Le dessinateur vaudois Derib a fait l’objet d’un film qui retrace sa vie, un crayon entre les doigts. Il sera projeté mercredi prochain au cinéma Bel-Air d’Yverdon-les-Bains, en présence du réalisateur Sébastien Devrient, notamment.
Yakari, Buddy Longway, ou encore plus récemment Camille, jeune Valaisanne du Val d’Hérens, sont autant de personnages de bande dessinée qui ont probablement rythmé vos lectures. Un homme est le créateur commun de tous ces héros: Claude de Ribaupierre, alias Derib.
Nature magnifiée
Dans un long-métrage de 72 minutes, le réalisateur Sébastien Devrient a tenté de retranscrire toute une série d’émotions qu’il a pu ressentir en lisant les albums de Derib. «Ces livres ont marqué chaque étape de ma vie, détaille ce Lausannois de naissance, qui a grandi en Bourgogne. Sa façon unique de raconter une histoire visuelle sous forme de bande dessinée est profondément cinématographique.»
Une des constantes dans l’œuvre de Derib reste l’importance qu’il accorde à la nature. Que ce soit dans l’Ouest sauvage américain ou dans les Alpes de son Val d’Hérens chéri, elle imprègne son travail de manière durable. Les relations humaines, elles aussi demeurent un aspect central de ses nombreux albums, notamment en ce qui concerne différentes tribus amérindiennes. Sébastien Devrient a d’ailleurs voyagé jusque dans l’actuel Dakota du Sud pour montrer le travail de Derib aux tribus que l’artiste avait mises en scène. A chaque rencontre, et malgré le fait que Derib n’ait jamais voyagé en Amérique, les personnes interviewées ont remarqué la justesse des histoires et des traits du Vaudois.
Ah… la Dent Blanche!
En parallèle à la sortie du film qui retrace sa vie de dessinateur, Derib, 79 ans, signe, avec son fils Arnaud, un nouvel album intitulé La Promesse. Dans cette nouvelle BD, Camille, l’héroïne, gravit la Dent Blanche (4357m) avec son guide. Cette montagne mythique qui surplombe La Forclaz et le Val d’Hérens réunit ainsi trois générations: le père de Derib, François de Ribaupierre, la peignait déjà souvent, avant que Derib ne s’en empare en rêvant de la gravir, exploit qu’il ne tentera jamais. Son fils Arnaud, lui, à qui l’on doit le scénario de ce dernier livre, a décidé d’escalader réellement la montagne valaisanne afin de documenter le récit en ramenant des images. Ainsi, deux ascensions parallèles s’entrelacent: celle, physique, d’Arnaud, et celle, par le trait, de Derib. Il s’agit par ailleurs du troisième opus traitant de la vie de Camille, après Tu seras reine, édité en 2012, et La Patrouille (2018).
