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Le ministre s’est arrêté à Champ-Pittet

23 septembre 2009

Moritz Leuenberger était l’invité d’honneur de la fête-anniversaire organisée à l’occasion des cent ans de Pro Natura, samedi dernier, à Champ-Pittet. Le conseiller fédéral a usé d’humour et d’ironie pour passer un message d’une importante gravité.

Touché par la propos de Moritz Leuenberger, Marie Garnier, directrice du Centre (en violet), lui a proposé de visiter le Jardin des sentiments. Le conseiller fédéral est ici entouré de la vice-présidente de Pro Natura, Anne DuPasquier, et de la présidente, Silva Semadeni (à d).

Touché par la propos de Moritz Leuenberger, Marie Garnier, directrice du Centre (en violet), lui a proposé de visiter le Jardin des sentiments. Le conseiller fédéral est ici entouré de la vice-présidente de Pro Natura, Anne DuPasquier, et de la présidente, Silva Semadeni (à d).

«Je connais très bien votre région. Parce que je suis né à Bienne et grâce à mes relations avec Jean-Pascal Delamuraz. Ne vous inquiétez donc pas», rassure en aparté Moritz Leuenberger. Invité à la fête d’anniversaire de Pro Natura organisée à Champ-Pittet, samedi dernier, le conseiller fédéral n’était donc pas en «terra incognita». Moins claire par contre, la raison de sa présence: «Suis-je invité en ma qualité de ministre des infrastructures ou de ministre de l’environnement? Je n’en sais rien, mais peu m’importe», a-t-il ainsi débuté avec son humour et ironie devenues presque légendaires. Le ton -en allemand-était donné.

Le conseiller fédéral n’en a pas moins tapé du poing sur la table. Apparu récemment sur la planète terre, «l’homme utilise et exploite la nature. L’insouciance fautive fait régulièrement place à une prise de conscience contrite et trop tardive même, les effets à long terme se font déjà sentir. Ainsi, l’ours a d’abord été exterminé, puis réintroduit avant d’être de nouveau abattu pour s’être un peu trop rapproché d’un tas de compost.» Décochant quelques coups de pied par-ci, par-là: «Le Siècle des lumières a notamment été à l’origine du capitalisme. C’est dans une de ses formes exacerbées que l’on mène aujourd’hui une certaine politique environnementale, en calculant la valeur économique de la nature, puis en définissant le niveau adéquat de protection. Tout ne peut être converti en argent. Nous devons nous distancer du diktat économique et lui opposer d’autres valeurs.» Et de rappeler le sens premier du développement durable, «qui n’est pas seulement l’équilibre entre le respect de l’environnement, la viabilité économique et l’équité sociale, mais aussi une théorie de la relativité des différentes valeurs économiques. En fait, le développement durable a un objectif supérieur absolu: préserver la planète terre. Dès lors, les carburants bio ne peuvent être applaudis d’emblée comme la solution idéale au remplacement des carburants fossiles. Ils ne doivent être admis qu’à condition de ne pas menacer la survie de l’humanité et de la forêt tropicale.» A une époque où la pensée économique s’étend à quasiment tous les domaines, «l’environnement ne peut se passer d’une organisation comme Pro Natura», a-t-il conclut.

Laissant derrière lui un parterre d’invités, parmi lesquels les autorités locales et cantonales, et des représentants des milieux de la protection de la nature, le conseiller fédéral s’est arrêté dans le Jardins des sentiments, le temps de quelques photos.

La journée s’est notamment poursuivie par un repas composé de produits régionaux, et par la visite de la conseillère d’Etat vaudoise Jacqueline de Quattro.

Hélène Isoz