L’enneigement favorable a permis de démarrer la saison très tôt. Et le stratus pousse les familles vers les sommets.
Vu d’en bas, le sommet du Chasseron laisse apparaître de larges bandes herbeuses. Car l’effet conjugué du soleil et de la bise a limé peu à peu l’importante couche de neige. C’est dire que les précipitations annoncées pour dimanche ou le début de la semaine prochaine sont attendues avec impatience. Mais pour le moment, il est encore possible de skier sur certaines pistes, et surtout de pratiquer le ski de fond et la randonnée en raquettes ou à pied. Dans les combes, plus abritées et froides, la couche de neige est encore importante.
A l’instar des précédents, le week-end dernier a attiré les foules sur les hauteurs jurassiennes. Il faut dire que le stratus qui recouvrait le plateau à quelque 1000 m d’altitude constituait sans doute la meilleure promotion pour les activités sportives en montagne.
Ainsi, à la mi-journée, il était difficile de stationner aux Rasses. Dans ces circonstances, beaucoup de randonneurs entrent sur le domaine skiable plus loin, aux Cluds ou à Mauborget. Quand ils ne privilégient pas L’Auberson et les incursions sur territoire français. Car l’une des pistes permettant de rejoindre Les Fourgs ou les Hôpitaux-Vieux passe à quelques centaines de mètres à peine de la douane de la Grand’Borne.
La réussite de ce début de saison sur le Balcon du Jura doit beaucoup à l’importante quantité de neige tombée en décembre, près d’un mètre en l’espace de vingt-quatre heures, ce qui a permis d’ouvrir le domaine skiable assez tôt.
Sur le domaine de ski alpin, cette première neige a été bien gérée et elle a permis de tenir jusqu’à Noël, moyennant des fermetures temporaires afin de la préserver. Le creux de Noël-Nouvel An passé, le domaine a de nouveau été ouvert dès dimanche 9 janvier et le travail effectué par le personnel des remontées mécaniques permet encore la pratique du ski aujourd’hui, uniquement côté Chasseron, les pistes des Avattes ayant dû être fermées.
Le ski nordique n’a pas eu à affronter ces aléas, du moins beaucoup moins, et les skieurs profitent depuis pratiquement deux mois de conditions exceptionnelles. «Même pendant la période de pluie de Noël, on a réussi à garder certaines pistes ouvertes», relève Michel Roulet, qui a pris la présidence du Groupement des skieurs de fond des Rasses (GSFR) après le décès de l’emblématique Hugues Gander. Par la même occasion, il a cédé la responsabilité de la vente des vignettes à son collègue Philippe Meystre.
«C’est une excellente saison qui vient s’ajouter à celle de l’an dernier. Il a neigé le 4 décembre et depuis on skie non-stop. Même début janvier, après les pluies, on a pu skier sur 15 à 20 km. Et depuis, on a la neige et le beau temps. Le week-end dernier a été bon et celui d’avant encore meilleur: il n’y avait plus une place de parc libre», s’enthousiasme le président.
Michel Roulet souligne que la pandémie a eu des effets favorables sur la pratique du ski nordique: «Les établissements publics ont été longtemps fermés et beaucoup de pratiquants de ski alpin sont venus au ski de fond pour éviter les attroupements. La saison dernière, on a eu 20 à 30% de nouvelle clientèle. Une bonne partie est revenue cette année.»
On rappellera que le GSFR trace les pistes entre les Rasses et Vers-chez-Amiet, au-dessus de Provence. Un travail conséquent qui nécessite le recours à des machines et du personnel expérimenté. Pour une saison pleine, le budget du GSFR se monte à 200 000 francs. Il est assuré par le produit des vignettes.
«Nous avons maintenant un nouveau système avec la vignette romande. Pour 100 francs par saison, elle permet de skier sur tous les sites, sauf Obergoms, dans le Haut-Valais. La vignette transfrontalière (120.-) comprend les sites romands et ceux des trois départements français limitrophes, soit l’Ain, le Jura et le Doubs. La vignette à 160.- permet de pratiquer le ski de fond sur tous les sites suisses et les trois départements français cités», explique Michel Roulet, qui est l’un des artisans de ces forfaits.
Plusieurs sentiers pour piétons tracés
Au chapitre des nouveautés, un sentier pour piétons de 2 km en forme de boule a été tracé dans le secteur de la Caravane, près de Mauborget en direction de La Combaz.
Des sentiers de même type, avec une vue splendide sur les Alpes, ont aussi été tracés aux Rasses et aux Cluds. «C’est le meilleur moyen d’éviter que les marcheurs ne viennent sur les pistes de ski», explique le président du GSFR. Cela permet en effet d’éviter des situations conflictuelles, voire potentiellement dangereuses.
Le Chasseron de jour ou à la pleine lune
Au sommet du Chasseron, la famille Blanchard veille au bien-être des skieurs et des randonneurs. Nombreux sont en effet ceux qui choisissent de gagner le plus haut sommet du Balcon du Jura en skis de randonnée, en raquettes ou encore à pied.
Les soirs de pleine lune sont particulièrement animés sur le massif. En effet, les remontées mécaniques ont été ouvertes mardi de la semaine dernière de 18 à 21h, histoire de permettre aux skieurs d’évoluer en nocturne, sous un éclairage naturel.
De nombreux randonneurs en ont profité pour se restaurer à l’Hôtel du Chasseron. «On a fait deux soirées Pleine Lune et cela a assez bien marché. La prochaine aura lieu le mercredi 16 février. On sert la fondue sur réservation, avec deux services, à 18h30 et à 20h30», explique Nicolas Blanchard, qui propose ce vendredi 27 janvier, dès 19h, la raclette à gogo, avec des fromages différents provenant de la Laiterie du Marché, à Sainte-Croix (Famille Sottas). Là également sur réservation (024 454 23 28 ou www.chasseron.ch).
Si en cette période de l’année les randonneurs sont bien moins nombreux à passer la nuit à l’hôtel, ils montent par contre par dizaines pour admirer le panorama. Car désormais, le Chasseron est aussi devenu, avec le sentier des Crêtes du Jura, un des grands classiques de la randonnée estivale.
La montée en raquettes au Chasseron prend 1h à 1h30 selon le niveau de préparation. Les randonneurs peuvent aussi se restaurer au Chalet-Restaurant des Avattes. Ils y seront accueillis par Myriam Afonso et son compagnon Gökhan Bozdag (024 454 36 83).