Le financement des entreprises, tout particulièrement des PME, a toujours été un sujet d’actualité. A l’heure où l’économie vit de profondes mutations, cette thématique intéresse encore plus les entrepreneurs. Preuve en est la participation exceptionnelle -plus de 550 personnes inscrites- à la douzième édition du Forum économique, désormais FOROM, aujourd’hui à la Marive d’Yverdon-les-Bains.
Surpris en pleins préparatifs, le président de Forom, Cédric Borboen, n’apparaît même pas stressé : «Tout se passe à merveille. D’autant plus qu’on annonce la pluie. Ce sera la première fois et il fera moins chaud. Cet aspect est important, car il y a beaucoup de monde, nous avons comblé tous les trous.»
L’engouement pour cette manifestation, jamais démenti depuis son lancement, paraît encore plus intense. «Cette thématique (ndlr : «Finance et PME : je t’aime, moi non plus ?») intéresse de plus en plus d’entreprises, et pas seulement les PME. Nous avons de grandes entreprises qui sont représentées. Il y a beaucoup de nouvelles sources de financement, comme le crowdfunding, et tout va très vite avec la digitalisation. Les responsables des entreprises veulent rester dans le coup», explique le président.
Ainsi, outre les sources traditionnelles, bancaires notamment, les intervenants, qu’ils représentent la Banque Nationale Suisse (BNS), des organismes d’investissement ou encore le Cautionnement romand, vont aborder les nouvelles pistes de financement qui s’offrent aux entrepreneurs.
Car, outre l’évolution digitale, la réglementation imposée aux banques, représente un parcours d’obstacles parfois difficile à franchir pour les initiateurs d’une start-up.
Evénements multiples
Lancée sur les bases du Forum économique du Nord vaudois, Forom, le Forum économique romand, se décline en des activités de plus en plus nombreuses tout au long de l’année, sur un territoire élargi à la Suisse romande.
Forom a notamment organisé en juin dernier une journée consacrée à Genève-Aéroport (700 participants) et plusieurs événements sont programmés ces prochaines semaines.
Ainsi, mardi prochain, la thématique de l’intelligence économique sera abordée par des spécialistes, devant 400 invités, à la HEG de Genève.
I. Ro ■
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«Une condition-cadre de première importance»
Financement – Qu’il s’agisse d’une start-up ou d’une entreprise traditionnelle qui cherche à se développer, le financement reste, aux yeux de Jean-Marc Buchillier, directeur de l’ADNV, «une condition-cadre de première importance». Tour d’horizon.
«Le financement est, pour les entreprises, une condition- cadre essentielle.» Directeur de l’Association pour le développement économique du Nord vaudois (ADNV), Jean-Marc Buchillier se trouve dans une position privilégiée pour lancer une telle assertion. En effet, qu’il s’agisse d’entreprises en voie de création ou de sociétés existantes, il est souvent sollicité pour conseiller, accompagner, voire s’impliquer, avec toujours, dans l’objectif, l’intérêt de la région.
Des nuances
A l’heure où de nouvelles pistes de financement s’ouvrent, notre interlocuteur rappelle que dans tous cantons romands confondus, ce sont encore les banques cantonales qui détiennent une part prépondérante (70%) des crédits accordés aux petites et moyennes entreprises (PME). Le gros du solde ressort des banques commerciales et Raiffeisen.
Le directeur de l’ADNV note, toutefois, des nuances en matière de cautionnement. Il en sera question lors du Forom de ce jour, lors de l’intervention de Christian Wenger, directeur du Cautionnement romand.
Ainsi, dans le canton de Neuchâtel, le 90% des cautionnements porte sur des crédits accordés par la BCN, alors qu’à Genève, cette proportion est inférieure à 40%.
