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«Le motocross c’est comme la cigarette»

7 juillet 2025 | Textes et photos : Lucas Panchaud
Edition N°3972

À 36 ans, Kevin Auberson continue d’arpenter les pistes de motocross de la région. S’il peine parfois à aviver la flamme pour enfourcher sa bécane, la passion, elle, demeure intacte.

Le temps qui passe n’a pas encore eu raison de l’amour indéfectible que porte Kevin Auberson au motocross. Engagé lors de l’Angora de Bullet, samedi, le pilote d’Epautheyres admet cependant avoir de plus en plus de peine à se mettre dans le bain avant chaque course.

«Cela devient plus compliqué avec les années de se motiver pour venir rouler. Là, je ne cache pas qu’avant de venir, je n’étais pas spécialement chaud. C’est une fois sur la piste, après avoir retrouvé quelques sensations, que le plaisir revient», admettait-il entre deux manches disputées, sous un soleil qui pesait lourd sur les casques et sur les organismes.

Des bâtons dans les roues

À 36 ans, celui qui s’entraîne à Gressy a connu un début d’année plus tourmenté qu’à l’accoutumée, lui qui a chuté lors d’un entraînement au mois de février, fracturant au passage son poignet gauche. Pas idéal, en pleine préparation. «Je remarque qu’à mon âge, l’entraînement devient de plus en plus important. Le corps a besoin de davantage de temps pour se remettre dans le rythme. Lorsque je me suis blessé, je n’avais peut-être roulé que deux ou trois fois. Et en plus, j’ai eu de la chance, cela aurait pu être bien pire.»

Sa mésaventure l’oblige cependant encore à revêtir une attelle lorsqu’il est au guidon de sa moto. Un sacrifice qu’il est prêt à consentir pour continuer de rouler.

Car il ne se voit pas encore raccrocher le casque et ranger la combinaison au fond d’une armoire. «Ce sport, c’est ma vie. Mais je remarque que, peu à peu, tous ceux qui faisaient de la compétition à mes côtés se rangent et arrêtent. C’est normal, ils veulent passer plus de temps en famille, certains ont eu des enfants, d’autres ont des compagnes et choisissent de rester à la maison, ça fait partie de la vie», relativise le Nord-Vaudois.

Lui, en revanche, n’a de loin pas encore dit son dernier mot: «Je l’ai remarqué lorsque j’ai eu mon incident en début d’année. Mon médecin m’a conseillé d’arrêter, d’aller faire du vélo deux semaines avant de reprendre. Moi je devenais dingue!»

Et de poursuivre: «La vérité, c’est que même ceux qui arrêtent finissent toujours par revenir un jour ou l’autre. Même après dix ou quinze ans, une fois que les enfants sont devenus grand. En fait, j’aime bien comparer ce sport au tabac. Le motocross, c’est comme la cigarette, on sait que c’est mauvais pour nous, pour notre corps, on finit cassés de partout, mais les émotions que ça nous procure font qu’on a envie d’y revenir.»

Nouveau départ pour Killian

Qui dit Kevin Auberson, dit presque forcément Killian. Le benjamin de la fratrie, en incapacité de concourir à la suite d’une chute survenue en 2020, n’était pas présent pour accompagner son frère, samedi à Bullet. Mais les nouvelles sont encourageantes pour celui qui a dernièrement pris sous son aile trois jeunes pilotes afin de les coacher. De quoi le rapprocher autant que possible de la piste, qu’il aimait tant. «J’espère que cela va lui redonner un peu de baume au cœur, glisse son aîné, visiblement rassuré par cette nouvelle entreprise. Cela va en tout cas le remettre au contact de la moto, car, en dehors de ça, je crois que c’est difficile pour lui d’avoir envie de faire d’autres choses.»

Quant à l’état de santé de l’ancien champion de Suisse, contraint de se déplacer en chaise roulante, il ne s’améliore pas. «Il est toujours handicapé par son dos, qui continue de lui faire mal», révèle Kevin Auberson.

Mais un espoir subsiste pour Killian, lui qui va commencer prochainement un nouveau traitement qui devrait apaiser ses maux.

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