«Le Manoir» est promis à une cure de jouvence
22 novembre 2024 | Textes: Jérôme ChristenEdition N°3837
«Le Manoir», situé à la rue du Four 27 à Yverdon-les-Bains, sera rénové et transformé en huit logements. Cette maison de maître, à l’intérêt patrimonial incontestable, a été habitée par feu le notaire Louis Servien – jusqu’à sa mort en 1985 – et sa compagne, l’ancienne doyenne de la Cité thermale Marguerite de Mérey, née Spiess von Braccioforte, décédée il y a cinq ans.
Selon la fiche historique du Recensement architectural du canton de Vaud, «la vaste maison seigneuriale dite Maison Colombier-Vuillerens, du nom de ses anciens propriétaires, se situe à l’emplacement d’une ancienne maison forte implantée en bordure sud-ouest de la ville médiévale, à proximité du mur d’enceinte. Au Moyen Âge, un bras de la Thièle coulait parallèlement à la rue du Four, faisant office de douves devant le mur de ville; il a été comblé au cours du XVIe siècle. Diverses études historiques ont montré que ce secteur de la rue du Four était alors la propriété de personnages importants issus de la petite noblesse locale.» Surnommé «Le Manoir», il est l’édifice civil le plus vieux d’Yverdon et le seul témoin d’architecture civile médiévale de la Cité thermale. La propriété comprend un vaste terrain en plein centre d’Yverdon, à deux pas du château, d’une surface de quelque 6200 mètres carrés, soit pas moins de l’équivalent d’un terrain de football.
Parmi les propriétaires, les deux principaux porteurs du projet sont l’architecte et critique d’architecture lausannois Yves Dreier et Clément Crevoisier.
Architectes reconnus
Le premier est associé du bureau Dreier Frenzel Architecture+Communication connu pour voir l’architecture comme un bien commun. Son travail et celui de son associé Eik Frenzel ont été récompensés par le Grand Prix suisse d’art en 2016 et le Prix pour la Culture du Bâti de la Fondation vaudoise pour la culture en 2020.
Clément Crevoisier est connu comme fondateur de la coopérative La Maison d’Ici qui promeut des logements collectifs à prix abordables dans le Nord vaudois.
Les derniers travaux effectués au «Manoir» datent de 1975/1976. Il s’agissait de confortation et renforcement structurels menés par le bureau d’ingénieurs civils Perret-Gentil + Rey & Cie. Plus précisément, la mise en œuvre de nouveaux appuis pour les solivages des plafonds des chambres nord-est du 1er et 2e étage, la reprise de certaines boiseries, la pose d’une charpente de soutien et l’obturation des fissures. Quelque 50 ans plus tard, une nouvelle cure de jouvence s’impose. Le projet prévoit une rénovation, une transformation, une extension et le remplacement de l’installation de chauffage par une chaudière à pellets. Le projet et sa réalisation sont placés sous la surveillance de la section Monuments et sites de l’Etat de Vaud, dès lors que l’édifice est monument historique en note 1. Le projet a passé l’enquête publique sans encombre, aucune opposition ne s’étant manifestée. Ses propriétaires n’attendent donc plus que l’aval des différents services de l’Etat de Vaud.