Le soutien aux festivals fait débat

Le Castrum et les Numerik Games reviennent sur le devant de la scène.

Au gré d’un postulat de Sophie Mayor (Verts et solidaires) demandant un soutien accru pour Le Castrum et les Numerik Games, le débat sur les grands événements estivaux yverdonnois est relancé. Il appartiendra à la Municipalité de faire des propositions concrètes au terme d’une étude qui prend, déjà, des airs d’exercice d’équilibrisme.

La conseillère Sophie Mayor a rappelé que «Le Castrum a multiplié les appels à l’aide», avant même la tenue de l’édition 2024, pour laquelle l’association a reçu un chèque supplémentaire de la Municipalité.

Bien évidemment, le postulat concerne aussi, c’est de bonne guerre, les Numerik Games, qui, après assainissement de ses finances par les fonds publics et le départ de son initiateur Marc Atallah, sont en reconstruction. Pascal Gafner, conseiller UDC, en assume la présidence depuis la fin du printemps.

L’auteure du postulat, ancienne directrice de L’Echandole, a répondu par avance à ceux qui trouvent que la culture coûte cher ou trop: «La culture a une économie particulière.» Et de souligner que Le Castrum, alors Jeux du Castrum, a été créé il y a 45 ans. A ce stade, le postulat demande simplement à la Municipalité «d’étudier l’augmentation de la subvention de manière adaptée» au contexte de chaque organisation.

Une réflexion générale

Pierre-Henri Meystre (Vert’lib) a rappelé que la «culture est indispensable à chacun». Et qu’un franc investi dans ce domaine en rapporte 3 à 10 à l’économie locale. Ceci posé, celui qui s’est beaucoup investi dans L’Amalgame a plaidé pour un renvoi du postulat à une commission «pour voir les nouvelles options et orientations de la Municipalité». «Nous devons procéder à une réflexion pour déterminer où nous concentrons nos efforts.»

Des chiffres

Depuis le printemps dernier, moment où Carmen Tanner, municipale en charge de la Culture, affirmait qu’il appartenait aux associations de communiquer sur le délicat sujet des finances, la notion de transparence semble avoir évolué.

Selon Pierre-Henri Meystre, la Ville a versé 247 500 francs à l’association du Castrum, soit de quoi couvrir les 36,4% de son budget 2024. En passant à 300 000 francs, montant semble-t-il suggéré, la Ville assumerait 41,1% des charges. Le groupe vert’libéral ne veut pas signer de chèque en blanc. Le conseiller indépendant Ruben Ramschurn non plus. Il relève que contrairement aux Numerik Games, Le Castrum n’a pas été audité.

Dans un souci d’économie, Julien Wicki (PS-POP) a demandé un vote sur le renvoi en commission avant le débat de fond. Quant à Apolline Carrard (PLR), elle a souligné que «la Ville n’a pas les moyens de soutenir toutes les manifestations».

Un suivi est assuré

La municipale Verte Carmen Tanner a souligné que la Municipalité est prête à étudier ce postulat, «qui va dans le sens de la pérennisation de ces deux manifestations phares». Et de relever pêle-mêle leur rôle dans l’économie romande et intercantonale, assurant que Le Castrum fait désormais l’objet d’un suivi de son service: «Nous avons pleine confiance dans l’association. C’est un vrai partenariat.»

Au vote, une large majorité du Conseil a opté pour le renvoi en commission. Cela permettra de nourrir une réflexion générale une fois celle de la Municipalité aboutie.

Petit festival deviendra grand

Pure coïncidence ou action stratégique, en fin de séance, Olivier Jaquier (PLR) a déposé une interpellation invitant la Ville à soutenir le Gressy Airfest, un festival alliant rock et moto freestyle, dont la deuxième édition a connu beau succès à fin août dernier.
Après avoir rappelé que le village fait partie de la commune d’Yverdon-les-Bains, le conseiller communal a relevé que cette manifestation est le fruit d’une action réalisée par des passionnés bénévoles, qui se sont dépensés sans compter pour l’organiser, et qui sont parvenus à financer un budget de 50 000 francs, grâce au soutien d’entreprises de la région.
Ce festival, qui permet de mettre en avant les pilotes et les groupes de musique de la région, dans une ambiance très «tendance», aurait besoin d’un coup de pouce pour franchir un pas de plus dans son développement. En effet, les organisateurs envisagent de l’étendre à deux jours dès l’édition 2025. La Ville soutenant d’autres festivals, pourquoi pas celui-là? s’interroge l’interpellateur.
Voilà un élément de plus pour nourrir la réflexion municipale sur le subventionnement des manifestations culturelles.

Crédits votés haut la main

Si postulats et interpellations suscitent souvent des débats nourris – la séance du Conseil présidée par Anita Rokitowska s’est terminée à 23h22 –, les trois préavis concernant des demandes de crédits ont passé la rampe sans encombre.
Le Conseil, suivant la proposition de la commission Roland Villard (rap), a soutenu à l’unanimité des demandes de crédits totalisant 4,55 millions de francs pour l’entretien et la rénovation des bâtiments du patrimoine administratif, l’entretien et la rénovation des bâtiments des patrimoines financier et HLM, et pour l’entretien et la rénovation des bâtiments du patrimoine scolaire pour les années 2024 et 2025.
L’organe délibérant a également donné son feu vert à une demande de crédit de 380 000 francs pour la sécurisation d’un glissement de terrain qui s’est produit près de l’entrée du tunnel autoroutier de Pomy, sur l’A1 (Abdelmalek Saiah, rap), et un crédit de 1,15 million de francs pour la restauration de la tour des Gardes (Layla Outemzabet, rap). Apolline Carrard, au nom du PLR, a remercié l’exécutif d’avoir tenu compte du rapport de minorité émis lors du premier examen de ce préavis.