Le gendarme coûtera plus cher aux communes
19 février 2010Au lendemain du vote sur l’initiative pour une Police unique, le Conseil d’Etat annonce vouloir augmenter le coût des contrats de prestations conclus avec les communes. Les Municipalités concernées, qui se disent dans le flou, n’ont pas l’intention de passer à la caisse en 2010.
Le Canton souhaite augmenter le prix des contrats de prestations qui lient certaines communes à la Police cantonale. Aujourd’hui fixé à 145 000 francs, le coût d’un gendarme pourrait passer à 150 000 francs en 2010 et 157 000 en 2011. Cette hausse répond à la demande de la Commission des finances du Grand Conseil, explique la cheffe du Département sécurité et environnement (DSE), Jacqueline de Quattro, dans un courrier adressé aux communes fin 2009. Au lendemain du rejet de l’initiative pour une Police unique et en pleine réforme policière, la nouvelle interloque les Municipalités concernées, qui affirment ne pas avoir l’intention de passer à la caisse pour l’instant.
Dans la région, les réactions des Municipalités, qui relèvent toutes l’illégalité de la hausse, cette dernière n’ayant pas été annoncée en bonne et due forme pour une modification en 2010, varient autant que les contrats de prestations sont nombreux.
A Sainte-Croix, fief du syndic Blaise Fattebert, également membre du Groupe de communes pour une Police unique, ce n’est pas tant la somme des 12 000 francs d’augmentation qui agace. On souhaiterait avant tout que le Canton motive sa décision: «Les adversaires de la Police unique n’ont pas été avares en déclarations, relève ainsi l’élu socialiste. Aujourd’hui, nous voulons que les engagements soient respectés. Et peu importe qui est responsable de cette hausse, finalement. Nous serons bien obligés de faire avec. Au bout de la chaîne, les communes ont toutefois le droit de savoir pour quoi elles paient.»
Relevant encore l’inadéquation du moment pour procéder à une pareille augmentation, la mise en place de la Police coordonnée n’étant pas encore achevée, le syndic souhaiterait également que les contributions des communes, telles que la mise à disposition de locaux, soient prises en compte dans le calcul du nouveau tarif.
Les communes dans le flou
Municipal à Montagny, Pierre-Alain Lunardi n’hésite pas à parler de «flou artistique». Toujours dans l’attente d’une réponse à sa demande de rencontre avec Jacqueline de Quattro, le Nord-Vaudois est clair: Montagny ne passera pas à la caisse en 2010. Idem à Yvonand et Moudon, où les avis divergent toutefois quant à la forme de l’annonce. Alors que dans la Broye, on salue la bravoure du major Jacques Marchand, chargé par le Conseil d’Etat d’annoncer l’augmentation, à Yvonand, on déplore que cet homme de terrain soit chargé d’une mission éminemment politique. Contactée, la Police cantonale renvoie la balle au secrétariat général du DSE, qui ne souhaite toutefois pas faire de commentaire, «le dossier étant toujours entre les mains du Conseil d’Etat».
Prévue mi-mars, l’assemblée constitutive de l’association réunissant les communes sous contrat de prestations est donc attendue avec impatience par ses membres.
Attitude réservée
Pour certains, les futures discussions les aiguilleront sur le comportement à adopter face à l’augmentation souhaitée par le Conseil d’Etat. La nouvelle entité sera pour tous un moyen de prendre part aux travaux législatifs de la réforme policière.
Un «chef de la sécurité publique» à Yverdon
La course à la succession du commandant de la Police municipale Serge Richoz, qui prendra sa retraite l’automne prochain, est lancée. La Ville d’Yverdon-les-Bains a officiellement mis au concours un poste de «chef-fe de la Sécurité publique» qui aura à charge la direction de la police et de la police administrative. Le candidat devra notamment «concevoir une politique innovante et évolutive de sécurité publique», participer à la réorganisation en cours et coordonner la collaboration avec la Police cantonale. Il aura la responsabilité de la signalisation routière, de la police du commerce, du contrôle des habitants, du centre funéraire et du cimetière, du camping des Iris et du stand de tir. Une formation d’officier de police, universitaire ou équivalente, et une expérience du commandement sont exigées.