Le Canton de Vaud a annoncé une potentielle coupe budgétaire de 20 millions de francs dans ses subventions au système de santé. De quoi largement inquiéter le Réseau Santé Nord Broye et les EHNV.
L’information a été dévoilée par la RTS hier: le Conseil d’état vaudois a prévenu les établissements hospitaliers vaudois que des coupes massives allaient être opérées. Le Canton entend enlever une part considérable de ses subventions dans ce domaine, à savoir 20 millions selon les chiffres évoqués pour l’instant. Une annonce qui a de quoi faire frémir d’inquiétude le Réseau Santé Nord Broye: «C’est alarmant et surtout indignant, exprime son directeur Yves Kühne. On parle depuis longtemps qu’on va dans le mur si rien ne bouge. On aurait pu dialoguer et agir différemment, évitant des coupes arbitraires dont il est difficile de comprendre le sens. Car c’est bien plus tôt encore que nous alertions la santé publique.» Des négociations vont être entamées: «C’est par respect pour les personnes atteintes dans leur santé, le personnel de soins qui œuvre jour et nuit et tout le système de santé régional que nous souhaitons réagir», appuie Yves Kühne.
Situation critique
Les établissements hospitaliers du nord vaudois ont par ailleurs reçu hier le courrier officiel de la part du Canton, «qui envisage des coupes de quelque 4,6 millions de francs dans les prestations d’intérêt général (PIG) versées aux EHNV. Nous allons discuter avec la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV) afin de chercher des solutions ensemble. Ces discussions auront comme point de départ la continuité de la prise en charge de la population, qui reste notre première mission», explique la responsable communication Catia Luperto, Elle rappelle aussi que les eHnv ont un budget annuel de 228 millions de francs: «La diminution de ces subventions, qui représentent 2% de notre budget, vient s’ajouter à notre plan de retour à l’équilibre pour lequel l’ensemble de nos collaborateurs et collaboratrices fournissent des efforts considérables depuis plusieurs années.»
Le syndic d’Yverdon-les-Bains Pierre Dessemontet, membre du conseil d’administration des EHNV, a pris la parole sur les ondes de RTS et ses réseaux sociaux: «À la fin, il faut savoir ce qu’on veut. A l’heure du vieillissement de la population, veut-on un hôpital à hauteur de notre prospérité et de nos attentes, et est-on prêt à payer pour cela via la participation de la collectivité, et donc les bien nommées prestations générales… ou veut-on faire des économies sur le dos de la population en dégradant les prestations des hôpitaux régionaux et en surchargeant le CHUV?»
Réaction politique immédiate
Le Parti socialiste vaudois et le POP Vaud ont déjà communiqué qu’ils s’opposaient drastiquement à ces mesures. Le président du PS Sébastien Cala estime que le Conseil d’État «a perdu la raison» et que le Parti socialiste vaudois «ne donnera pas son aval au démantèlement du service public» au moment de voter le budget 2026.
Quant au POP, il estime que «ces coupes, qui toucheront durement les hôpitaux, les soins à domicile, la santé mentale et les structures de prévention, auront des conséquences graves et immédiates: surcharge des services, dégradation des conditions de travail, réduction de l’accès aux soins». Le Parti ouvrier populaire estime que ces coupes sont «la conséquence des choix politiques désastreux des dernières années, en premier lieu les cadeaux fiscaux successifs accordés aux plus aisés de ce canton».
Pour le système de santé, il ne reste donc plus qu’à espérer un compromis avec le Conseil d’état.
