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Le parc dédié aux arbres
La base de l’abies cephalonica (sapin de Grèce) haut de 30 mètres.

Le parc dédié aux arbres

20 septembre 2024 | Textes et photos: Georges Pury
Edition N°3792

Notre paysagiste s’intéresse cette semaine à l’un des endroits les plus riches en matière de diversité.

Débutés à la fin du mois d’août 2021, les articles de cette chronique ont passé en revue les arbres et arbustes les plus intéressants dans 150 numéros déjà publiés.

Avant de poursuivre avec d’autres descriptions (il en reste encore beaucoup en réserve), vous est proposé un petit aperçu des endroits de notre région du Nord vaudois où vous pouvez admirer les plus beaux spécimens, en examinant leurs spécificités et autant que possible l’histoire qui leur est liée.

Commençons par les parcs yverdonnois, dont vous pouvez trouver les descriptions détaillées dans ma brochure Les plus beaux ensembles paysagers d’Yverdon-les-Bains, publié en mai 2021 et encore disponible en librairie.

Le plus ancien est le parc d’Entremonts, situé à côté de la Cité des Bains. Créé dans les années 1840 après le rachat de la villa d’Entremonts par les frères Miéville, ce sont ces derniers qui aménagèrent le parc et plantèrent une bonne partie des grands arbres existant encore à ce jour. L’un d’eux est particulièrement remarquable. Il s’agit de l’abies cephalonica (un sapin originaire de Grèce), qui est certainement le plus beau de Suisse, avec une hauteur et un diamètre d’environ 30 mètres et une dizaine de troncs à la base. En plus, il est en parfaite santé et continue de prospérer.

Parmi les autres conifères, on trouve un picea orientalis (sapin rouge d’Orient) au feuillage et aux cônes plus fins que notre sapin rouge indigène. Plusieurs pins noirs d’Autriche ont des troncs remarquables et les sequoias sont représentés par les deux espèces de base, soit le «géant» qui n’est pas le plus haut, dépassé par le sequoia à feuilles d’ifs, qui a deux troncs d’environ 35 mètres de hauteur (cet arbre est le recordman mondial de la hauteur avec 115 mètres aux Etats-Unis).

Les cèdres sont représentés par un deodora  – ou cèdre de l’Himalaya et un cèdre de l’Atlas qui a une histoire bien particulière: alors haut d’environ 20 mètres en 1980, il fut cassé en 1984 à une hauteur de 4 mètres par un tilleul déraciné lors d’un ouragan. On décida alors de le conserver avec les branches restantes et une protection de tôle sur le tronc. De nombreuses repousses se formèrent sur les branches horizontales restantes et le cèdre retrouva presque sa hauteur initiale quarante ans plus tard, mais avec un grand nombre de troncs verticaux. Il est devenu beaucoup plus large qu’avant l’accident et une éventuelle charge de neige pourrait à nouveau l’endommager. Aussi, en prévision d’un tel problème, les Services communaux décidèrent de construire un grand trépied ancré solidement dans le sol, ce qui a été réalisé en juillet 2023. Un câblage partant du sommet du trépied soutient les branches principales en cas de surcharge. Ainsi, ce cèdre pourra survivre et prospérer encore plusieurs dizaines d’années si tout se passe bien!

Actuellement, ce parc est certainement l’endroit le plus agréable d’Yverdon pendant les grandes chaleurs et la diversité botanique vaut aussi le déplacement…