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Le nouveau visage des Anciens Arsenaux

8 mai 2015

Yverdon-les-Bains – Le projet lauréat du concours d’architecture pour le collège secondaire des Rives et l’extension de la caserne des pompiers a été dévoilé hier.

Guy Nicollier et François Jolliet, du Bureau Pont 12 Architectes. © Nadine Jacquet

Guy Nicollier et François Jolliet, du Bureau Pont 12 Architectes.

Ce n’est plus un secret pour personne, les autorités de la Cité thermale considèrent l’espace situé entre la Gare CFF et le lac de Neuchâtel comme la pierre angulaire du développement futur de la ville. Ce périmètre correspondant au plan directeur localisé Gare-Lac, validé en décembre dernier par le Conseil communal après de longs débats, contient lui aussi une pièce maîtresse: le collège secondaire des Rives, qui offrira, sur le site des Anciens Arsenaux, idéalement à la rentrée 2018, une solution à l’augmentation du nombre d’élèves yverdonnois.

Le voile sur le nom du concepteur de ce projet comprenant, notamment, un collège, avec 35 salles de classe, 15 classes spéciales (cuisine, informatique, etc.), un réfectoire, une salle de gymnastique triple et des terrains de sport extérieurs à l’attention des quelque 700 élèves de l’établissement De Felice, ainsi qu’une extension de la caserne des pompiers située à proximité, a été levé hier par la Ville.

Le bureau Pont 12 architectes, basé Chavannes-près-Renens, se voit, en effet, confier la réalisation de cet ouvrage devisé à 46 millions de francs. A noter que le régional de l’étape, la société Patrick Minder Architectes, termine à la deuxième place du concours qui a mis aux prises 32 candidats. «Nous avons été surpris en bien par la quantité et la qualité des dossiers. Je considère le bureau lauréat comme un des meilleurs de Suisse romande. Ce sont eux qui ont dessiné la tour Taoua. Le projet a été refusé, mais je le trouvais magnifique», s’enthousiasme Gloria Capt, la municipale yverdonnoise à la tête du Service de l’urbanisme et des bâtiments. Elle précise que le choix a été arrêté en fonction de nombreux critères, dont, en premier lieu, la fonctionnalité et l’intérêt architectural des infrastructures. «Il s’agit de la première pierre du quartier Gare-Lac», tient elle à souligner.

La cour sera véritablement le coeur du collège des Rives. © Pont 12 Architectes SA

La cour sera véritablement le coeur du collège des Rives.

Guy Nicollier, membre de la direction de Pont 12, se réjouit de prendre part à ce chantier stratégique, pour lequel sa structure pourra compter sur l’appui d’une équipe étoffée de spécialistes, au regard des nombreux enjeux à prendre en considération: un seul sous-sol -il abritera les locaux techniques et la salle de gymnastique- est, par exemple, envisagé, en raison de la proximité de la nappe phréatique. Cette dernière pourrait, en revanche, être exploitée par le biais du système de chauffage, soit deux pompes à chaleur avec sondes géothermiques, qui garantiront aussi la production d’eau chaude sanitaire avec l’apport de panneaux solaires thermiques.

Des panneaux photovoltaïques disposés plein sud sur les toitures du collège et de la caserne compléteront l’action des deux pompes dans l’optique d’obtenir l’autonomie énergétique.

La notion urbanistique revêt une importance particulière. A cette dimension s’ajoute un changement radical d’affectation, à savoir le remplacement d’un secteur industriel par des infrastructures scolaires et à vocation sécuritaire. L’entreprise choisie a souhaité renvoyer à ce passé manufacturier de diverses manières. L’aspect du bâtiment scolaire, par sa sobriété et sa simplicité volumétrique, avec de grandes baies vitrées, fait, par exemple, référence à une construction industrielle. L’emploi de briques de terre cuite est une allusion à la plaine alluviale et à un savoir-faire du cru (briquetteries Barraud à Yverdon et Chavornay au XIXe siècle).

Un lieu d’échange

Austère de l’extérieur, le bâtiment a été conçu, en son sein, comme un lieu d’échange articulé autour d’une cour au toit vitré pour faire pénétrer la lumière du jour jusqu’au rez-de-chaussée. Cet espace central favorise, de surcroît, une ventilation naturelle. L’extension de la caserne des pompiers verra le jour face au bâtiment des pompiers existant, alors qu’une ruelle permettra de la démarquer du collège. Les sorties de garage du SDIS déboucheront de part et d’autre de la rue du Séchoir, réservant cet axe aux activités du service de secours et facilitant les sorties d’urgence. Les différents projets seront consultables, probablement dès lundi, tous les après-midi de 13h30 à 16h30, sur une période de dix jours aux Anciens Arsenaux.

Ludovic Pillonel