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Le mystère demeure
Si les mentions de la seigneurie de Champvent sont attestées vers l’an 1110 de notre ère, le château a lui été construit vers 1250. duperrex-a

Le mystère demeure

13 mai 2025 | Maude Benoit
Edition N°3942

La propriétaire du château est décédée il y a peu. La chape de plomb autour du château est toujours aussi épaisse et il est difficile de connaître l’avenir de l’édifice.

La rumeur court depuis quelques semaines. Nombreux sont celles et ceux qui «en ont entendu parler, mais rien de plus». L’objet de ce bourdonnement est l’inattendu décès de Christiane Leister, la propriétaire du château de Champvent, en mars de cette année, à l’âge de 69 ans. Femme d’affaires, elle était membre du conseil des EPF, mais surtout propriétaire et présidente du Conseil d’administration de l’entreprise Leister Process Technologies à Sarnen, spécialisée dans le développement de produits et de systèmes pour le soudage des plastiques et les applications de chaleur industrielle. Une entreprise importante outre-Sarine qui compte près de 900 employés. En 2022, la fortune de l’Obwaldienne est d’ailleurs estimée entre 200 et 300 millions de francs.

Concernant le château, c’est en 1974 qu’elle l’acquiert, à la mort de l’ancien propriétaire, Ernest Morf, son mari. Ce nouveau décès remet donc en lumière cet édifice érigé au XIIIe siècle. Visible loin à la ronde, ce parfait carré savoyard n’a jamais ouvert ses portes au public. En 2001, Le Temps rapportait des propos de Christiane Leister à ce sujet: «Un jour, peut-être que je le ferai visiter au public. Mais pas maintenant.» Ce jour n’est jamais arrivé et rares sont les personnes qui ont pu pénétrer cette enceinte. De quoi alimenter les fantasmes.

Ainsi, avec le décès de sa propriétaire, la question de l’avenir du château se pose. Sera-t-il un jour visitable? Va-t-il être vendu? Va-t-il être récupéré par un membre de la famille – dont nous ne connaissons pas de descendants directs? Sera-t-il intégré dans la fondation d’art de l’entreprise Leister comme le propose Jean-Claude Michel, architecte à Ursins qui a effectué des mandats externes durant 30 ans au château? Mais comme il le précise, il ne s’agit là que d’une hypothèse. Du côté de l’entreprise, silence complet. Quant à la Municipalité, pas plus de nouvelles comme l’explique le syndic Olivier Poncet: «Nous avons envoyé un faire-part de condoléances et à part des remerciements, nous n’avons pas reçu d’informations supplémentaires en retour.» Le mystère reste donc entier et, sans aucun doute, continuera d’attiser la curiosité encore longtemps.