Expérience vaudoise
Outre les sources de financement traditionnelles, il existe d’autres voies pour les entrepreneurs en devenir ou confirmés. «La volonté politique permet des interventions plus ou moins cycliques», explique Jean-Marc Buchillier. Et de citer le Fonds à l’industrie, créé par le Canton de Vaud et doté de 17 millions de francs. Etonnamment, le volet réservé aux industriels -il devaient justifier de deux refus de ligne de crédit bancaire- n’a pratiquement pas été sollicité. Contrairement aux deux autres volets. Celui de l’aide à fonds perdus, épuisé, et le cautionnement, accordé au-delà des limites usuelles, ont suscité beaucoup d’intérêt.
Bien se préparer
En ce qui concerne les crédits aux industriels, le directeur de l’ADNV en déduit que les banques ont joué leur rôle et qu’elles ont répondu aux attentes du secteur secondaire, ou alors que des projets n’ont pas été réalisés.
Jean-Marc Buchillier conseille aux personnes envisageant de solliciter un crédit de bien préparer leur dossier : «Nous sommes là pour ça. Au besoin, nous avons recours à des consultants spécialisés qui aident à professionnaliser la demande de crédit. Car, au final, toutes les banques appliquent des critères comparables.»
Et d’ajouter : «Il ne faut pas prendre trois rendez-vous bancaires le même jour. Il faut les espacer pour se donner le temps de comprendre un refus. Le recours à un professionnel est utile.»
Le directeur de l’ADNV relève aussi qu’il est plus facile d’obtenir un crédit pour une start-up œuvrant dans le domaine médical et basée à l’EPFL que pour suivant quel autre produit. Quant au crowdfunding, il reste, dans le domaine entrepreneurial, marginal, car souvent limité à la constitution des fonds propres, lors de la fondation de la société.
Investisseur
Le risque
La recherche de financement aboutit parfois à la rencontre avec un investisseur ou son représentant. Le partenariat passe souvent par le partage du pouvoir, avec la possibilité, à plus ou moins long terme, de voir une entreprise délocalisée à l’étranger. Ce risque fait partie des éléments à prendre en compte lors de la recherche d’un financement extérieur. Les start-up vaudoises, ciblées sur l’innovation et la technologie, ont levé un demi-milliard de francs l’an dernier, soit plus que celles du canton de Zurich. Une première suisse.
LE PROGRAMME
Spécialistes du domaine financier
Six intervenants
Les participants à la douzième édition de Forom auront le plaisir d’entendre Andréa Maechler, membre de la direction de la Banque nationale suisse (BNS), André Delafontaine, cofondateur et investisseur (Go Beyond Investing), Manuel Leuthold, président du conseil d’administration du Fonds de compensation AVS, AI et APG (Compenswiss), Christian Wenger, directeur du Cautionnement romand, Rüdiger Lobrinus, directeur exécutif de Multichannel Management & Digitalization UBS, et Maxime Pallain, confondateur et directeur suisse de Raizers.
Ces conférences sont programmées durant la matinée de ce jeudi, l’après-midi étant principalement réservé au réseautage. Car Forom constitue une magnifique plateforme de rencontre. Lors des premières éditions, il y a plus de dix ans, il fallait encore expliquer et montrer -par les improvisations de la Compagnie du Cachot notamment- comment entrer en contact avec des personnes inconnues, mais motivées par le même enthousiasme. Aujourd’hui, le réseautage est devenu l’un des moteurs des événements à connotation économique.
Avec le développement de manifestations propres, ou organisées sur mandat, Forom est devenue une organisation de référence.
I. Ro ■
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De nouvelles compétences débarquent dans l’entreprise
Yverdon-les-Bains – Le paysagiste Bobst Sàrl intègrera du sang neuf dès la fin de cet été.
Gouverner c’est prévoir, entend-t-on souvent. Du coup, à 56 ans, Pierre-Alain Bobst, à la tête de l’entreprise de paysagisme du même nom, a pris les devants. En effet, l’intégration au bureau technique d’Elodie et Yves Mathis, dès demain, s’inscrit dans une volonté d’offrir aux clients de la région une plus-value au niveau des connaissances du métier. Elodie Mathis, ingénieure en architecture du paysage, occupait encore il y a peu un poste à responsabilité dans la région bernoise. Son mari, Yves Mathis, était, pour sa part, actif dans la région de Lausanne. Il est au profit d’une maîtrise fédérale et a passé par l’école de paysagisme de Lullier.
