Le petit match nul qui contente les Yverdonnois, moins le public
12 avril 2010Le derby vaudois entre Lausanne-Sport et Yverdon Sport a accouché d’une souris. Une bataille du milieu de terrain et sans saveur qui s’est terminée par un 0-0. Et dire que les deux équipes n’avaient rien à perdre. Pour le spectacle, on repassera.
Dans les travées de la Pontaise, les commentaires des spectateurs des deux camps n’étaient pas très compatissants avec les acteurs du derby vaudois entre Lausanne-Sport et Yverdon Sport. Et on ne saurait donner tort à un public venu voir ce qui se fait de mieux, dans le canton, au niveau du foot. Et reparti avec la vive impression qu’il y a vraiment bien mieux à faire!
A vrai dire, aucune équipe n’a réellement été mauvaise sur la belle pelouse lausannoise. Le fait est qu’il n’y a pas véritablement eu de match, entre deux formations finalement tant frileuses dans l’esprit que dans les actes. Elles se sont annihilées. Elles n’ont-elles pas osé non plus. Pourtant, il paraissait difficile d’être crispé par l’enjeu, car autant les uns que les autres ne risquent plus grand-chose au classement, ni ne peuvent espérer accrocher la deuxième place synonyme de barrage pour la promotion.
Certes, Yverdon Sport a dû recomposer rapidement suite aux sorties sur blessure de Bühler (14e), puis Pepsi (24e). Deux joueurs susceptibles de distiller ces passes de but qui n’ont jamais existé samedi dernier, de donner cette impulsion offensive. L’entraîneur Vittorio Bevilacqua était lui content de la performance des siens, compte tenu des circonstances: «On a dû faire jouer les jeunes et ils ont fait un bon match, avec un bel état d’esprit. C’était le moment de passer ce cap des 33 points!» Et comment expliquer l’absence de réelles occasions de buts? «On a manqué de rage et surtout de poids devant les buts», estimait le technicien nord-vaudois.
Les buts, c’est plutôt Lausanne qui aurait pu en inscrire, sur les balles arrêtées (Sonnerat a vu une de ses têtes échouer sur la barre transversale de Leutwiler à la 23e), ou alors par Franck Madou. Mais ce dernier, en panne de confiance, a manqué trois fois le cadre dans des situations idéales (36e, 49e et 56e). Au fil du match, les locaux se sont surtout appliqués à se recroqueviller dans leur camp, fermant le jeu, et laissant Madou se battre seul face aux quatre défenseurs yverdonnois.
YS s’est montré trop tendre pour prétendre inquiéter Anthony Favre. «On sortait de deux matches perdus. Il était important d’enrayer cette spirale négative, soulignait Pascal Oppliger. C’est vrai, les deux équipes se sont un peu regardées. On aurait pu jouer tout pour l’attaque. Mais on ne voulait pas de trois défaites de suite.» Le message est clair. Et YS sera débarrassé de ce complexe pour la rencontre de mercredi face à Servette (coup d’envoi à 19h45 au Stade Municipal).
Les spectateurs, eux, auront au moins égayé leur début de soirée en tentant de prononcer sans faute le nom de famille du jeune Lausannois Quentin Rushenguziminega, entré en cours de jeu. Ce que le speaker, visiblement bien entraîné, a réussi à la perfection. Et vous?
Deux blessures
Rapidement dans la rencontre, Manuel Bühler s’est plaint d’un bobo derrière une cuisse. Après avoir essayé de reprendre le jeu, la contracture -qui n’a rien à voir avec ses ennuis précédents- s’est avérée trop gênante pour continuer. «J’espère le récupérer dès mercredi pour le match face à Servette», souligne Vittorio Bevilacqua, plus dubitatif quant à un retour rapide de Florent Pepsi, sorti après un peu plus de 23 minutes de jeu. «Il s’agit aussi d’une blessure musculaire», s’inquiète l’entraîneur.
Lausanne-Sport – Yverdon Sport 0-0