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Le lynx irrite les chasseurs vaudois

14 mars 2011

Réunis en assemblée générale à Baulmes, les délégués des sections vaudoises de la Diana ont dénoncé la surpopulation. Jacqueline de Quattro a pris des mesures.

 

Jean-Pierre Grin, conseiller national, Jean-Louis Grivet, président sortant de la Diana, Cornelis Neet, chef du Service des forêts et de la faune, et Charles-Henri De Luze, nouveau président de la Diana vaudoise.

Jean-Pierre Grin, conseiller national, Jean-Louis Grivet, président sortant de la Diana, Cornelis Neet, chef du Service des forêts et de la faune, et Charles-Henri De Luze, nouveau président de la Diana vaudoise.

Les chasseurs vaudois ont le lynx en point de mire. Ce n’est bien sûr qu’une image, mais l’agacement des membres de la Diana vaudoise est bien réel face à un phénomène de surpopulation que même les autorités reconnaissent. D’ailleurs, dans son intervention, la conseillère fédérale Jacqueline de Quattro a annoncé des mesures visant à déplacer plusieurs bêtes. En attendant qu’une modificaction de la législation fédérale permette des tirs de régulation.

 

Président de la commission en charge de la problématique des grands carnivores, Jean-François Wursten a relevé que «la surpopulation du lynx atteint des chiffres alarmants dans le Jura vaudois et dans les Alpes».
Ce prédateur, réintroduit dans les années septante dans ces deux aires géographiques s’est bien adapté. Au départ, on estimait qu’un individu pouvait occuper entre 200 et 400 km2. Mais sa présence s’est fortement accentuée. Aujourd’hui, on compte un lynx pour 28 km2, soit sept fois plus que les normes préconisées par les spécialistes. Dans les Alpes et les Préalpes, ce sont ainsi plus de mille ongulés qui ont été prélevés par ces prédateurs, alors que les chasseurs n’en ont tiré que deux cents.

Dans le Jura, le lynx a prélevé plus de 600 ongulés, alors que les chasseurs en ont tiré moins de 400. Les chasseurs affirment qu’ils ne sont pas contre le lynx, mais ils exigent que sa population soit ramenée aux normes définies par les spécialistes.

Un «orphelin» à Juraparc

Alors que certains chasseurs lui reprochent d’avoir été inactive, Jacquelin de Quattro a relevé que cela fait quatre ans qu’elle réclame auprès de la Confédération une modification de l’Ordonnance fédérale sur la chasse, afin de permettre de réaliser des tirs de régulation en toute légalité.

En attendant les décisions de Berne -plusieurs parlementaires ont accentué la pression-, Jacqueline de Quattro a annoncé le déplacement de deux lynx adultes des Alpes vaudoises et du Jura vaudois vers les Kalkalpen, en Autriche.

Par ailleurs, un lynx juvénile orphelin sera transféré des Alpes vaudoises à Juraparc, à Vallorbe, dès que l’opportunité se présentera. L’évasion d’Aïsha sera ainsi compensée.

Isidore Raposo