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Le fondateur de La Roulotte sur le départ

2 juin 2016
Edition N°1755

Yverdon-les-Bains – Jacques Wenger va quitter, cet été, son poste à la tête du lieu d’accueil de rue de la ville. Rencontre.

Jacques Wenger annonce qu’il a, d’ores et déjà, trouvé un successeur pour La Roulotte, qui offre ses services du mercredi au vendredi à la Promenade Auguste-Fallet. © Carole Alkabes

Jacques Wenger annonce qu’il a, d’ores et déjà, trouvé un successeur pour La Roulotte, qui offre ses services du mercredi au vendredi à la Promenade Auguste-Fallet.

Le diacre Jacques Wenger mettra fin, demain soir à l’Echandole, à une étape significative sur son chemin de foi. La Roulotte, le fief de l’Aumônerie de rue du Nord vaudois dont il ne sera plus responsable dès cet été, a, en effet, occupé seize ans de son parcours. Un itinéraire sur lequel il revient au moyen d’images fortes, témoins de sa capacité à s’imprégner des moments vécus.

La vocation ecclésiastique de Jacques Wenger est née, d’ailleurs, dans les années 80, d’illustrations télévisuelles de la terrible famine qui terrassait les enfants sous d’autres cieux.

Ce véritable «coup de marteau» l’incite à organiser, sous l’égide de Terre des hommes, une action coup de poing: la vente de 50 000 linges en une journée en faveur de l’Ethiopie. Mais Jacques Wenger décide de ne pas attendre le prochain reportage choc sur l’hémisphère sud pour se remobiliser. Il va agir à son échelle, plus près d’où il se trouve, et ranger dans un tiroir son CFC d’horticulteur ainsi que son expérience dans le milieu de l’art.

A la fin de sa formation diaconale, en 1992, le Jurassien change de massif montagneux. La maison d’accueil qu’il crée au col des Mosses vise à offrir une bouffée d’oxygène aux adultes en difficulté.

Son aventure yverdonnoise commence huit ans plus tard, suite à une réorganisation dans l’église protestante. La Roulotte fait son apparition le 1er décembre 2000 sur la place Pestalozzi, pour offrir, plusieurs soirs par semaine, une oreille attentive à la jeunesse en dérive.

La création d’une équipe d’éducateurs de rue prise en charge par la Commune n’a pas sonné le glas du concept. Pléthore d’autres profils se sont, en effet, mis à fréquenter ce lieu d’échange et de relais avec le réseau social régional: de jeunes adultes fugueurs, des couples en difficulté, des Roms, mais aussi des aînés en quête d’interlocuteurs, comme «le Père Noël». «Cet homme aux cheveux et à la barbe blanches est venu nous raconter les mêmes histoires tous les soirs d’ouverture durant huit ans. Tout d’un coup, nous ne l’avons plus vu. Son décès nous a affecté», indique Jacques Wenger.

Le responsable de La Roulotte garde aussi un souvenir ému de la célébration mise sur pied à la chapelle des Cygnes, à la mémoire du jeune Africain tragiquement décédé à proximité de la plage d’Yverdon, en juin 2013.

En seize ans, plus de cent intervenants bénévoles de tous les horizons ont officié, en binômes, dans trois véhicules successifs, sous la houlette de Jacques Wenger. Ce poste, qui occupait 50% de son temps de travail, était complété par un emploi à mi-temps au sein de la Paroisse de Montagny- Champvent, puis de celle de Fontenay-Les Cygnes.

Durant sa dernière année de carrière, l’habitant d’Yverdon-les-Bains va officier comme vicaire -avec, entre autres, un 50% à la Paroisse du Balcon du Jura. Il aimerait, ensuite, mettre le cap sur Madagascar, le pays de son conjoint, la tête pleine de projets pour aider les autochtones dans le besoin.

Soirée de soutien demain

La soirée de soutien à La Roulotte aura lieu demain à 19h30, à l’Echandole, à Yverdon-les-Bains. Au menu: Le Bel Hubert (chanteur en 2 CV), Gilles Gfeller (percussionniste yverdonnois), Divertimento (trio classique yverdonnois) et la conteuse Christiane Maulaz. Animation de la soirée par la clown Pilpel.