Le retour des fleurs de Napoléon
11 avril 2025 | Texte et photos: Jean-François ReymondEdition N°3926
Fleure rare et protégée, l’anémone pulsatille est actuellement en floraison. On peut l’admirer mais pas la cueillir.
Avec la venue du printemps, réapparaissent les magnifiques anémones pulsatilles en dessous du village de Premier, de part et d’autre de la route de Bretonnières. Ces grandes timides se montrent courageuses alors qu’elles fleurissent même par temps froid. C’est peut-être pour cela que leurs tiges sont très velues, comme si elles voulaient se vêtir d’une fourrure pour se protéger des frimas.
Mais ces élégantes étoiles mauves au pistil jaune ne fleurissent pas ici par hasard. Elles doivent leur existence à Napoléon Bonaparte. Ou du moins à ses troupes militaires lorsqu’elles sont venues dans nos contrées en 1798, alors que le patriote Frédéric-César de La Harpe avait appelé la France au secours des Vaudois pour se libérer du joug bernois.
Fantaisie de l’Histoire
Par une fantaisie de l’Histoire, et selon la théorie de certains naturalistes et botanistes, cette fleur n’apparaîtrait qu’à certains endroits… Des prés ou pâturages qui auraient servi de campement aux soldats napoléoniens. Cela s’expliquerait par le grand usage que l’on faisait, à l’époque, des racines de pulsatilles, très prisées en médecine pour guérir les maladies pestilentielles, les empoisonnements ou les piqûres et morsures venimeuses.
Nous sommes actuellement en période de floraison. Le moment de rappeler que l’arrachage ou la cueillette de ces fleurs sont strictement interdits au vu de sa protection totale. Des écriteaux sont d’ailleurs mis en place et une surveillance accrue est organisée. Les contrevenants peuvent encourir des amendes.