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Le secrétaire municipal adjoint écrit…

9 novembre 2012

Tombé en disgrâce, le secrétaire municipal adjoint de la Ville d’Yverdon-les-Bains publie son premier roman. «Le vrai complot maçonnique» a été pour lui une forme de thérapie. Le livre mêle deux récits imaginaires, mais ancrés dans la réalité. Ils ressortent de la franc-maçonnerie et du mobbing. Toute ressemblance…

Michel Wirz a pris ses distances avec l’Hôtel de Ville d’Yverdon-les-Bains, mais principalement au travers de l’écriture.

D’un côté, la franc-maçonnerie et son image de société secrète qui alimente les rumeurs et les fantasmes des non initiés. De l’autre, le mobbing, un terme anglais qui a largement fait sa place dans une société sous pression, qui exige des performances et laisse peu d’espace à l’empathie et à la compréhension. Michel Wirz, secrétaire municipal adjoint de la Ville d’Yverdon-les-Bains durant près de vingt ans, connaît bien ces deux thèmes.

Dans un esprit de reconstruction, il a décidé de les nouer pour en faire la trame de son premier roman.

Pourquoi la franc-maçonnerie? Tout simplement parce qu’il en fait partie. Michel Wirz ne s’en cache pas et il considère que, trop souvent, seuls quelques autorités supérieures de la loge prennent la parole. Il s’est ainsi donné l’opportunité d’évoquer les activités d’une loge avec un langage accessible à tout le monde.

Quant au mobbing, l’auteur l’a expérimenté. Douloureusement. D’autant plus qu’il venait de perdre une fille dans des circonstances tragiques.

En d’autres lieux

Evidemment, afin d’éviter de revenir dans le conflit qui l’oppose à son employeur, la Ville d’Yverdon-les-Bains -l’affaire est pendante devant le Tribunal fédéral- Michel Wirz a ancré son récit dans une petite ville du Chablais.

«J’explique ce qui se passe dans une loge maçonnique en Suisse, la motivation des francs-maçons. J’y ajoute aussi d’autres éléments. Un roman ne se vend pas s’il n’y a pas de sexe et d’intrigue. Mais la franc-maçonnerie, c’est un sujet sérieux», explique l’auteur.

Il n’est toutefois pas commun qu’un simple membre parle d’une loge, même dans un récit romancé. «Le frère normal n’ose pas parler. Ceux qui parlent sont des spécialistes et le profane ne comprend rien. J’ai voulu expliquer de façon simple l’activité d’une loge maçonnique et quels sont ses buts, ainsi que l’origine chrétienne et humaniste de l’ordre.»

Une autre histoire se déroule en parallèle et elle aborde la délicate, et hautement controversée, problématique du mobbing. «Celle que j’aborde est suivie d’un meurtre et d’un suicide. Tous mes personnages sont imaginaires. Le récit est fictif, mais ancré dans la réalité. Je décale une action qui a existé et qui a été pour moi une douloureuse expérience professionnelle. Cela m’a permis d’expliquer la cruauté du mobbing», relève Michel Wirz.

Le secrétaire municipal adjoint, qui dédie l’ouvrage à ses filles, est ainsi devenu écrivain parce qu’il «devait faire autre chose». Et d’ajouter: «Pendant dix-neuf ans, j’ai écrit pour la Municipalité. Cette fois-ci, c’est à mon compte.»

 

«Le vrai complot maçonnique», Michel Wirz, chez «Mon petit éditeur», Paris.

 

Séance de dédicace le samedi 24 novembre, de 10h à 12h, Librairie Payot, Yverdon-les-Bains.

Isidore Raposo