Le nouveau binôme Christian Weiler – Greg Perrenoud évoque le présent et le futur du sport yverdonnois. Etat des lieux en cette phase de transition, qui comporte néanmoins quelques gros dossiers urgents.
Le Service des sports d’Yverdon est entré dans une nouvelle ère depuis quelques mois. Celle de l’après Jean-Daniel Carrard et Ophélia Dysli-Jeanneret. Les rênes du dicastère sont désormais entre les mains du municipal Christian Weiler et du chef de service Greg Perrenoud, qui œuvre au sein de la maison depuis six ans et en a pris la tête durant l’automne.
Il s’agit encore d’une composition provisoire, puisque Christian Weiler laissera son collègue municipal François Armada prendre en charge les Sports l’été qui vient. On se trouve ainsi en pleine phase de transition, certes, mais sans pour autant laisser le sport yverdonnois sur le trottoir, bien au contraire. «Je souhaite mener à terme cette réorganisation et, surtout, boucler quelques projets en cours», assure Christian Weiler, avant de passer le témoin.
Les dossiers bouillants de l’accueil de la Fédération suisse de rugby dans la Cité thermale, ainsi que la mise à disposition de locaux adéquats au Centre de performance national de judo (voir encadrés consacrés) se trouvent tout en haut de la pile.
Depuis des années, Yverdon applique une politique basée sur le sport et la santé. Greg Perrenoud, qui a assisté Ophélia Dysli-Jeanneret dans ce processus, va poursuivre le travail commencé. Le Service des sports procède notamment à un état des lieux de ses espaces de mouvement. Cela comprend les terrains et salles de sport, mais aussi les places de jeux et toutes les installations permettant la pratique d’activités physiques, qu’elles soient intensives ou non. «L’idée est d’en réaliser une analyse, d’en recenser l’intégralité et de faire une projection sur quinze ans, afin d’anticiper des rénovations et d’identifier les besoins, relève le chef de service. Dans un but de planification, tout en étant bien conscient des capacités financières de la Ville.»
Parmi les projets en cours ou à bout touchant, on trouve l’acquisition d’un pumptrack mobile, mais aussi la création de nouvelles «box up», ces casiers permettant la mise à disposition gratuite de matériel sportif (par exemple des ballons, des objets dévolus au street workout, etc.), comme il s’en trouve déjà aux Rives du lac et à la plage. «On souhaite faire redescendre l’activité physique dans l’espace urbain, dans ses quartiers, sur le terrain. Et apporter du matériel là où les gens ne l’ont pas forcément, poursuit Greg Perrenoud. On intègre également aux projets en cours, par exemple d’urbanisme, en y amenant la notion de mouvement.»
Autre bonne nouvelle pour le sport yverdonnois, depuis cette année, l’enveloppe de soutien aux clubs a été augmentée. La réalisation d’une grande salle de gym fait également partie des besoins identifiés, comme la création d’une vitrine pour tout le sport, les clubs et manifestations sportives.
Et le site de Sports 5, dans tout ça? «La Municipalité communiquera prochainement sur le futur du site», signale Christian Weiler, qui ne peut en dire plus.
«La ville suisse du rugby»
Les contretemps du projet Sports 5, qui devait accueillir les locaux de la Fédération suisse de rugby (FSR), ont failli coûter la venue de la fédération dans la Cité thermale. Il s’agit d’un des dossiers que Christian Weiler veut régler. «On souhaite faire d’Yverdon la ville suisse du rugby», lance-t-il.
Cela signifie la création d’infrastructures adaptées aux Vuagères, donc des vestiaires, mais aussi et surtout la réalisation d’un terrain synthétique partagé entre joueurs de football et de rugby sur le site du Stade municipal. «Tout cela se prépare en collaboration avec Yverdon Sport, qui voit ça d’un très bon œil, assure le municipal. La FSR a, elle, confirmé qu’elle s’installerait à Yverdon.»
La réalisation d’une surface synthétique, pour environ 1,5 million de francs, est espérée dans un délai d’un ou deux ans.
Un dojo à la hauteur
Logé «provisoirement» dans des locaux de l’ancienne usine Leclanché, le Centre national de performance de judo y est coincé depuis 2019, dans l’attente de la création de locaux à Sports 5, qui n’ont jamais vu le jour.
Une situation déplorable que Christian Weiler souhaite régler rapidement. «On devrait pouvoir offrir une solution dès la rentrée de cet automne, estime le municipal. On est actuellement sur deux ou trois pistes sérieuses.» Des sites qui permettraient d’accueillir dojo, vestiaires, salle de force et salle de théorie dans des conditions décentes, à la hauteur de ce que peuvent revendiquer les meilleurs judokas du pays, qui viennent s’entraîner à Yverdon.
«C’est en bonne voie, assure encore l’élu. On va voir quelle solution est la meilleure.» Mais il y en aura une.
Le projet d’une patinoire polyvalente va être étudié
La patinoire d’Yverdon a bien vécu. Dans le même temps, les clubs – et notamment le hockey, dont le secteur formation fait partie des meilleurs du pays – ont des besoins qui ne peuvent être assouvis. Bref, l’installation a besoin d’un gros lifting, et même plus.
«Un projet pour lequel mon successeur, François Armada, devra poursuivre les démarches», souligne Christian Weiler.
L’idée actuelle est de proposer une infrastructure ouverte sur une large période et dont le rendement énergétique doit être amélioré. «Et dans laquelle on pourrait peut-être intégrer une maison du sport yverdonnois», envisage le municipal.
Et Greg Perrenoud de lui emboîter le pas: «Il s’agirait d’un élément central, dans une zone qui serait un pôle sportif identifié. On ne parle pas juste d’une patinoire, mais d’un bâtiment aussi polyvalent que possible. Un peu sur l’exemple du projet de Gland.» Une halle polyvalente et énergétiquement autosuffisante.
Christian Weiler est bien conscient de l’importance du sujet. «Pour les clubs, pour la Coupe des Bains, mais il s’agit aussi d’une infrastructure scolaire dont on a besoin. On va commencer à étudier les possibilités.» Viendra plus tard le temps de plancher sur les halles de tennis et la création possible de courts de padel. Là aussi, le potentiel est énorme.
