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Le repos de la pionnière

20 mars 2025 | Texte: Manuel Gremion | Photo: Michel Duperrex
Edition N°La Région Hebdo No 3

Laura Marendaz met un terme à sa carrière à 32 ans, après dix ans de LNA, puis un retour à Yverdon pour boucler la boucle. La fin d’un parcours qui a mené l’Yverdonnoise en équipe nationale.

Partie jouer à Berne en 2011, à ses 18 ans, Laura Marendaz n’aurait jamais imaginé que son aventure dans la capitale durerait si longtemps. Dix années d’unihockey en LNA avec les Capitals, puis les Wizards de Berne-Berthoud après la fusion de 2013.

Une aventure qui a permis à la pionnière romande, dans un sport ultradominé par les Alémaniques, de se tailler une place en équipe nationale: l’Yverdonnoise a non seulement disputé le Championnat du monde juniors en Slovaquie, rentrant au pays avec une médaille d’argent autour du cou, mais elle a aussi porté le tricot national à dix reprises avec l’équipe A, notamment lors de l’Euro Floorball Tour, face à la Suède, la Finlande et la République tchèque, les autres grandes nations de la discipline. Elle a encore, en 2016, pris part aux Mondiaux universitaires au Portugal, une 4e place à la clé.

«J’ai appris plein de choses sur moi-même durant ma carrière, ainsi que certaines valeurs. Surtout, j’ai rencontré plein de gens super», lance Laura Marendaz, en jetant un œil dans le rétro.

Celle qui a trop longtemps été la seule Romande de LNA  – il en reste une en ce moment – a vécu à Berne, où elle s’est sentie comme à la maison. «Il est assez vrai d’affirmer que les Alémaniques n’ont pas tout à fait la même mentalité qu’ici, et moi, j’ai plus celle de là-bas, sourit-elle. En Suisse allemande, les gens s’engagent à fond dans ce qu’ils font, notamment dans les clubs.»

Fidèle

Au sein des Wizards, un club avec peu de moyens avec lequel elle n’a jamais franchi le cap des demi-finales, elle a apprécié la philosophie, le projet. «J’aurais eu l’occasion de m’en aller à Zurich, où j’aurais probablement remporté des titres, mais je suis heureuse d’être restée à Berthoud.» Fidèle à son club et à ses valeurs.

L’unihockey, pourtant, elle y est arrivée à reculons. «Un jour, mon petit frère, Kevin, ne voulait pas aller s’entraîner seul. Mes parents m’ont alors demandé de l’accompagner. Ce ne devait être que pour cette fois, raconte celle qui est devenue attaquante. J’ai adoré, alors j’ai continué.» Elle a alors abandonné la gymnastique, où elle était «nulle», pour la discipline qui allait rythmer les vingt années suivantes de sa vie.

En 2021, après dix années au top niveau national, Laura Marendaz choisit de revenir à l’UC Yverdon, le club de ses débuts. L’équipe passe encore deux années en LNB. «J’ai apprécié de revenir et je suis reconnaissante de comment j’ai été formée ici. La LNB, c’était intense, une belle expérience pour le club, raconte-t-elle. Il fallait se battre sans cesse pour essayer de motiver les joueuses des alentours à rejoindre cette équipe-là. On avait un bon groupe, mais pas un contingent suffisamment large, avec en plus des infirmières, des policières et d’autres filles avec des horaires irréguliers.»

L’ex-internationale termine ainsi sa carrière après deux derniers exercices passés en 1re ligue avec l’UCY. S’il lui reste les échéances de Coupe vaudoise à disputer ce printemps, et probablement un ultime trophée à soulever, le championnat est, lui, bouclé. «J’ai toujours aimé la compétition, alors que la 1re ligue a un côté plus loisir. J’ai en plus des soucis de hanche», relève la prof de sport, au moment d’expliquer pourquoi elle a choisi de ranger sa canne. Afin de bouger encore , elle va se mettre à la course à pied, tout en continuant d’entraîner les jeunes à l’UCY, où elle tentera de transmettre sa passion et la rigueur apprise dix ans durant dans l’élite.