Le Patrimoine culturel immatériel dévoilé
18 janvier 2012Soixante-neuf traditions vivantes ont été sélectionnées pour être inscrites au Patrimoine immatériel vaudois. Le recensement a été effectué depuis 2010 et a été rendu public par la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon.

Kurt Kupper, CEO de Reuge, se réjouit bien évidemment de l’inscription des boîtes à musique dans le Patrimoine culturel immatériel, mais a le regard tourné vers l’avenir!
«Bien sûr que cela nous fait plaisir, nous suivons cela de très près et sommes heureux. Mais je dois vous avouer quelque chose: pour Reuge, l’avenir est aussi important que le passé!» Kurt Kupper reste fidèle à sa ligne, celle d’un patron conscient de ses racines, mais aussi du fait que, pour que son entreprise survive, elle doive anticiper l’avenir du mieux possible.
Soixante-neuf traditions
Pourtant, l’inscription des boîtes à musique et automates, dont Reuge est le spécialiste sainte-crix (donc mondial!) incontesté, au Patrimoine culturel immatériel vaudois, réjouit bien évidemment le CEO. Un patrimoine culturel immatériel? Anne-Catherine Lyon s’en est expliquée lors d’une conférence de presse lundi matin, lors de laquelle la conseillère d’Etat a dévoilé la liste des soixante-neuf traditions retenues.
Le patrimoine culturel a en effet longtemps été pensé comme un inventaire de monuments et de collections d’objets. Pourtant, l’UNESCO a décidé de faire considérablement évoluer la définition et de clairement faire la différence entre patrimoine culturel matériel et immatériel. Ce dernier comprend désormais: «les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants». La différence entre tradition et folklore? La première est encore vivante et a un réel intérêt, dans le présent, pour ses participants. Le folklore est mort et enterré.
Certaines contraintes à respecter
La Suisse a décidé de prendre le train en marche et d’engager l’entier du pays dans un grand inventaire de ses traditions vivantes. Les contraintes? La tradition doit exister depuis deux générations au minimum, évoluer en permanence, mais aussi donner un sentiment d’identité et de continuité aux communautés et groupes qui le pratiquent.
Le Canton de Vaud a donc effectué sa sélection, notamment sur la base d’un appel public effectué en 2010 et mené par l’historienne de la culture Ariane Devanthéry. Une partie de la sélection sera ensuite proposée à l’UNESCO pour un rayonnement mondial.
Affaire à suivre donc, mais quoi qu’il en soit, l’entier du recensement cantonal sera conservé et régulièrement adapté, complété et remis au goût du jour.
De nombreuses traditions sont répertoriées
Le Nord vaudois à l’honneur
Les catégories définies par l’Etat se divisent en cinq, les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les savoirs et pratiques concernant la nature et l’univers et, enfin, les connaissances et le savoir-faire de l’artisanat traditionnel. Parmi les soixante-neuf traditions retenues figurent de nombreuses en relation avec le Nord-vaudois.
Les traditions orales:
Si les histoires de Oin-Oin n’ont rien de spécialement nord-vaudois, le patois l’est déjà un peu plus. Solidement installé dans notre région, le patois disparaît petit à petit.
Les arts du spectacle:
Les fanfares et harmonies, ainsi que les pratiques chorales, ont droit à une citation globale pour l’ensemble du canton, mais nul doute que le Nord-vaudois est particulièrement visé, vu la qualité de nos ensembles. La Revue de Servion a droit une mention, contrairement à la Revue de Thierrens. Le poids des ans? Peut-être. Aucun festival nord-vaudois ne trouve un écho dans la liste du canton.
Pratiques sociales:
Les abbayes, les milices vaudoises, les foires et marchés. Rien de spécialement nord-vaudois, mais, là aussi, des traditions solidement implantées dans notre région.
Nature et univers:
Les guérisseurs existent bien évidemment dans notre région, laquelle fait une part belle également à l’inalpe et à la désalpe. Le pacage franco-suisse dans nos alpages (plus de 3000 vaches allant paître chaque année de l’autre côté de la frontière dans de verts pâturages) est à l’honneur, tout comme le bois de résonance des forêts du Risoux.
Artisanat traditionnel:
Les métiers du bois, mais aussi les boîtes à musique et automates (voir plus haut), mais aussi l’horlogerie, le pressage de l’huile et les fameux murs en pierre sèche sont mentionnés.
www.patrimoine.vd.ch