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Le second tour est lancé à Yverdon

3 décembre 2014

Après la déroute de dimanche, la gauche veut se rassembler derrière son candidat à la Municipalité, le socialiste Stéphane Balet, qu’elle maintient dans la course, malgré son important retard sur la PLR Valérie Jaggi Wepf.

Le second tour à l’élection complémentaire à la Municipalité va se jouer sur un classique duel gauche-droite, entre le socialiste Stéphane Balet et la PLR Valérie Jaggi Wepf, avec un avantage aux points pour la seconde. © Michel Duperrex -a

Le second tour à l’élection complémentaire à la Municipalité va se jouer sur un classique duel gauche-droite, entre le socialiste Stéphane Balet et la PLR Valérie Jaggi Wepf, avec un avantage aux points pour la seconde.

Il y aura bel et bien un second tour pour l’élection complémentaire à la Municipalité d’Yverdon-les-Bains. Un moment envisagée à chaud, dimanche, après la déroute de la gauche, qualifiée d’historique, l’hypothèse d’un retrait du Parti socialiste a finalement été balayée, lundi soir, en assemblée générale. Le PS a donc décidé de maintenir son candidat, Stéphane Balet, malgré son score décevant de 38%, loin derrière son adversaire PLR, Valérie Jaggi Wepf, et ses 47%. «Je ne vais pas cacher que nous avons pris un sacré coup derrière la tête, relevait, hier matin, en conférence de presse, Pierre Dessemontet, président du PS. Mais notre parti existe à Yverdon depuis plus de cent ans. Il a connu des hauts et des bas. Aujourd’hui, c’est un bas. Mais nous ne sommes pas du genre à renoncer au premier coup de semonce.»

Le PS est conscient que les chances de refaire le retard sur la candidate du PLR (plus de 500 voix) sont «minces», mais Pierre Dessemontet assure qu’il «faut jouer le coup». Reste que la déconfiture du premier tour a marqué les esprits. « Dimanche , j’étais sonné par le résultat et je me suis sincèrement posé la question de savoir s’il fallait que je laisse ma place à un autre candidat, a expliqué Stéphane Balet. Mais j’ai le sentiment d’être la bonne personne. » Le socialiste, qui sera soutenu par l’ensemble des formations de gauche, ne s’épargne néanmoins pas le difficile exercice de l’autocritique: «Dans la campagne, nous avons manqué d’humilité en défendant un bilan contre vents et marées et en n’entendant pas une certaine grogne.»

«Je ne suis pas Daniel von Siebenthal»

Le socialiste estime ainsi avoir été pénalisé par le mécontentement entourant l’action de la majorité municipale. Il promet, en cas d’élection, un changement de style et une plus grande écoute. «Je ne suis pas Daniel von Siebenthal, je suis Stéphane Balet! Notre point commun, c’est que nous sommes socialistes», a encore martelé le candidat, qui s’est dit «gonflé à bloc» pour le deuxième tour, en vue duquel la gauche promet de passer à l’attaque. «Que propose le PLR?, se demande Pierre Dessemontet. Un campus sorti de nulle part, des postes de police qui ne feront que déplacer le problème et un affaiblissement de la vocation scientifique d’Y-Parc. La droite a surtout su capitaliser sur la grogne du quotidien et elle a critiqué, jusqu’à la caricature, une Municipalité qui avait eu le courage de prendre en main des dossiers importants.»

Du coté du PLR, on reste serein face à ces attaques. «La gauche a comme stratégie de nous enfermer dans un rôle de Neinsager, qui s’opposent à tout», répond Christian Weiler, président du parti yverdonnois. Mais nous prouverons que nous avons la capacité à faire des propositions.» Le ton dorénavant plus offensif de la gauche ne devrait pas ébranler le PLR qui promet de continuer à mener une campagne à la rencontre des Yverdonnois. «Nous avons la bonne candidate, poursuit Christian Weiler. Elle a rapidement su fédérer le parti autour de sa personnalité. Et Valérie est connue. Elle n’a pas attendu la campagne pour s’engager au service de la collectivité, que ce soit au niveau politique ou associatif. Ce travail paie aujourd’hui.»

Ne pas s’arrêter de jouer

Pourtant, malgré son très bon score du premier tour et bien que soutenue par les trois autres partis de droite après le retrait de l’UDC Pascal Gafner, Valérie Jaggi Wepf ne crie pas victoire: «Cette deuxième partie de campagne sera courte, trois semaines, mais intense. Nous restons mobilisés.» Une attitude imagée par son président de parti: «Ce n’est pas parce qu’on mène 3-0 à la fin de la première mi-temps qu’on arrête de jouer en seconde.»

Christian Weiler se veut prudent, craignant une réaction d’orgueil d’une gauche blessée et la démobilisation d’une droite par trop certaine de sa victoire, le tout sur fond de la crainte d’un fort taux d’absentéisme lié à la proximité des Fêtes. Le verdict est en effet attendu pour le dimanche 21 décembre. Reste à savoir qui de Stéphane Balet ou de Valérie Jaggi Wepf découvrira une panoplie de municipal sous le sapin.

Yan Pauchard