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Le RCY jette l’éponge

31 mars 2015

Rugby – LNA – En proie à d’importants soucis de contingent, le RC Yverdon ne terminera pas le championnat. Le club cherchera à se reconstruire, la saison prochaine, en 1re ligue.

En proie à d’importants soucis de contingent, le RC Yverdon ne terminera pas le championnat. DR

En proie à d’importants soucis de contingent, le RC Yverdon ne terminera pas le championnat.

C’est un petit séisme à l’échelle du sport régional. Quelques semaines après le début du deuxième tour, le RC Yverdon a décidé de retirer son équipe du championnat de Ligue nationale A, en raison de gros problèmes d’effectif. Le club a demandé à la Fédération de recommencer tout en bas de l’échelle, en 1re ligue régionale, la saison prochaine.

Après une année 2014 placée sous le signe de la fête, avec une montée dans l’élite et un quarantième anniversaire célébré en grande pompe, place, donc, au désenchantement. «Au printemps dernier, en assemblée, 30 personnes sur 35 se sont déclarées favorables à la promotion. Aujourd’hui, nous n’avons plus que onze joueurs valides, soupire le président Claude Plantier. Moi, je pensais déjà qu’il valait mieux rester en LNB.»

Le contingent s’est étiolé au gré des départs et des blessures. Nommé durant l’hiver en remplacement d’Alain Plantier, le nouvel entraîneur Kilian Gast tirait déjà la sonnette d’alarme il y a quelques semaines, à la reprise: son effectif allait être plus que limite pour tenir la longueur. «Lors du premier match de l’année, que nous avons débuté à quatorze au lieu de quinze, trois joueurs se sont blessés, commence-t-il. Rebelote lors de la deuxième rencontre, avec de nouveaux pépins physiques.» Avant le match prévu samedi contre Grasshopper, le club a donc décidé de dire stop. «Pas question de mettre en première ligne des gens qui ne sont pas prêts, affirme l’entraîneur. C’est du rugby de LNA. En face, il y a du très lourd. C’est dangereux. Je refuse de fabriquer des tétraplégiques.»

«Un échec personnel»

La décision n’a pas été facile à prendre, mais, selon Claude Plantier, elle s’imposait. Et le président n’évite pas l’autocritique. «Notre groupe arrive en fin de cycle et nous n’avons pas su le renouveler, estime-t-il. Peut-être n’ai-je pas été assez rassembleur? Cette situation, je la vis comme un échec personnel. Il va falloir du temps pour digérer.»

Extrêmement motivé par sa fonction d’entraîneur, Kilian Gast avoue, lui aussi, que la situation lui fait «mal au coeur», mais il est prêt à mouiller le maillot dans le chantier de reconstruction que devra mener le club. «Le positif, si j’ose dire, c’est qu’en repartant d’en bas, on aura l’occasion de mettre en place les choses correctement depuis la base. Ce sera un gros travail. Un projet sportif à mener sur quatre ans, au moins», estime-t-il.

«Si nous avons demandé à redémarrer en 1re ligue, c’est pour pouvoir intégrer nos jeunes de 16 et 17 ans, complète Claude Plantier. Plus haut, ils n’ont pas le droit de jouer. Là, certaines règles sont adaptées afin de favoriser leur intégration.»

Reste à savoir ce que le retrait de son équipe fanion va coûter au RCY, vis-à-vis de ses sponsors comme de la Fédération. «L’important, c’est que le club survive, lance le président. Avec ou sans moi? On verra ça ces prochains temps, à l’assemblée générale, en fonction des engagements que les gens prennent. Je ne veux pas revivre une saison comme celle-ci.»

Lionel Pittet