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Le futur de l’eau à Montcherand
L’ancien réservoir de Chassagne, vieux de près de cent ans, ne répond plus aux normes et doit être remplacé.

Le futur de l’eau à Montcherand

22 janvier 2025 | Texte et photo: Robin Badoux
Edition N°3875

Le village doit remplacer son ancien réservoir d’eau potable, devenu trop vétuste. De grands travaux sont envisagés, la variante retenue comprenant la pose de 3000 mètres de conduites à travers la forêt de Chassagne.

Cela fait plusieurs années que l’approvisionnement en eau potable fait l’objet de discussions à Montcherand. En effet, l’Office de la consommation de l’Etat de Vaud (OFCO) a demandé à ce que les infrastructures assurant l’approvisionnement en eau potable du village soient mises en conformité à la suite d’une inspection des lieux en 2018.

Sept variantes

Rapidement, plusieurs variantes de projets ont été envisagées. La première, la plus évidente de prime abord, concernait la réfection du réservoir actuel, comprenant la modification de l’appareillage pour correspondre aux évolutions techniques et le changement de conduites d’adduction. Une solution qui n’a pas été retenue, le syndic, Bertrand Gaillard, estimant lors du Conseil général du 13 juin 2019 que «la Commune ne peut pas envisager des frais d’environ 400 000 francs pour rénover le réservoir et pour annoncer dans vingt ans qu’il y a des problèmes et qu’il faut finalement en reconstruire un nouveau ailleurs». L’OFCO estime également qu’il est peu pertinent d’effectuer une réfection d’un réservoir vieux de presque 100 ans.

D’autres variantes, pour un total de sept projections, sont alors présentées. Une idée proposait par exemple de relier le réseau à ceux des communes d’Agiez, de Bofflens et éventuellement d’Arnex. Un nouveau réservoir commun avec des conduites enjambant l’Orbe aurait alors été construit.

Finalement, le projet retenu prévoit la construction d’un nouveau réservoir assurant la liaison avec l’AISM, l’Association intercommunale d’amenée d’eau de la source Mercier, qui comprend les communes des Clées, de Lignerolle, Sergey, L’Abergement, Bretonnières et Premier. «Cette mise en liaison entre en accord avec la volonté cantonale et a pour but d’améliorer les capacités de défense contre les incendies», précise Yves Giroud, municipal en charge des Eaux à Montcherand.

La convention avec l’AISM concernant les droits et devoirs de chacun est en discussion.

Le nouveau réservoir permettrait également d’assurer une meilleure pression dans le réseau, notamment dans le haut du village, où quelques soucis sont relevés actuellement.

Cette solution a été accueillie favorablement par l’ECA et l’OFCO.

Gros travaux en perspective

En mai 2021, un préavis a été présenté au Conseil général, demandant un crédit d’étude de 92 000 francs. Le préavis précise que l’estimation globale des coûts se chiffre à 1 895 000 francs, ou 1 484 000 francs après subventions. Les véritables coûts totaux restent encore à déterminer, rappelle le municipal des Eaux, en ajoutant «qu’il y aura une répercussion sur le prix de l’eau au mètre cube pour la population».

La qualité de l’eau ne devrait pas changer, les captages restant identiques.

En octobre 2024, deux appels d’offres ont été publiés, l’un pour la construction du nouveau réservoir de 300 mètres cubes et d’une chambre de réduction de pression. Les dimensions de l’ouvrage sont fixées à 8 x 16 x 5 mètres. L’autre pour la pose de 3000 mètres de conduites entre La Russille et le nouveau réservoir de Chassagne. Les offres réceptionnées sont actuellement à l’étude au bureau technique.

Pour la future génération

Le projet devrait être présenté au Conseil général en juin 2025. «Au final, c’est la population qui aura le dernier mot», continue Yves Giroud. Quoi qu’il se passe, il est certain que les infrastructures d’approvisionnement en eau doivent changer à Montcherand. «Nous sommes tenaillés entre les normes à respecter et les besoins en eau, mais nous avons tout de même retenu la meilleure option en termes de coûts, d’altitude et de réponse aux contraintes. En tout cas, il est clair que nous construirons pour les 100 ans à venir, soit pour la nouvelle génération», conclut Yves Giroud.