Logo

Le rayon de soleil du ciel d’Yverdon Sport

1 mai 2019 | Edition N°2488

Ana Maria Mondaca se décrit comme «la maman d’YS». Sourire toujours bien accroché aux lèvres, elle gère l’intendance du club avec une passion communicative.

Vous pouvez l’apercevoir à Breitenrain, Cham ou Bellinzone le week-end. Le mercredi à 23h dans les couloirs du stade municipal après un match de la «deux». Au restaurant de l’enceinte yverdonnoise à peu près n’importe quand. Partout, tout le temps, elle est là. À chaque fois, elle vous accueille avec un immense sourire qui semble ne jamais la quitter. Les gens l’appellent Ana, sans forcément savoir que son nom complet, c’est Ana Maria. Elle ne leur en veut pas. D’ailleurs, elle aussi, parfois, elle tisse des liens avec autrui sans connaître son prénom, simplement par plaisir de partager au sujet d’une passion commune: celle d’Yverdon Sport.

Ana Maria Mondaca est une amoureuse des Verts. Le jour où elle a rejoint l’organisation du club doit d’ailleurs être en bonne place parmi les plus beaux de sa vie. C’était il y a un an et demi. «Avec mon mari et mon fils, on filmait les matches d’YS depuis déjà un petit moment. Brandon (ndlr: son fils) possède une chaîne Youtube et on postait les images dessus. Il faisait aussi les interviews des joueurs. Un jour, une place s’est libérée et le président Mario Di Pietrantonio nous a contactés pour nous embaucher. Mon mari a été chargé de transmettre les images de jeu aux personnes concernées et, moi, on m’a demandé de m’occuper de l’intendance.»

Un travail à risques

Cette mission, celle qui travaille également comme cuisinière à côté la prend très à cœur. Concrètement, en plus de s’occuper de la zone VIP à domicile, elle gère l’équipement des deux premières formations d’Yverdon Sport, ainsi que des juniors A et B. Pour l’équipe fanion, elle prépare également avec minutie le vestiaire avant chaque match, à domicile comme à l’extérieur. «Je vous assure qu’il est aussi beau que celui du Real Madrid, sourit-elle. C’est un travail que je prends très au sérieux et qui comprend pas mal de responsabilités, mine de rien. Qu’est-ce qu’il se passerait si le numéro derrière le maillot d’un joueur devait ne pas correspondre avec celui inscrit sur la feuille de match? Je ne veux pas l’imaginer. Pour l’instant, je touche du bois.»

Positivité permanente

Surtout, Ana Maria Mondaca est méticuleuse. «Je suis un peu la maman des joueurs. Je connais la taille de chaussettes de tout le monde à la une», assure-t-elle avec ce sourire permanent. D’où lui vient-il, au fait? «Envoyer des ondes positives, c’est mon rôle, tout simplement. Parfois, les matches se jouent à très peu de choses. Alors, si je peux peser dans la balance, même un tout petit peu, en insufflant de la positivité, j’ai fait mon travail.»

Depuis le bord de la pelouse, dès qu’elle a un petit moment pour elle, Ana Maria Mondaca vit les matches assidûment. Une passion qu’elle puise dans ses origines. «Ma mère a été une grande championne de basketball au Chili. Mon grand-père, lui, était journaliste sportif là-bas. J’ai toujours baigné dans la passion du sport. Mais celle du football est vraiment née lorsque ma route a croisé celle d’Yverdon Sport, soit quand mon fils a rejoint les juniors du club.»

D’ailleurs, cette femme à tout faire n’en peut plus des rencontres disputées devant tout juste quelques centaines de spectateurs. «À chaque fois que je retourne au Chili, que je fais face à la ferveur populaire du pays, puis que je reviens ici, j’ai le même sentiment de vide. Mon caractère, quelque part, c’est une façon d’importer un peu de la mentalité sud-américaine dans la Cité thermale. Ce n’est pas évident, mais je suis sûre qu’en retrouvant la ligue nationale, on fera un grand pas dans ce sens.» D’ici-là, Ana Maria Mondaca aura sans doute vu défiler pas mal de monde au stade municipal. Mais chacun sera accueilli par ce même sourire.

 

Elle a aussi chanté avec la Section Lac

Ana Maria Mondaca n’est ni coach, ni présidente, mais elle considère les footballeurs d’Yverdon Sport comme «ses» joueurs. À ce titre, elle n’aime pas qu’on dise du mal de ses protégés. «Ce sont des humains, qui ont une vie privée, des émotions, des hauts et des bas. Comme tout le monde, en fait, défend-elle. Parfois, il m’arrive d’entendre des choses… Je ne comprends même pas comment on peut soutenir l’équipe et traiter les sportifs de cette façon.»

Cette mentalité colle assez bien à celle d’une membre d’un groupe de supporters. La Chilienne d’origine a d’ailleurs fait partie, l’espace d’un tour, de la Section Lac, l’une des deux bandes qui soutient Yverdon Sport. «J’ai adoré cette période. Je faisais tous les déplacements avec le groupe. Il lui arrive parfois de déborder un peu, mais c’est la passion qui parle. Cela ne me dérange pas du tout.»

Reste qu’aujourd’hui, Ana Maria Mondaca a pris ses distances avec la Section Lac: «J’ai estimé que cela s’imposait au regard de mes responsabilités. Je travaille pour le club, tandis que la Section est une entité distincte, qui ne fait pas directement partie d’YS.» Une manière d’être corporate, et d’affirmer un peu plus son dévouement total pour Yverdon Sport.

Florian Vaney