Le photovoltaïque sous les projecteurs

Evénement phare de l’énergie solaire en Suisse, le Solar Update Romand a eu lieu cette année à Yverdon-les-Bains. Enjeux énergétiques actuels et nouveautés du secteur ont été au cœur des présentations.

Ce dernier jeudi de novembre, le Solar Update Romand 2024 a rassemblé près de 200 professionnels de l’énergie solaire à La Marive afin d’aborder un sujet d’actualité, le secteur du photovoltaïque. «C’est une branche qui bouge énormément; il y a une nouvelle loi toutes les années ou tous les deux ans», expose Yannick Sauter, coordinateur romand Swissolar, la faîtière des entreprises de la branche. «Il devient de plus en plus complexe, donc nécessaire, de bien faire le suivi.» Organisé par Swissolar en collaboration avec la plateforme des GRD romands (gestionnaires de réseau de distribution d’énergie), l’événement a mis l’accent sur les récents développements en politique énergétique. Une série d’innovations ont ainsi été abordées.

Parmi les questions essentielles, le sujet des batteries de stockage et leur place dans la transition énergétique a occupé une place centrale dans les discussions. Les prix des batteries avaient baissé ces dernières années, mais cette tendance est en train de ralentir. Des explications quant au retour sur investissement ont été dispensées: dimensionnement, production solaire, tarifs électriques locaux sont les facteurs à prendre en compte pour les consommateurs.

Vers une surtension

Yannick Sauter est revenu sur la problématique de la surtension dans les quartiers résidentiels, qui a fait l’objet d’une présentation: «C’est une problématique qui va de plus en plus se présenter. Lorsque toutes les villas équipées de panneaux solaires vont produire du photovoltaïque en milieu de journée, cela va surcharger le réseau local. On pourrait donc se retrouver face à une situation dans laquelle les dernières villas d’un quartier ne pourront pas mettre de panneaux en raison de cette surcharge.» Une solution à ce problème est de renforcer le réseau en creusant le sol pour changer les câbles, mais cette option demande des coûts d’investissements et de la matière première. Une solution plus écologique et rentable a été présentée lors de la conférence: au lieu de renforcer le réseau, il s’agit de limiter l’injection d’énergie. «C’est un modèle qui verra le jour très prochainement, d’ici une année environ. Le réseau dit aux propriétaires de limiter par exemple leur énergie de 30% dans les heures creuses, mais en échange, il augmente de 30% le prix auquel il rachète l’énergie injectée», explique Yannick Sauter. Au final, une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties concernées.

Dans les nouveautés également, un point de situation du nouvel apprentissage dans le secteur solaire a été présenté. Ce nouveau CFC d’installatrice/installateur solaire, lancé cette année, permet en effet à 55 apprentis romands de commencer leur formation dans le domaine du photovoltaïque. Ce programme, combinant théorie et pratique, répond ainsi à la demande croissante de professionnels qualifiés dans le secteur et constitue un levier clé pour le développement des énergies solaires en Suisse romande.

Un message politique

Pour finir, Yannick Sauter a offert son point de vue sur la situation politique actuelle en ce qui concerne le marché du photovoltaïque. En effet, si ce dernier est tout à fait compétitif face à toutes les autres énergies – renouvelables ou non – en ce qui concerne les grandes installations, ce n’est pas le cas pour les petites comme les installations individuelles sur les toits de villas. «Un choix doit être fait. Soit on laisse évoluer la loi du marché et donc le photovoltaïque ne prospère en Suisse que par les grandes installations, soit on veut faire la transition grâce aux petites installations, mais il faut donc des mesures politiques de soutien fortes et ambitieuses pour cela. Malheureusement, il y a aujourd’hui un petit souci dans le message politique», a conclu Yannick Sauter. À voir  donc comment évoluera la situation dans ce milieu en constante transformation.