«Le Mont est un club vaudois»
23 mai 2014FOOTBALL – 1re Ligue Promotion – Le club du président Serge Duperret est à une victoire de remonter en Challenge League. Il évoluerait alors à Baulmes, dans le stade Sous-Ville, prêt à défendre une identité cantonale. Récit.
On a préparé la fête au Mont. Demain, si le club de Serge Duperret l’emporte contre Zurich II, il sera officiellement promu en Challenge League… et évoluera à Baulmes la saison prochaine. Le point avec le président d’un club qui, désormais, se veut vaudois.
Sur le terrain
Le FC Le Mont et Etoile Carouge sont les deux seules équipes de 1re ligue promotion à avoir obtenu le droit d’accéder à la Challenge League. A deux rencontres de la fin du championnat, les Vaudois comptent quatre points d’avance sur les Genevois. Il suffit donc d’une victoire du FC Le Mont contre Zurich II demain (coup d’envoi à 16h), pour que la promotion soit entérinée. «Mes joueurs ont toutes les cartes en main. A eux de répondre», lance Serge Duperret, qui ne tient plus en place. On le comprend.
Le contexte montain
Le FC Le Mont est déjà passé en Challenge League. C’était lors de la saison 2009-2010 et, alors, les Montains avaient joué à la Pontaise. «Déjà à l’époque, on aurait pu venir à Baulmes, mais ça ne s’était finalement pas fait pour des raisons de soucis financiers», précise le président. Cette fois, le «petit grand club» des hauts de Lausanne a essuyé un refus des instances de la capitale olympique pour utiliser à nouveau la Pontaise. Au Mont, des aménagements pour quelques 2 millions de francs auraient été nécessaires pour pouvoir évoluer au niveau supérieur au village. Ce que la Commune, qui aurait dû en financer les deux-tiers environ, a refusé à contrecoeur à son club de foot. «Il faut bien comprendre que le FC Le Mont, c’est le club de Roduit S. A. C’était d’ailleurs déjà le cas, avant que j’arrive dans l’entreprise. Je n’ai pas retrouvé de successeur en 12 ans. Sans mes relations, il redeviendrait un club de village», contextualise le président. Dans le même temps, Serge Duperret affirme que la Swiss Football League l’a vivement encouragé a obtenir sa licence. «Les exigences sont toujours énormes, il y a près de 50 000 francs d’amélioration à réaliser à Baulmes, mais j’ai senti un réel appui.»
Les racines du président
Serge Duperret est un enfant Ce qu’on en dit à Baulmes d’Yverdon, où il a fait ses gammes de footballeur, d’ailleurs. Le Nord vaudois est une région à laquelle il tient, où il a ses racines, dit-il. «Je suis arrivé au Mont par accident professionnel », image-t-il. Puis, ce devait être en 1998. Le Mont avait pris 6-0 contre Baulmes. «J’avais alors reçu un coup de fil pour devenir entraîneur. C’est là que l’histoire a commencé.» «Je connais aussi très bien les gens de Baulmes», poursuit-il, en faisant référence aux aventures passées du club baulméran dans le foot d’élite. Voilà pourquoi il assure qu’il a toujours pensé «en premier à Sous-Ville » pour faire évoluer son équipe.
Le projet Duperret
Un FC Le Mont avec une véritable légion étrangère, c’est fini, assure le président : «Si on monte, on repart avec notre équipe et ses 85% de joueurs semi-amateurs formés dans le canton.» Son club tournerait alors avec un petit budget de quelque 720 000 francs, validé par toutes les parties, et qu’il devrait absolument tenir. «On a dû présenter des garanties réelles», souligne le président, qui affirme avoir beaucoup appris du passage précédent en deuxième division. L’aventure serait sans risques, affirme-t-il encore. Et cantonale avant tout. «Vive le foot vaudois ! On s’est demandé si on pourrait faire revivre quelque chose à Baulmes. Moi je crois que le public vaudois va venir, qu’on pourra avoir 300 spectateurs de moyenne au stade, comme au Mont, avec peut-être 2000 ou 3000 personnes contre Lausanne et Servette. Et nos fidèles viendront toujours, ou que l’on joue.» Et les Baulmérans, suivront-ils ? «On va faire des tarifs adaptés, pour que ce soit attractif. On jouera le dimanche, pour ne pas être en même temps qu’Yverdon et Bavois. On aura l’écusson vaudois et celui de la commune de Baulmes sur le maillot. On joue au foot avec des gens du coin, un petit budget, mais on a le droit de rêver. On n’est pas un club de Lausanne, on est un club vaudois ! », scande le président. Puis de poursuivre : «Les gens disent que je suis taré, mais ça ne fait rien. La liberté, c’est d’avoir des passions, des projets, sinon on est dans une prison.»
Comment ça va marcher
Concrètement, quand le FC Le Mont viendra jouer à Baulmes, c’est lui qui gérera la tenue des matches, les buvettes, la billetterie, la sécurité, etc. Quant à l’entretien quotidien -le FC Baulmes jouera toujours à Sous-Ville-, des accords ont été trouvés entre les parties. «La Commune met à disposition ses installations au FC Le Mont et, lors des matches, le club concerné s’occupe de tout, résume Julien Cuérel, syndic et, par ailleurs, président du FC Baulmes. Notre souci concernait surtout la période hivernale. Ce sera au Mont de remettre les terrains en état si nécessaire.»
Ce qu’on en dit à Baulmes
Serge Duperret est un enfant Ce qu’on en dit à Baulmes «On a construit le stade pour la Challenge League, autant qu’il soit utilisé pour cela !» Le syndic Julien Cuérel accueille Le Mont avec une certaine sympathie : «Dans la région, ceux qui aiment le foot viendront voir les matches.» Et pour le FC Baulmes, que cela change-t-il ? «Pas grand-chose. Ce sont deux clubs distincts, estime le président. Le FC Baulmes redevient un petit club normal pour un village de cette taille.»