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«Le meilleur, c’est dans la boue ou la neige!»
Prisca Jaquet. © Michel Duperrex

«Le meilleur, c’est dans la boue ou la neige!»

10 décembre 2021 | Edition N°3100

Cyclocross - Prisca Jaquet a donné ses premiers coups de pédale en Coupe du monde cette année. A 18 ans, la sportive de Villars-sous-Champvent a faim de progresser.

Le cyclocross, c’est une grande famille, une ambiance particulière, aussi. La discipline se pratique l’hiver, en extérieur. «Et le meilleur, c’est dans la boue ou dans la neige! Ça rajoute du challenge.» Le visage de Prisca Jaquet s’illumine quand on évoque les conditions météorologiques compliquées de ces derniers jours. Amoureuse de la discipline, la cycliste de Villars-sous-Champvent prend simplement son pied dans la gadoue.

On l’aura compris, elle est mordue. Chaque semaine, le pèlerinage du mercredi soir à Oulens-sur-Lucens sur une piste éclairée – où se retrouvent tous les amateurs de cyclocross de Suisse romande pour s’entraîner – est attendu avec excitation.

Début 2021, la Nord-Vaudoise a disputé ses premières manches de Coupe du monde. Cet automne, elle a déjà pris trois départs en élite, au plus haut niveau – en Belgique, en République tchèque et en France –, et il devrait y en avoir d’autres ces prochaines semaines. Oh, elle est encore loin des meilleures mondiales, mais elle a faim d’apprendre, de progresser. «Je ne suis pas contente de mes résultats, mais cela me fait de l’expérience. Les filles qui gagnent en Suisse ne franchissent la ligne d’arrivée qu’à une dizaine de places devant moi.»

Deux minutes à gagner

La cycliste prend le taureau par les cornes. Venue du VTT, à l’origine, elle a fait sa véritable première saison sur route, cette année. «C’est une bonne préparation pour le cyclocross, ça me fait une bonne base. Et puis, cela amène de la tactique de course et m’apprend à rouler en peloton, ce que je n’avais pas», souligne celle qui a aussi touché à son VTT, en deuxième partie de saison, afin de travailler la technique.

Tout pour performer dans sa discipline de cœur dès l’arrivée des frimas. «On ne peut pas vraiment vivre du cyclocross, encore moins en tant que femme, mais c’est la discipline dans laquelle j’aimerais aller le plus loin possible.»

Etudiante à l’école de culture générale, option santé, celle qui se destine à devenir physiothérapeute bénéficie de quelques facilités, mais pas autant que ses adversaires en Suisse, dont un groupe de cinq filles, toutes Alémaniques, avec qui elle aimerait pouvoir rapidement rivaliser. La plupart suivent des filières sport-études, ce qui n’est pas son cas.

Il n’empêche que l’investissement consenti paie: sa progression est évidente depuis l’hiver dernier. Elle se retrouve désormais dans un entre-deux au niveau national, derrière ce petit groupe qu’elle chasse, mais devant celles avec qui elle se battait l’an dernier. «Je veux gagner ces deux minutes qui me manquent pour être devant, avec les meilleures Suissesses, en janvier, lance Prisca Jaquet, qui met toute son énergie dans le projet de passer les paliers suivants. A terme, j’aimerais arriver à un niveau plus élevé en Coupe du monde. Ce sera difficile à atteindre, mais je suis prête à m’en donner les moyens.» Quitte à pédaler dans la boue, encore et encore, là où c’est le plus fun quand on a ni froid aux mains, ni aux yeux.

 

Prisca Jaquet

Age: 18 ans.

Domicile: Villars-sous-Champvent.

Clubs: VTT Balcon du Jura et XC VTT Champvent.

Equipe: Velo Galerie Kerzers (Chiètres).

Débuts: a commencé le VTT vers 6-7 ans, alors que ses parents étaient dans l’organisation de l’Arnon Bike.

Palmarès: a déjà été championne romande sur route, en cyclocross et en VTT dans différentes classes d’âge.

Objectif de l’hiver: monter sur le podium des Championnats de Suisse M23 de cyclocross.

Manuel Gremion