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Le Grandsonnois qui va traverser l’Atlantique

12 février 2025 | Textes: Manuel Gremion | Photo: Lou-Kévin Roquais
Edition N°3890

Tombé sous le charme de la course au large il y a quatre ans, Cyril Coulot sera au départ de la Mini Transat en septembre.

Quatre ans seulement après avoir fait ses débuts dans la course au large, Cyril Coulot s’apprête à traverser l’Atlantique, l’automne prochain. Le Grandsonnois, qui fêtera ses 39 ans vendredi, est prêt pour cet immense défi que constitue la Mini Transat. A bord de son bateau de 6,5 mètres de long, il naviguera sans routage météo par satellite, ni aucun contact avec la terre, des Sables-d’Olonne à la Guadeloupe, en passant par une escale aux Canaries.

Pour se préparer, l’ancien international suisse de rugby a cumulé les allers-retours entre le canton de Vaud et la Bretagne depuis 2021: «Beaucoup de sacrifices qui en valaient la peine!» L’année dernière a été particulièrement chargée pour le Bocan. «J’ai beaucoup navigué, tout en travaillant le reste du temps en tant qu’enseignant, pour des remplacements, à Yverdon», lance celui qui a notamment accompli son parcours de qualification pour la Mini Transat. Pour cela, il a passé sept jours en mer entre La Rochelle et l’Irlande, parcourant mille milles nautiques. «C’est la première fois que j’allais si loin des côtes. Une expérience incroyable.»

Cyril Coulot a ensuite pris le départ de plusieurs courses, dont une qui l’a mené jusqu’aux Açores, depuis Les Sables-d’Olonne, à bord de son bateau de 2008, Phileas Fogg, devenu Groupe Verpack. «Je n’ai vu et parlé à personne cinq jours durant», raconte-t-il, alors qu’il lui en a fallu onze pour effectuer l’aller et autant au retour pour boucler l’épreuve de l’Ocean League. «Une aventure qui m’a conforté dans mon choix de faire de la course au large.»

L’objectif du navigateur, qui s’est mis à la voile en 2018, est d’utiliser son projet actuel pour, ensuite, passer à la classe de bateaux supérieure.

Depuis ses débuts en compétition, il a réalisé d’évidents progrès. Si, au départ, le défi était de finir les courses, peu importe le classement, l’an passé, il bataillait pour terminer parmi les premiers voiliers de la génération du sien. Lors de la SAS (Les Sables – Les Açores – Les Sables), il s’est classé 3e à l’aller et meilleur au retour des «bouts pointus», nom donné en raison de la forme de la coque des Mini du même type que son embarcation.

A la Mini Transat, malgré la découverte, il espère faire aussi bien. «Et pourquoi pas laisser quelques bateaux de la nouvelle génération derrière moi, même si c’est quelque chose que j’ai encore un peu de la peine à m’avouer», sourit-il.

Il travaille pour Michel Desjoyeaux

Afin de se donner un maximum de chances, il s’est installé à Concarneau, en Bretagne, à la fin de l’année dernière. Au culot, Cyril Coulot a même réussi à se faire embaucher à temps plein sur le chantier de construction du nouveau Class40 de Michel Desjoyeaux, qui prépare la Route du Rhum et la Transat Jacques Vabre, notamment. «J’ai la chance de faire partie de son équipe, et autant dire que j’apprends plein de trucs, lâche, ravi, celui qui a rencontré son nouvel employeur l’an dernier sur un départ de course. Je l’ai sollicité, mais il a d’abord été hésitant, étant donné que je suis débutant. Puis, finalement, il m’a donné ma chance.»

Le voilà qui découvre la construction d’un bateau en tant qu’ouvrier, tout en s’entraînant avant les premières épreuves à son programme. «A partir de juin, je serai à 100% consacré à mon projet.» Celui de traverser l’océan.