Développement assuré
«Depuis plus de quarante ans, notre entreprise propose une gamme de services étendus dans la branche des aménagements extérieurs, explique le patron Pierre- Alain Bobst. Cette longévité découle aussi des développements que nous avons entrepris en vingt ans, principalement sous l’impulsion de notre directeur de chantier, Philippe Pizerra, lui aussi architecte en paysages. En toute modestie, nous nous sommes toujours engagés pour essayer de faire mentir l’adage qui dit que personne n’est prophète en son pays. Je crois qu’en ce qui nous concerne, nous y sommes parvenus», conclut celui qui préside aux destinées de l’entreprise.
Les deux nouveaux venus étant tous les deux originaires de Missy, dans la Broye vaudoise. Sans trahir de secret, la connaissance du terrain des deux nouvelles recrues de l’entreprise Bobst laisse augurer un développement des affaires tant dans notre région que dans la Broye.
Réd. ■
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Une PME mise sur l’avenir à Ependes
Ependes – Les Remorques du Moulin se sont installées dans la zone artisanale des Serres. Un vrai pari sur l’avenir.
Le temps où Claude Lepitre s’épuisait dans les méandres administratifs du Service du développement territorial (SDT) du Canton de Vaud est révolu. Du Moulin de Gressy, où il a créé son entreprise en 2005, il ne reste désormais que le nom de l’entreprise, Les Remorques du Moulin S.A.. Et, bien-sûr, le regret de n’avoir pu poursuivre son activité dans cet écrin idyllique. Car vendre des remorques dans une zone agricole, avec l’autorisation de la Commune de Valeyres-sous-Ursins, n’était pas conforme aux yeux de l’Etat…
La société anonyme, fondée l’an dernier, marque aussi une forme de relance, et un magnifique pari sur l’avenir. Car, par moments, Claude Lepitre a songé à jeter l’époque. Mais son esprit d’entrepreneur a rapidement pris le dessus.
Une renaissance
Avec l’appui du Bureau de géomètres Jaquier-Pointet, Claude Lepitre a trouvé un terrain de plus de 4000 m2 à Ependes, juste à côté du viaduc autoroutier qui enjambe la ligne de chemin de fer.
Et puis, la rencontre avec Isabelle Fischer, une cavalière qui logeait au Moulin de Gressy, et qui s’est intéressée à ce commerce, a abouti à une association et à la création, l’été de l’année dernière, de l’enseigne Les Remorques du Moulin S.A. C’est dire que la succession est assurée.
Un vrai défi
L’installation dans la zone artisanale des Serres constitue un vrai défi. En effet, les deux associés ont investi quelque deux millions de francs dans un bâtiment flambant neuf, et des aménagements extérieurs permettant de présenter tous les types de remorques dans des conditions optimales.
Qualité du service
«On essaie de faire ce que les autres ne font pas et on ne fait que de la remorque», expliquent les patrons de cette PME qui emploie cinq personnes.
La société ne se contente pas de vendre des remorques neuves et d’occasion -vans à chevaux et tous types de remorques de transport jusqu’à 3,5 tonnes-, elle les prépare en les adaptant si nécessaire aux besoins de l’utilisateur.
La société dispose aussi d’un banc de train permettant de contrôler les systèmes de freinage. Cette installation est d’ailleurs ouverte (service payant) à tous ceux qui en ont besoin, principalement aux garagistes qui ne veulent pas investir dans ce type d’équipement.
Un atelier moderne
Entretien et construction
Les Remorques du Moulin disposent d’un atelier moderne pour assurer l’entretien et le dépannage de tous les types de remorques. Les spécialistes de la société sont même en mesure de construire une remorque de toutes pièces, adaptée à une activité particulière. La location de remorques de tous types et de toutes marques, jusqu’à 3,5 tonnes, fait également partie des activités. Enfin, la société participe également à la promotion des cours de conduite avec remorque, dans le cadre d’un partenariat passé avec le Touring Club Suisse (TCS).
I. Ro ■