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Le premier derby à Bavois

21 août 2015

Football – 1re ligue – Yverdon Sport ne se défait pas de sa bête noire. Le premier derby nord-vaudois de la saison a longtemps ronronné, avant que Zari et Zeneli le ponctuent de deux buts magnifiques.

Bavois, derrière, c’est du solide. Hicham Bentayeb est un roc, tandis que Christopher Meylan, bien que peu sollicité, a été parfait dans toutes ses interventions. © Nadine Jacquet

Bavois, derrière, c’est du solide. Hicham Bentayeb est un roc, tandis que Christopher Meylan, bien que peu sollicité, a été parfait dans toutes ses interventions.

Les derbies nord-vaudois de 1re ligue avaient fait des étincelles la saison dernière. Bavois s’était imposé 4-3 au premier tour contre Yverdon Sport, 6-2 au second. Avant-hier, au terrain des Peupliers, le public a longtemps eu de bonnes raisons de penser qu’il allait falloir se contenter d’un 0-0 des familles. Il n’y a échappé que grâce à deux coups d’éclat, signés d’un Z qui voulait dire Zari la première fois, Zeneli la deuxième. Deux buts magnifiques, deux frappes puissantes et fuyantes qui ont permis aux hommes de Bekim Uka de passer l’épaule dans le dernier tiers d’un match pendant lequel chaque équipe à eu ses bons moments, mais sans jamais vraiment briller.

«Je pense quand même que cette victoire est méritée, se convainquait l’entraîneur du FC Bavois au coup de sifflet final. Après, on n’a pas assisté à un grand match, d’un côté comme de l’autre. J’ai vite vu que ça allait être fermé, crispé.» Et que, donc, tout allait se jouer sur des détails. Des «faits de jeu», comme le soulignait son homologue Julien Marendaz, qui n’ont pas souri à Yverdon Sport. Comme lors de cette 49e minute, alors que ses hommes étaient revenus des vestiaires bien ragaillardis, quand Mayila a accroché un Bellagra qui filait seul au but. Penalty, carton rouge; une double peine cruelle, mais incontestable. Et même si Malgioglio n’a pas transformé la sentence, ajustant la transversale, c’est peut-être avec l’expulsion du capitaine d’YS -qui portait le brassard en l’absence de Sacha Margairaz, lui-même suspendu- que le match a tourné.

A onze contre dix, Bavois n’a pas déroulé, loin de là. «A ce moment, on a vraiment mal joué, reconnaît Bekim Uka. Je ne comprends pas pourquoi.» Piqués au vif, les Yverdonnois -un Gudit survolté en tête- n’ont pas abandonné l’idée d’aller en mettre un. Mais leurs bonnes intentions se sont toutes brisées, assez rapidement, sur l’impressionnante charnière Bentayeb-Le Neün.

Maigres opportunités

C’est d’ailleurs l’un des principaux enseignements de la partie: Bavois, derrière, c’est du solide. A vrai dire, Yverdon Sport n’a guère eu que deux opportunités d’inquiéter Meylan, mais les essais de Pitronaci (5e et, surtout, 40e) étaient trop enlevés. Le reste du temps, les joueurs de la Cité thermale n’ont pas eu voix au chapitre en phase offensive. Le meneur de jeu Manuel Bühler, assis sur le banc pendant nonante minutes, n’aurait-il pas pu changer la donne? «Cette semaine, il travaille de nuit et ne peut pas s’entraîner, explique son entraîneur. Vis-à-vis du groupe, cela ne se fait pas d’aligner un joueur qui n’est pas là de la semaine.» Tenir son vestiaire est une priorité pour l’ancien coach d’Echallens, et sa ligne a le mérite d’être claire et respectée.

A la fin de la rencontre, les Yverdonnois gardaient un petit goût amer en bouche, estimant que deux penalties leur avaient été refusés (une main dans la surface, aussi claire qu’involontaire, puis, en toute fin de partie, un «tampon» de Kurtic sur Ahamada). «Disons que si, sur ces deux actions, on avait obtenu une faute, ça aurait été bien», soufflait l’entraîneur, tout en nuances, gardant ses distances avec ceux qui criaient au scandale.

Quoi qu’il en soit, après deux journées de championnat et un premier derby assez ronronnant, voilà le FC Bavois qui pointe en tête du classement.

Lionel Pittet