Le sprint final est lancé
28 novembre 2014Les trois candidats à l’élection complémentaire à la Municipalité d’Yverdon seront fixés sur leur sort dimanche après-midi. En attendant le verdict des urnes, La Région Nord vaudois leur a posé les trois dernières questions du premier tour.
Les augures en auraient de quoi perdre leur latin. Impossible en effet de prédire le verdict qui sortira des urnes, dimanche après-midi, pour l’élection complémentaire à la Municipalité d’Yverdon-les-Bains. Difficile de détacher un favori parmi les trois candidats: Stéphane Balet pour le Parti socialiste, Pascal Gafner pour l’UDC et Valérie Jaggi Wepf pour le Parti libéralradical. Tous trois ont multiplié les rencontres avec les habitants de la Cité thermale, se sont partagé les pavés de la place Pestalozzi le samedi matin et ont participé à de multiples débats. Des discussions dont il est très compliqué de donner un vainqueur aux points, tant les échanges se sont finalement faits à fleurets mouchetés, dans une ambiance cordiale, bien loin des tensions gauche-droite qui ont marqué cette dernière législature. Une ambiance plombée qui n’est pas étrangère à la décision du syndic Daniel von Siebenthal de démissionner.
Logiquement, les représentants des partis les plus importants, Stéphane Balet et Valérie Jaggi Wepf, devraient arriver en tête de ce premier tour, mais une surprise venant de Pascal Gafner, porté par sa jeunesse, n’est pas exclue. Reste que même si le Parti socialiste s’est donné comme objectif (trop?) ambitieux de faire passer son poulain au premier tour, un second tour, prévu pour le dimanche 21 décembre, sera sans doute nécessaire pour départager les candidats. Un deuxième round dont le sort dépendra en grande partie de la capacité des deux partis de droite à trouver un accord. Une rencontre est d’ores et déjà prévue dimanche.
La grande question -et inconnue- de cette élection reste de savoir quel est le degré de mécontentement de la population envers la majorité municipale de gauche, attaquée plus souvent qu’à son tour par le PLR sur les dossiers de la mobilité et du stationnement. Les électeurs sanctionneront-ils la gauche? Lui accorderont-ils à nouveau leur confiance? La réponse est attendue dimanche.
Les trois dernières questions du premier tour
1 A la veille du scrutin, après plusieurs semaines d’une campagne intense, comment vous sentez-vous?
2 Vous participez pour la première fois à une élection à la Municipalité, une complémentaire qui plus est. Qu’est ce qui vous a surpris, étonné ou marqué?
3 Que diriez-vous aux indécis qui n’ont pas encore voté pour les convaincre de glisser, jusqu’à dimanche matin, votre nom dans l’urne?
Pascal Gafner (UDC)
1 Si après les quatre débats que nous avons menés, j’ai eu un certain relâchement, un peu de fatigue, je me sens aujourd’hui très bien. J’ai même un excellent ressenti. Tout au long de la campagne, je n’ai reçu que peu d’avis négatifs. J’ai eu beaucoup de retours de gens qui me trouvaient bien préparé, sérieux, connaissant les dossiers. Après, concernant le score, c’est toujours difficile de faire des pronostics. Je ne m’attends à rien… Enfin, si. Je me suis donné un chiffre à atteindre, celui de 15%. En dessous, je serai déçu. Tout ce qui sera au-dessus sera du bonus. Et qui sait, une surprise est toujours possible. On verra dimanche, ce que les Yverdonnoises et les Yverdonnois décideront. Dans tous les cas, même si je termine troisième, cette campagne sera un bon échauffement pour l’élection générale de 2016.
2 Rien ne m’a surpris. Je ne suis pas du genre à me lancer dans quelque chose sans être prêt. Je me prépare à une candidature à la Municipalité depuis 2011. Pour moi, une campagne, ça se déroule sur toute l’année. Cela consiste à être régulièrement présent et à se tenir informé le mieux possible. C’est certain, ces dernières semaines ont été très intenses, notamment avec pas moins de quatre débats publics. Ce qui a été finalement une bonne chose. Je me suis senti de mieux en mieux au fil de ces échanges. Et ils m’ont forcé à bosser encore plus en profondeur les dossiers de la Ville, ce qui me permet maintenant d’avoir une très bonne connaissance générale d’Yverdon.
