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Le recensement des oiseaux d’eau est leur tasse de thé

19 janvier 2015

Claudine et Michel Muriset ont donné rendez-vous, hier, à Philippe Benzi pour le traditionnel comptage des oiseaux d’eau entre Yverdon et Corcelettes.

Ce héron cendré en quête de pitance s’est montré très peu farouche. © Michel Duperrex

Ce héron cendré en quête de pitance s’est montré très peu farouche.

Un héron cendré figé dans l’espoir de tromper la vigilance d’un poisson. Un groupe de sarcelles d’hiver, des petits canards de surface hôtes habituels de nos plans d’eau en hiver, se frayant un passage à travers la végétation des berges. Des colverts en maraude. L’embouchure du Mujon, à Yverdon-les-Bains, accueille une intéressante variété d’hôtes ailés en ce dimanche matin. Des oiseaux d’eau que le trio formé par Philippe Benzi, Claudine et Michel Muriset sont venus compter dans le cadre du recensement international de janvier.

«Je suis le responsable de ce secteur depuis une quinzaine d’années. Quand nous étions gamins, nous venions déjà souvent car nous habitions près d’ici, à deux pas du lac», explique Michel Muriset. Mecque des ornithologues, l’endroit regorge d’espèces d’oiseaux que le jeune nord-vaudois s’est mis à observer dès l’âge de dix ans. Sa passion est toujours intacte. Son frère Jean-Claude, qui s’attèle au comptage des volatiles entre Yverdon et Yvonand, la partage. Son épouse aussi. «Je l’accompagne très souvent depuis que nous sommes mariés. Je suis moins une spécialiste alors je sers de secrétaire», indique-t-elle.

Philippe Benzi, un autre amateur de l’avifaune participant au recensement, a rejoint le couple en provenance de la Thièle. «C’était calme. Le royaume des colverts et des harles», commente-t-il.

Une météo des plus favorables

Philippe Benzi, Claudine et Michel Muriset: trois participants assidus au recensement. © Michel Duperrex

Philippe Benzi, Claudine et Michel Muriset: trois participants assidus au recensement.

Dans ces conditions idéales, sans bise glaciale ni brume, le trio continue le comptage sur le lac. Michel Muriset dénombre seize grandes aigrettes venues pêcher, le gel sur les champs de la plaine de l’Orbe ne leur permettant pas de traquer les campagnols, des bécassines des marais le long des roseaux, plusieurs espèces de canards de surface -pilet, chipeau, siffleur, colvert, sarcelle d’hiver-, des grèbes, mais aussi deux tadornes de belon, notamment. Un héron cendré fait son apparition dans ce beau tableau aquatique avec Grandson en toile de fond. Des goélands sont à ses trousses. «Ils l’ont peut-être vu attraper un poisson et essaient de le lui faire régurgiter», avance Michel Muriset.

Quelques instants plus tard, le plan d’eau s’est subitement vidé. Un autre observateur posté sur la rive montre l’auteur de ce vent de panique dans son téléobjectif. Dissimulé dans un arbre, un autour des palombes, une espèce de rapace, scrute les environs à la recherche d’un canard à se mettre sous le bec. Les trois compteurs quittent les lieux direction Le Pécos et le port de Grandson, puis Corcelettes, où se termine leur contribution à cet événement ornithologique d’ampleur internationale.

Ludovic Pillonel