthode est bonne.

Mustafa, à votre arrivée à Bienne, vous étiez content que les entraînements soient en français par Philippe Perret. Qu’en est-il aujourd’hui ?

MS : (Rires) Je crois que je vais commencer à apprendre l’allemand… Même si c’est traduit.

JM : En même temps, tu es un des seuls qui ne comprends pas vraiment l’allemand !

MS : D’ici l’année prochaine, ce sera bon ! (Rires) Jérémy, à ce niveau, avez-vous profité du temps passé à Thoune ?

JM : Oui, c’est clair. Je ne dirais pas que je suis bilingue, mais je parle et comprend très bien. Bon, j’ai conservé mon accent.

MS : Ton accent français !

JM : Français, vaudois… c’est mélangé ! (Rires) Plus sérieusement, ça a été compliqué à Thoune, car je suis arrivé dans un environnement totalement alémanique avec juste mes connaissances scolaires. Mais maintenant, je récolte le fruit de mes efforts.

Comment avez-vous vécu votre transfert définitif à Bienne ?

JM : C’était un choix de ma part. A Thoune, la situation n’avait pas évolué pour moi et je ne voulais pas revivre une saison sans jouer. Et lors de mon prêt, je me suis plu à Bienne, et je me suis senti désiré par le staff. C’est ce qui a fait pencher la balance !

Qu’est-ce qui vous a manqué pour vous imposer en Super League, dans l’Oberland ?

JM : Le départ de Bernard Challandes ne m’a pas été favorable. Lui, il me parlait beaucoup, me disait d’être patient… Mais il est parti. Quant à Urs Fischer, il a fait ses choix. Je ne les ai pas forcément compris, mais acceptés, bien sûr.

Mustafa, vous n’avez jamais vraiment eu votre chance dans l’élite, malgré votre statut de joueur confirmé. Pourquoi ?

MS : Aucune idée. Lors de la promotion d’YS en LNA, en 2005, j’étais trop jeune. Si, à ce moment-atteint deux ou trois ans plus tard, les choses auraient peut-être été différentes. Après, c’est une question de chance, d’opportunité.

JM : Il y a toujours ce fameux facteur X qu’on ne maîtrise pas.

La Super League, vous y croyez encore ?

JM : Totalement ! J’ai signé deux ans à Bienne, ce qui revient à reculer pour mieux sauter. J’ai encore le temps d’y arriver.

MS : Pour moi, ce n’est pas une obsession du tout. Si une opportunité intéressante se présente, j’y réfléchirai, mais je n’y pense pas. Mon but, c’est d’être bon où je suis.

A Bienne, vous n’êtes pas loin du Nord vaudois. Quelles attaches y conservez-vous ?

JM : Que ce soit de Bienne ou de Thoune, peu importe, je rentre souvent à Vallorbe, voir ma famille, mes amis. Après, je suis footballeur avant tout. Si je dois partir en Ouzbékistan pour faire une belle carrière, d’accord, j’y vais !

MS : Moi, j’habite à Champagne avec ma petite famille. Mes parents et mes beaux-parents sont à Yverdon. Donc je suis dans la région la plupart du temps et j’y ai toutes mes attaches. Je suis aussi coach Jeunesse et Sport pour Bosna. Bienne, c’est mon «lieu de travail».

Vous venez tous les deux d’YS. Vous suivez l’actualité du club ?

JM : Mon petit frère y est gardien, donc oui, bien sûr !

MS : Moi, je suis davantage les ligues inférieures ! J’aime ça, parce que j’y connais tout le monde.

On peut imaginer vous y retrouver un jour ?

MS : Ah, c’est clair ! Mais pas comme défenseur central ! (Rires)

«Super League: Alain Rochat fait son retour en Suisse avec Young Boys»

En Super League, Alain Rochat, de Grandson, va faire son retour en Suisse : il s’est engagé avec Young Boys, un mois seulement après avoir été transféré des Vancouver Whitecaps à DC United, à Washington. Ces deux clubs évoluent en Major League Soccer, en Amérique du Nord, un championnat que le Nord-Vaudois avait rejoint en 2011, en provenance du FC Zurich.

Le jeune gardien Mirko Salvi est, quant à lui, toujours contingenté au FC Bâle, mais demeure pour l’instant barré par Germano Vailati et Yann Sommer, deux sérieux concurrents.

Quant aux deux régionaux qui évoluaient au FC Sion l’année dernière, difficile de savoir de quoi leur saison sera faite. Arnaud Bühler et Xavier Margairaz sont tous les deux annoncés partants du club valaisan et si la rumeur peut leur prêter des contacts dans différents clubs en Suisse et à l’étranger, aucune information n’est actuellement confirmée.

Pour finir ce petit d’horizon, signalons encore que le jeune espoir Mirsad Hasanovic, qui s’est fait remarqué ce printemps en 1re ligue promotion avec YS, a été engagé par Servette en Challenge League, a révélé www.footvaud.ch.

 

Lionel Pittet