Le Saladier d’argent à Federer et Stan
24 novembre 2014Tennis – La Suisse a remporté la finale de Coupe Davis 3-1 face à la France, sur la terre battue de Lille, grâce au troisième point apporté par le Bâlois, hier, contre Gasquet. Wawrinka, vainqueur de ses deux matches, a été exceptionnel.
Ils l’ont fait! Six ans après avoir conquis le titre olympique en double, Roger Federer et Stan Wawrinka ont écrit un nouveau chapitre de l’histoire du tennis helvétique en remportant la Coupe Davis. Le Bâlois de 33 ans a offert un troisième point décisif à son équipe en livrant une performance exceptionnelle face Richard Gasquet (6-4 6-2 6-2) dans le premier simple de la troisième journée de la finale organisée à Lille. L’homme aux 17 titres du Grand Chelem et aux 302 semaines passées au sommet de la hiérarchie mondiale comble, ainsi, l’une des rares lacunes de son immense palmarès, quinze ans après avoir effectué ses débuts dans la compétition.
Les honneurs à Stan
Si c’est Roger Federer qui a eu l’honneur de conquérir le point de la victoire sur la terre battue du Stade Pierre-Mauroy, c’est bien Stan Wawrinka qui fut le grand homme de cette finale. Sous pression alors que son compère avait débarqué à Lille le dos en compote, le Vaudois a montré la voie à suivre vendredi, en s’imposant avec panache et autorité face au no 1 tricolore Jo-Wilfried Tsonga. Il fut également le patron sur le court samedi, dans un double que le duo «Fedrinka» a survolé en retrouvant la magie qui lui avait permis de triompher à Pékin. On se souviendra également que c’est le titre conquis en janvier à l’Open d’Australie par Stan Wawrinka qui a «poussé» Roger Federer à faire à nouveau de cette compétition un objectif prioritaire, deux ans après le mortifiant échec essuyé par les deux hommes à Fribourg face aux Etats-Unis. Le Bâlois rejoignait ainsi au dernier moment son «pote» à Novi Sad, où la Suisse devait affronter une équipe de Serbie privée de Novak Djokovic, cinq jours après le sacre du Vaudois à Melbourne.
L’autre paire tout aussi importante
Rien ne fut pourtant aisé sur la route menant à Lille, malgré un tableau très favorable. Roger Federer et Stan Wawrinka étaient épuisés en débarquant en Serbie, et ne remercieront jamais assez la paire Marco Chiudinelli/Michael Lammer d’avoir apporté le point de la victoire dès le samedi. Le Bâlois et le Vaudois devaient ensuite retourner une situation compromise, en avril à Palexpo, face au Kazakhstan, après s’être retrouvés menés 1-2 à l’issue d’un double dans lequel ils avaient sombré. Vainqueur plus aisés de l’Italie en demi-finale devant le public survolté de Genève, Roger Federer et Stan Wawrinka ont ensuite su gérer à la perfection une pression médiatique étouffante à Lille. Pressés de s’exprimer sur le «Mirkagate» après que l’épouse du Bâlois avait lancé le désormais célèbre «cry baby» au Vaudois à la fin de leur demi-finale du Masters, ils empochaient un premier point impalpable mardi. Mais un point qui aura pesé dans la balance, les deux hommes ayant retrouvé dans l’adversité ce supplément d’âme qui leur avait déjà permis de renverser des montagnes à Pékin. Où, faut-il le rappeler, c’est Stan Wawrinka qui avait redonné le moral à Roger Federer après l’élimination du Bâlois en quart de finale de l’épreuve de simple. Et qui avait porté le duo à bout de bras dans la foulée face aux très expérimentés Bhupathi/Paes. Six ans plus tard, le Vaudois a pu toucher à un Saladier d’argent qui vaut tout l’or du monde, les félicitations du Conseil d’Etat et du président de la Confédération Didier Burkhalter réunis.
Résultats: France – Suisse 1-3
Tsonga – Wawrinka 1-6 6-3 3-6 2-6; Monfils – Federer 6-1 6-4 6-3; Benneteau/Gasquet – Federer/Wawrinka 3-6 5-7 4-6; Gasquet – Federer 4-6 2-6 2-6.
Roger Federer: «Cette victoire, c’est Stan»
«C’est fantastique! Pour le public, les fans, la fédération, tout le tennis suisse. C’est formidable! Je suis encore plus content pour l’équipe, nos supporters qui nous ont toujours soutenus. Mais je suis surtout content, avant tout même, pour Stan. Cette victoire, c’est lui. Il a tellement fait pour cette équipe ces dernières années, il a tout donné. Donc je dirais que c’est surtout pour lui!»
Stan Wawrinka: «Heureux de jouer ensemble»
«On a vécu un gros weekend, une semaine pas facile à gérer. Quand on a des problèmes, on en parle tous ensemble. Avant le week-end, les gens pensaient qu’on était en crise, alors qu’on était sereins. Et pour les Français, c’était l’inverse. Roger a joué de façon incroyable. On s’entend bien et on est heureux de jouer ensemble.»
Severin Lüthi: «Nous avons dû nous battre»
«Je suis tellement heureux! Je n’arrive pas à y croire, c’est fou. Même s’il est qui il est, ce n’était pas facile pour Roger, surtout après sa blessure. Je lui ai dit de ne pas se focaliser sur la victoire mais d’y aller pas à pas, de rester concentré du début à la fin. Et il l’a fait… Il pouvait se passer beaucoup de choses d’ici la fin du week-end. Alors bravo à tous. Nous avons dû nous battre.»
Richard Gasquet: «Il a une énorme expérience»
«L’ambiance était incroyable et j’aurais voulu apporter plus. Je suis déçu. C’était difficile aussi, car on sent qu’il a une énorme expérience. Des matches comme celui-là, Federer en a joué des dizaines et des dizaines. A chaque fois, il a eu le coup juste avec une frappe de balle exceptionnelle. C’est l’un des adversaires les plus difficiles à jouer.»
SI