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Le Parc Jura vaudois franchit un palier

31 juillet 2015

Région – La structure a obtenu une enveloppe de près de 2,5 millions de francs de la Confédération. Un signe de confiance qui réjouit son président.

Rémi Vuichard (à g.), chef de projet sensibilisation et communication au sein de l’équipe de coordination du parc, et Bertrand Meylan, président du Parc Jura vaudois et municipal de la Commune du Chenit. © Michel Duperrex

Rémi Vuichard (à g.), chef de projet sensibilisation et communication au sein de l’équipe de coordination du parc, et Bertrand Meylan, président du Parc Jura vaudois et municipal de la Commune du Chenit.

Une superficie de 531 km2, soit près de 20% du territoire cantonal. Une collaboration avec quatre régions économiques et autant d’offices du tourisme. Un bassin de population d’environ 32 000 personnes. Trente communes, dont huit dans le district Jura-Nord vaudois (Juriens, L’Abbaye, La Praz, Le Chenit, Le Lieu, Premier, Vaulion et Romainmôtier). Le Parc Jura vaudois, le troisième de Suisse par sa taille, a une envergure impropre à le laisser passer inaperçu. Pourtant, il peine encore, de l’aveu de ses représentants, à gagner véritablement sa place dans l’estime de certains habitants de la région. «La perception des gens n’est pas toujours idéale. On remarque des problèmes d’acceptation, mais il en va plus ou moins de même dans tous les parcs», relève Bertrand Meylan. Le municipal en charge des forêts, des alpages, des domaines et de la protection civile de la Commune du Chenit est aussi, depuis décembre dernier, le président du Parc Jura vaudois.

Dans ce contexte, la récente obtention, de la part de la Confédération, d’une somme de 2,475 millions de francs pour la période 2016-2019, met du baume au coeur des membres de l’entité. «C’est un signe de confiance. Le montant est plus important que le précédent. Il représentait environ 420 000 francs par année, de 2012 à 2015, contre une enveloppe annuelle d’à peu près 620 000 francs pour les quatre ans à venir», se réjouit Bertrand Meylan.

La participation fédérale couvre, actuellement, grosso modo la moitié du financement du Parc Jura vaudois, le Canton en garantissant le 25%. Le solde de l’apport pécuniaire émane des communes comprises dans le périmètre (chacun de leurs habitants y contribue à hauteur de cinq francs par année) et de la recherche de fonds. Cette manne financière est utilisée pour payer les salaires de l’équipe de coordination et dans le cadre de la réalisation des différents projets planifiés. L’Etat de Vaud devrait, d’ailleurs, tout prochainement se déterminer sur son soutien pour la période à venir.

Meilleure visibilité

Mur de pierres sèches et vaches: l’un des paysages typiques du parc. © Michel Duperrex

Mur de pierres sèches et vaches: l’un des paysages typiques du parc.

Dans l’attente du verdict, les collaborateurs du Parc Jura vaudois se félicitent, d’ores et déjà, d’une action cantonale susceptible de leur donner un sérieux coup de pouce en matière de visibilité. «Une signalétique va être mise en place cet automne sur les autoroutes et routes cantonales», déclare Rémi Vuichard, le chef de projet sensibilisation et communication. Pas moins de 80 panneaux vont, par ailleurs, orner prochainement les entrées de localités situées dans le parc, des plaquettes garniront les administrations communales et une information sera visible dans les offices du tourisme.

L’équipe de coordination ne se limite toutefois pas à développer des projets visant à améliorer la visibilité du Parc Jura vaudois. Le groupe nature et paysage s’emploie, par exemple, à créer des étangs agro-écologiques. Cette démarche, qui consiste à réserver un espace à la biodiversité (notamment aux batraciens) dans les points d’eau destinés au bétail est novatrice, indique Rémi Vuichard.

Le volet économie et développement durable englobe, notamment, des excursions liées à diverses thématiques, la labellisation de produits régionaux, tels que le miel et la viande (le pain va suivre), mais aussi la collaboration à des projets de mobilité douce, comme l’augmentation de la cadence des bus sur les cols.

Le Parc Jura vaudois est, en fait, le descendant du Parc jurassien vaudois, fondé en 1973 pour «protéger et valoriser certains alpages autour du Marchairuz», précise Rémi Vuichard. En tant que Parc naturel régional, il se distingue des deux autres catégories de parcs d’importance nationale (Parc national et Parc naturel périurbain), dans le sens où il ne comprend aucune zone soumise à une restriction des activités humaines.

Sur le plan politique, les défis ne manquent pas pour Bertrand Meylan, puisque l’année 2016 verra un changement de législature. «Il faudra gagner la confiance des nouveaux municipaux au comité», déclare-t-il. Enfin, à l’horizon 2021, les législatifs communaux devront décider s’ils continuent à participer à l’aventure.

Ludovic Pillonel