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Le sport passion anime les débats

31 août 2012

L’économie du sport, ou plutôt l’impact de ce dernier sur l’économie, était au centre des discussions hier à la Marive d’Yverdon-les-Bains, à l’occasion de la septième édition du Forum économique du Nord vaudois (FENV). Au-delà des chiffres, c’est bien la passion de certaines personnalités qui a enthousiasmé les participants.

Marius Robyr, le patron des épreuves de Coupe du monde de ski de Crans-Montana, Jacky Delapierre, patron d’Athletissima, et Georges-André Carrel, le chef des sports universitaires et âme du LUC Volleyball, ont séduit par leur charisme.

«Le sport, c’est d’abord une passion!» Avant de livrer quantité de chiffres pour démontrer l’impact considérable du sport sur l’économie suisse, et tout particulièrement vaudoise, le Dr Claude Stricker, directeur exécutif de l’Académie internationale des sciences et techniques du sport, a rappelé une évidence. Que les orateurs suivants ont incarnée, tant Jacky Delapierre, directeur d’Athletissima, et Marius Robyr, ancien commandant de la Patrouille des Glaciers et président du comité d’organisation des épreuves de Coupe du Monde de ski de Crans-Montana, ont séduit les quelque 550 participants par leur charisme et leur humour.

Il n’y a rien d’étonnant qu’avec un tel enthousiasme ces organisateurs parviennent à mobiliser des centaines de bénévoles et à les motiver pour forger la réussite des manifestations dont ils ont la charge.

La clé de la réussite

«S’il n’y a pas de plaisir et de passion, on ne peut pas réussir», lance Jacky Delapierre à un auditoire admiratif, qui a encore dans les yeux les images de la dernière édition d’Athletissima.

Si cette manifestation n’a lieu qu’un soir, il faut tout de même un budget de 4,3 millions -montant en espèces qui ne comprend pas les prestations- pour en assurer l’organisation. «Athletissima, c’est un spectacle comme le Cirque du Soleil», relève Jacky Delapierre. Mais dont la mise sur pied occupe quatre personnes à plein temps durant toute l’année et cette PME sert des salaires totalisant l’équivalent de sept emplois à temps plein.

Le sponsoring (1,7 million de francs), les droits de télévision (1,2 millions de dollars), et la billetterie (600 000 francs) constituent les postes les plus importants du budget.

Un retour est attendu

Le patron d’Athletissima rappelle qu’il n’y a plus de mécène et les sponsors attendent un retour sur investissement. Avec le meeting lausannois, ils sont assurés d’une diffusion mondiale. La dernière édition, retransmise en direct par 52 chaînes de télévision et en différé par 114 autres, a réuni pas moins de 18 millions de téléspectateurs. 250 journalistes ont couvert l’événement pour lequel pas moins de 650 bénévoles se sont mobilisés. Jacky Delapierre a d’ailleurs rendu hommage à ces derniers: «Il faut les gratifier, ces gens ont besoin de reconnaissance. On essaie de les fidéliser, on est une famille.»

Le patron d’Athletissima a aussi évoqué les Championnats d’Europe d’athlétisme qui auront lieu en 2014 à Zurich. Pour l’occasion, les deux grands meetings suisses se sont associés pour organiser cette manifestation dont le budget ascende à 35 millions de francs.

Pour le Haut Plateau

Marius Robyr a pour sa part démontré, chiffres à l’appui, et avec beaucoup d’humour, que les épreuves de Coupe du Monde étaient une excellente opération promotionnelle pour le Haut-Plateau. Le budget total de 2,8 millions comprend notamment une part logement de 900 000 francs. Les 8 heures de direct et les 20h de retransmissions en différé contribuent à la promotion touristique de la région et du Valais tout entier. Sur le plan cantonal, l’impact a été évalué à 6 millions de francs. Le patron de l’organisation valaisanne rêve de Championnats du monde, qui signifieraient la mise à disposition de 50 millions de francs (droits).

 

La HEIG-VD et une PME Yverdonnoise étaient aux JO de Londres

Le rythme du coeur en écho

Créée il y a un an à peine dans l’incubateur d’Y-Parc, Tabrasco S.A. est parvenue à s’introduire en un temps record au coeur du sport, avec le soutien de la HEIG-VD. Les deux entités étaient ainsi présentés aux JO de Londres, par le biais de logiciels adaptés aux besoins des grandes associations sportives mondiales, et d’un produit novateur, qui permet de retransmettre les émotions des athlètes.

Un cardiofréquencemètre

Le produit phare dévelooppé par la vingtaine d’ingénieurs occupés Tabrasco va bientôt entrer en phase d’industrialisation. Il s’agit d’un cardiofréquencemètre qui retransmet les battements du coeur d’un athlète. «On va plus s’intéresser au rythme cardiaque des athlètes qu’aux records», souligne le patron de Tabrasco.

Les athlètes peinent à accepter des systèmes de mesure invasifs, mais celui proposé par la société yverdonnoise ne l’est pas. Le détecteur est simplement posé sous le genou. Le professeur Bornand estime le marché potentiel à 2,5 milliards de francs.

Xavier Veuthey et le professeur Cédric Bornand ont expliqué comment, par un patient travail de communication, ils se sont introduits dans le réseau des fédérations internationales présentes dans le canton de Vaud. Cela a permis à Tabrasco de fournir notamment des logiciels utilisés par les organisateurs des JO de Londres.