3 Que dire… Que je me sens prêt à endosser les responsabilité de municipal. Pour moi, c’est le bon moment. Ceux qui me reproche mon jeune âge (réd: 31 ans), ont juste peur que je sois élu à la place de leur candidat. J’insiste, je suis prêt. Mais il faut surtout que les gens aillent voter, pour utiliser leurs droits civiques et pour montrer leur intérêt pour l’avenir de leur Commune. Et s’ils votent pour moi, c’est encore mieux!
Valérie Jaggi Wepf (PLR)
1 Je pensais sincèrement, vu le rythme, être épuisée par ces semaines harassantes de campagne. C’est tout le contraire qui se produit. Je me sens terriblement bien, portée par l’adrénaline générée par toutes ces rencontres incroyables avec les habitants de la ville. J’ai aussi été portée par mon équipe. Je n’ai jamais été seule. Durant cette campagne, le PLR s’est soudé, des liens se sont créés, des personnes se sont révélées. D’ailleurs, pour cette élection, je ne parle pas de «je», mais de «nous». Après, évidemment, comme mes deux adversaires, je me réjouis d’être dimanche pour connaître les scores. Ces derniers jours passent trop lentement. Je ne me lancerais pas dans les pronostics. La seule chose que je peux vous assurer, c’est que je suis prête à affronter un éventuel second tour.
2 C’est peut-être l’intensité de cette période qui m’a le plus surprise. On fait tellement de choses, on va dans tellement d’endroits et on rencontre tellement de gens. J’avais déjà eu un aperçu de cet engagement lors de mon année de présidence du Conseil communal en 2011-12. Mais être candidate à la Municipalité est différent, car, où que vous alliez, vous êtes le centre de l’attention, vous êtes interpellé. C’est une expérience hyper enrichissante. Quand on se lance dans une course, c’est pour la gagner. Mais, dans le cas contraire, je ne regretterai jamais de m’être portée candidate.
3 Je suis une personne à l’écoute de la population. J’ai de nouvelles idées que j’aimerais porter à la Municipalité. Je les ai expliquées tout au long de la campagne, comme la construction d’un campus pour étudiants ou davantage d’appartements protégés. Mais surtout, cette élection est l’occasion pour ceux qui ont un peu ras-le-bol de la politique actuelle de provoquer un changement. Ces gens-là doivent venir voter. Et voter pour le changement.
Stéphane Balet (PS)
1 Je suis assez optimiste. J’ai eu de très bons retours de la rue. Même si je suis conscient que ce sera difficile dans une ville d’Yverdon où tout est équilibre, mon objectif reste d’être élu dès le premier tour. Les craintes que le mécontentement de la population dont fait état le PLR soit effectif ne se sont pas avérées. Par contre, j’ai été surpris du ton de la campagne, qui est resté très cordial. Je m’attendais, en tant que représentant de la majorité municipale, donc celui qui doit défendre un bilan, à être attaqué de manière plus virulente par les deux autres candidats.
2 Je m’attendais à ce que la campagne soit intense. Elle a été plus que cela. J’ai du apprendre tous les rouages d’une course à la Municipalité, à tout mener de front: organiser les apéros pour rencontrer les habitants, préparer une conférence de presse, animer les réseaux sociaux, participer à des débats, etc. Je pensais pas que je serais autant interpellé. Quand on se retrouve candidat, on devient «la» personne qui doit donner son avis sur tous les sujets. Heureusement, je m’étais bien préparé, sur beaucoup de sujets, au cas où on me questionnerait dessus. J’ai enfin été surpris de l’intérêt suscité par cette élection en dehors d’Yverdon.
3 J’appelle en premier lieu les habitants d’Yverdon à aller voter, à participer à l’orientation de leur ville. Car la question est là. Avec cette élection, les citoyens doivent décider s’ils veulent modifier la politique qui est menée depuis cinq ans. J’estime, même s’il y a des choses à améliorer, que la majorité a un excellent bilan. Enormément de choses ont été réalisées. Quant à moi, je peux assurer que je suis une personne qui s’engagera sans compter pour la collectivité. Je suis quelqu’un d’intègre, d’honnête, travailleur et enthousiaste. Et je pense pouvoir dire, sans prétention, avoir les qualités d’écoute qui permettront de faire diminuer les tensions qu’il y a pu avoir au sein de la Municipalité.