Cinq membres du club du Nord vaudois se sont rendues aux Mondiaux, début août à Turin, pour représenter la Suisse. Avec à la clé, notamment, un 6e rang en duos seniors.
Entre l’équipe de Suisse et le Twirling club du Nord vaudois (TCNV), c’est une histoire qui dure. «J’ai toujours poussé nos membres à faire partie du cadre national, glisse Cindy Mazzucco, qui entraîne tant au club basé à Yvonand qu’au niveau suisse. D’une part, car cela offre davantage d’opportunités aux athlètes. D’autre part, parce que mon but est de faire évoluer le twirling au niveau suisse, pas seulement au sein du club.»
Lors des Championnats du monde 2022, qui se sont déroulés au début du mois à Turin, quatre des six twirleuses qui représentaient la Suisse en catégorie Team provenaient du TCNV. Aux côtés de deux Genevoises, Tifanny Portela, Marina Licini, Ophélie Brandt et Laura Beutler ont ainsi pris le 8e rang. «C’est un très bon résultat, se réjouit Cindy Mazzucco. Car il s’agit d’une équipe composée majoritairement d’athlètes juniors, mais il n’y a pas de séparation d’âge dans cette catégorie.»
Une performance qui ne doit rien au hasard, puisque le groupe a été formé il y a plusieurs années. «Le projet a commencé avec un team espoirs. Certaines filles sont parties, et d’autres plus âgées, comme Marina Licini et Tifanny Portela, sont venues s’y greffer. Cela explique que la Suisse puisse obtenir un si bon résultat en Team aux Mondiaux avec des twirleuses si jeunes.»
Cependant, le duo seniors composé de Marina Licini et de Tifanny Portela a fait encore plus fort en terminant 6e, après s’être qualifié pour les finales. «Cela faisait des années que nous n’avions pas eu un duo seniors finaliste. Marina et Tifanny travaillent ensemble depuis des années, elles ont déjà été performantes par le passé avec notamment une médaille de bronze en Coupe d’Europe. Elles ont su sortir la performance qu’il fallait au bon moment. Ce sont des filles qui ont un gros mental, deux très bonnes athlètes individuelles qui ont des qualités différentes et sont très complémentaires.»
Satisfaction supplémentaire, Cindy Mazzucco a chorégraphié la prestation du duo. «C’est une fierté de se dire que c’est du home made, que l’on n’a pas fait appel à un entraîneur étranger.» Les deux twirleuses étaient également engagées en individuel, dans la catégorie freestyle seniors. Tifanny Portela a terminé au 21e rang, manquant la demi-finale pour un rang, tandis que Marina Licini a, elle, pris le 16e rang. Sa sœur Romina Licini s’est, pour sa part, classée 23e.
Il s’agissait vraisemblablement des derniers Championnats du monde de celle-ci, qui a pu concourir pour la première fois chez les dames après son changement de genre en fin d’année passée. «Ces Mondiaux étaient placés sous le thème de la tolérance, de l’ouverture. C’était parfait pour la première participation d’une athlète transgenre à ce niveau-là», relève Cindy Mazzucco.
Chez les plus jeunes, Ophélie Brandt et Laura Beutler ont terminé 7es en duos youth, à une place de la finale. La seconde nommée a également pris le 27e rang en freestyle youth.
Si les Romandes tirent particulièrement bien leur épingle du jeu sur le plan national – le twirling étant moins développé outre-Sarine –, la concurrence sur la scène internationale est rude avec des nations bénéficiant d’un plus grand réservoir d’athlètes.
«La concurrence vient surtout du Japon, où la discipline fait partie de la culture, avec des écoles dédiées, et des États-Unis, où il est notamment possible d’obtenir des bourses pour l’université grâce au twirling. Au niveau européen, la France et l’Italie comptent beaucoup de licenciés, ce qui fait la différence avec la Suisse.»
La saison des compétitions ayant terminé en apothéose avec les Mondiaux, les membres du TCNV vont désormais pouvoir profiter d’une période plus récréative avec la préparation de la soirée du club, qui aura lieu le 8 octobre à Yvonand.
